Le frère du ministre Guikalou Saint-Cyr fortement impliqué
Toujours au titre des infractions qualifiées, par l’accusation, «d’abus de biens sociaux, de détournement de fonds et d’abus de confiance», le tribunal et le parquet ont évoqué, aux auditions publiques d’hier, la question des 10 milliards F Cfa flottants qui auraient été attribués, par le fait du Fdpcc, aux "Fonds cacao". Très remonté sur la question, le procureur Ferdinand Oulaï, soutenu en cela par le juge Ahmed Souleymane Coulibaly, a "férocement" encore interrogé les anciens dirigeants du Fdpcc (Henri Amouzou et Théophile Kouassi), plantés à la barre. Selon le prévenu Amouzou, le Fonds cacao, qui a été créé, entre 2004 et 2005, au sein du Fdpcc, avait pour objectif de «Soutenir la chute des prix d’achat et de vente du cacao». «Ces fonds ont servi à financer entièrement les coopératives», s’est aussi justifié l’ex-secrétaire exécutif du Fdpcc, Théophile Kouassi. Que le procureur rugissant a littéralement "mitraillé" de questions : «Qui a géré le Fonds cacao ? C’est vous, monsieur Kouassi Théophile, qui avez géré ce fonds ?» La réponse du prévenu ne s’est pas fait attendre : «Monsieur le président, je n’ai jamais géré le Fonds cacao. L’argent de ce Fonds n’est pas allé dans mes poches. Le Fonds cacao avait un administrateur en la personne de Guikalou Martyr. C’était lui, l’ordonnateur du Fonds. C’est lui qui disait : Payez telle ou telle autre coopérative. C’est ce que nous avons fait», a rétorqué le prévenu Théophile Kouassi au procureur. Qui a tonné de sa voix électrisante dans le micro : «Monsieur Guikalou n’a fait aucun mouvement financier sur ce Fonds !» a-t-il fait savoir en brandissant des documents qui accableraient les deux prévenus. A ce niveau de l’interrogatoire, le prévenu Amouzou est monté au créneau pour expliquer le contexte de création et de fonctionnement de ce fameux Fonds cacao. «Monsieur le président, en 2003-2004, il y a eu une mévente des productions. Enervés pour les pertes de profits, les producteurs ont déversé leurs produits sur le pont Houphouët-Boigny pour bloquer la circulation. Etant interpellé par cette situation de crise et de pression, j’ai organisé une réunion à l’Anaproci et l’idée du Fonds cacao a été créée pour soutenir la chute des prix du cacao sur le marché et permettre ainsi aux producteurs d’en bénéficier par un mécanisme de renflouement. Ce sont 10 milliards F Cfa que le Frc a mis à la disposition de ce Fonds. Malheureusement, les producteurs avaient pensé qu’il fallait leur distribuer immédiatement ces 10 milliards pour que chacun rentre chez lui. Ce que j’ai refusé et monsieur Guikalou a été nommé administrateur du Fonds», a argumenté le prévenu Amouzou. A vrai dire, selon ce qui ressort de la confrontation entre l’accusation et les deux accusés, une fois les 10 milliards F Cfa dégagés, le Fonds cacao s’est mué en Cacc par dissolution du conseil de gestion, en date du 10 mai 2005. Depuis lors, le sieur Guikalou aurait disparu de la circulation sans laisser de trace de lui pendant que la destination réelle de la dotation de 10 milliards F Cfa serait inconnue jusqu’à ce jour. Les auditions se poursuivent le lundi prochain.
SYLVAIN TAKOUE
Toujours au titre des infractions qualifiées, par l’accusation, «d’abus de biens sociaux, de détournement de fonds et d’abus de confiance», le tribunal et le parquet ont évoqué, aux auditions publiques d’hier, la question des 10 milliards F Cfa flottants qui auraient été attribués, par le fait du Fdpcc, aux "Fonds cacao". Très remonté sur la question, le procureur Ferdinand Oulaï, soutenu en cela par le juge Ahmed Souleymane Coulibaly, a "férocement" encore interrogé les anciens dirigeants du Fdpcc (Henri Amouzou et Théophile Kouassi), plantés à la barre. Selon le prévenu Amouzou, le Fonds cacao, qui a été créé, entre 2004 et 2005, au sein du Fdpcc, avait pour objectif de «Soutenir la chute des prix d’achat et de vente du cacao». «Ces fonds ont servi à financer entièrement les coopératives», s’est aussi justifié l’ex-secrétaire exécutif du Fdpcc, Théophile Kouassi. Que le procureur rugissant a littéralement "mitraillé" de questions : «Qui a géré le Fonds cacao ? C’est vous, monsieur Kouassi Théophile, qui avez géré ce fonds ?» La réponse du prévenu ne s’est pas fait attendre : «Monsieur le président, je n’ai jamais géré le Fonds cacao. L’argent de ce Fonds n’est pas allé dans mes poches. Le Fonds cacao avait un administrateur en la personne de Guikalou Martyr. C’était lui, l’ordonnateur du Fonds. C’est lui qui disait : Payez telle ou telle autre coopérative. C’est ce que nous avons fait», a rétorqué le prévenu Théophile Kouassi au procureur. Qui a tonné de sa voix électrisante dans le micro : «Monsieur Guikalou n’a fait aucun mouvement financier sur ce Fonds !» a-t-il fait savoir en brandissant des documents qui accableraient les deux prévenus. A ce niveau de l’interrogatoire, le prévenu Amouzou est monté au créneau pour expliquer le contexte de création et de fonctionnement de ce fameux Fonds cacao. «Monsieur le président, en 2003-2004, il y a eu une mévente des productions. Enervés pour les pertes de profits, les producteurs ont déversé leurs produits sur le pont Houphouët-Boigny pour bloquer la circulation. Etant interpellé par cette situation de crise et de pression, j’ai organisé une réunion à l’Anaproci et l’idée du Fonds cacao a été créée pour soutenir la chute des prix du cacao sur le marché et permettre ainsi aux producteurs d’en bénéficier par un mécanisme de renflouement. Ce sont 10 milliards F Cfa que le Frc a mis à la disposition de ce Fonds. Malheureusement, les producteurs avaient pensé qu’il fallait leur distribuer immédiatement ces 10 milliards pour que chacun rentre chez lui. Ce que j’ai refusé et monsieur Guikalou a été nommé administrateur du Fonds», a argumenté le prévenu Amouzou. A vrai dire, selon ce qui ressort de la confrontation entre l’accusation et les deux accusés, une fois les 10 milliards F Cfa dégagés, le Fonds cacao s’est mué en Cacc par dissolution du conseil de gestion, en date du 10 mai 2005. Depuis lors, le sieur Guikalou aurait disparu de la circulation sans laisser de trace de lui pendant que la destination réelle de la dotation de 10 milliards F Cfa serait inconnue jusqu’à ce jour. Les auditions se poursuivent le lundi prochain.
SYLVAIN TAKOUE