« (…) C’est un grossier montage. Il n’y a pas eu de détournement de fonds au Ministère de l’Education nationale et de l’enseignement technique. C’est une manœuvre pour jeter l’opprobre sur ce département ministériel ». En tenant ces propos hier, le Coordonnateur général de l’Inspection générale du ministère de l’Education nationale et de l’enseignement technique, Kourouma Mamadou voulait rétablir la vérité sur ce qui est convenu d’appeler ‘‘l’affaire du détournement de fonds’’ au ministère de l’Education nationale. Cette rencontre avec la presse hier, eu Centre national de matériels scientifiques (CNMS), à Cocody, est consécutive à un article paru dans un quotidien de la place accusant le ministère d’être au cœur d’un scandale financier. Selon l’Inspecteur, une convention a été signée le 06 Octobre 2010 entre le ministère et un de ses partenaires, la Société nationale d’identification et de sécurisation (NIS). Cette convention s’inscrivait dans le cadre du projet de ‘’redynamisation du fichier élèves et Production de cartes d’identité scolaires sécurisées’’. Et ce projet devait s’étendre sur une période de trois ans (jusqu’en 2013). Cette société dont le Directeur général est Koné Cheick Oumar, a révélé Kourouma, devait préfinancer toute l’opération chaque année, à charge pour elle de recouvrir avec l’aide du Ministère, la somme de 1000 FCFA par élève pour le paiement de sa prestation. L’Inspecteur général de l’Éducation nationale a relevé que le projet dans sa première année (2010-2011), n’a connu aucun début d’exécution du fait des difficultés de recouvrement des frais devant servir à la confection de ces cartes d’Identité sécurisées. C’est ainsi que le 11 Novembre 2011, le PDG de NIS a sollicité une avance à l’effet de démarrer l’opération. « C’est l’ex-DIPES, le chef de Cabinet et moi-même qui avions autorisé CELPAID à payer par chèque, une avance de 80 millions Fcfa à la société NIS pour commencer la production des premières cartes scolaires. Mais après cette aide substantielle, Koné Cheick Oumar, a adressé un courrier au Ministre de l’Education le 13 décembre 2011 réclamant à la société Celpaid, le versement avec intérêt, des sommes recouvrées auprès des élèves. Nous lui avons rappelé qu’il n’est écrit nulle part qu’un intérêt devait être reversé à la société NIS », a-t-il clarifié. Faisant remarquer que le PDG de NIS réalisant sa démarche ‘’irrégulière’,’ a présenté ses excuses au ministère. Après des investigations, le ministère a réalisé qu’il existait un contrat entre la société NIS et son partenaire Technique IBSF depuis le 15 décembre 2009.Mais ces deux structures n’ont pu produire les cartes d’identité scolaire à temps. L’opération a donc été arrêtée. «(…) Nous avons commis un huissier pour constater les faits en date du 13 décembre 2012. Son procès verbal révèle qu’aucun personnel n’est en activité à NIS et qu’aucune activité de confection de cartes n’est en vue. Tout est arrêté », a déploré l’Inspecteur général. La société NIS non seulement n’a pas été en mesure de confectionner les cartes dans les délais et Koné Cheick soutient que le ministère lui doit tantôt 143 millions FCFA tantôt 24 millions FCFA. Le Ministère est déterminé à poursuivre les pourfendeurs et commanditaires devant les juridictions compétentes.
AC
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