Sans aucun doute, l’opération « Serval » au Mali permettra sûrement à l’industrie militaire française de se relancer sur le marché face à ses concurrents américains, européens voire même chinois. Quatrième au classement des armées les plus puissantes au monde derrière les Etats-Unis, la Russie et la Chine, la France va certainement gagner des miles et faire des jaloux.
Evidemment pour les potentiels clients, il est plus fascinant et convainquant de voir les armes de guerre servir sur un théâtre d’opération militaire que de se contenter d’une parade à une exposition comme celui du Salon de la Défense et de la Sécurité terrestre et aéroterrestre (Eurosatory) ou encore le Salon mondial de la sécurité intérieure des Etats (Minipol) pour se rendre compte de la performance des armes mises en ventes sur le marché.
Eh bien ! L’opération« Serval » en cours pour chasser les djihadistes et permettre au Mali de retrouver son intégrité territoriale se présente comme une aubaine pour l’industrie militaire française en panne de commandes depuis quelques années. Le fait même que la France soit la seule puissance militaire à déployer ses forces et son arsenal de guerre dans le désert malien, terrain jugé difficile et hostile, est plutôt un gros avantage pour démontrer son savoir-faire et son avancée technologique en la matière. L’absence de résistance des groupes armés d’Aqmi issus d’Ansar Dine, du Mujao et du Mnla dénote bien de la redoutable puissance de feu française.
Commençons par le Rafale produit par l'avionneur Dassault Aviation, fleuron de l’aviation militaire française. Depuis sa mise en service en 2001, il n’a toujours pas trouvé de preneurs à l’étranger. Or aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce chasseur reste un des meilleurs de sa génération, selon les spécialistes.
« Le Rafale est capable d’atteindre une vitesse maximale de 2 203 km/h (Mach 1,8), et sa capacité d'emport maximale est de 9 500 kg. Sa particularité est de pouvoir effectuer simultanément plusieurs missions aux profils très variés, d'où le terme d'avion omnirôle » dixit sa fiche technique.
La précision de tirs de cet avion a fait mouche dès les premières heures des bombardements pour libérer les villes du nord du Mali. Marketing militaire oblige, l’état-major a délibérément fourni aux chaînes de télévisions du monde des images inédites sur ces opérations dignes des guerres ultramodernes.
Qui n’a pas été impressionné par ce témoignage poignant et pathétique de cet habitant de la bourgade de Konna qui a vu son logis épargné après une frappe aérienne de précision qui a détruit une cible djihadiste située pourtant à quelques encablures. Hébété par cette scène presque surréaliste, le dernier avait demandé à rencontrer le pilote pour le féliciter. En réalité, ce n’est pas tant l’adresse du pilote qu’il faut saluer mais plutôt la prouesse technologique de cet avion de chasse qui n’a toujours pas connu de succès commercial. Et dont seules les forces armées françaises en sont dotées.
A ce jour, toutes les tentatives d’exportation du Rafale vers plusieurs pays se sont soldées par des échecs commerciaux retentissants. Les Emirats Arabes Unis, le Brésil et l’Inde qui avaient affiché un intérêt pour cet avion n’ont toujours pas passé de commandes. Cependant, le Groupe Dassault demeure en lice pour plusieurs appels d'offres. Notamment avec le Brésil pour 36 avions (4 milliards d'euros) et l’Inde pour 126 Rafales (12 milliards d’euros).
Outre l’aviation, il y a aussi toute la panoplie de véhicules blindés de combat, de matériel de communication et de détection qui accompagnent cette opération militaire de grande envergure dans le désert malien. Comme on le voit, tous ces engins et outils de guerre ont un prix tout comme cette guerre, comme on l’imagine, a un coût.
La question récurrente est de savoir qui va payer la note quand on sait que cette guerre constitue d’ores et déjà une lourde dette pour les participants à commencer par la France ? Loin s’en faut, ce ne sera pas les Etats africains qui ont, eux-mêmes, demandé l’aide de Paris et de la communauté internationale, qui vont mettre la main à la poche. Encore moins le Mali, pays en crise.
Dès lors, on comprend tout l’enjeu de cette opération « Serval » au Mali et la portée des retombées commerciales pour compenser les investissements humains et financiers. Derrière le discours d’une France libératrice du Mali des mains des terroristes se cachent des ambitions géopolitiques et stratégiques inavouées dans la région mais aussi un juteux business de la guerre discrètement mené.
N’est-ce pas ce qui fait la spécificité du serval, cet animal ingénieux d’Afrique, nom de baptême donné à cette opération militaire, qui marque son territoire avec son urine ? Le déplacement inattendu du président français François Hollande au Mali intervenu trois semaines seulement après le lancement de l’intervention française justifie bien cette ambition dans son pré-carré. .
Il est fort à parier que cette opération sera un des éléments déclencheurs de la montée en puissance de l’industrie militaire française sur le marché mondial.
Clément Yao
Evidemment pour les potentiels clients, il est plus fascinant et convainquant de voir les armes de guerre servir sur un théâtre d’opération militaire que de se contenter d’une parade à une exposition comme celui du Salon de la Défense et de la Sécurité terrestre et aéroterrestre (Eurosatory) ou encore le Salon mondial de la sécurité intérieure des Etats (Minipol) pour se rendre compte de la performance des armes mises en ventes sur le marché.
Eh bien ! L’opération« Serval » en cours pour chasser les djihadistes et permettre au Mali de retrouver son intégrité territoriale se présente comme une aubaine pour l’industrie militaire française en panne de commandes depuis quelques années. Le fait même que la France soit la seule puissance militaire à déployer ses forces et son arsenal de guerre dans le désert malien, terrain jugé difficile et hostile, est plutôt un gros avantage pour démontrer son savoir-faire et son avancée technologique en la matière. L’absence de résistance des groupes armés d’Aqmi issus d’Ansar Dine, du Mujao et du Mnla dénote bien de la redoutable puissance de feu française.
Commençons par le Rafale produit par l'avionneur Dassault Aviation, fleuron de l’aviation militaire française. Depuis sa mise en service en 2001, il n’a toujours pas trouvé de preneurs à l’étranger. Or aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce chasseur reste un des meilleurs de sa génération, selon les spécialistes.
« Le Rafale est capable d’atteindre une vitesse maximale de 2 203 km/h (Mach 1,8), et sa capacité d'emport maximale est de 9 500 kg. Sa particularité est de pouvoir effectuer simultanément plusieurs missions aux profils très variés, d'où le terme d'avion omnirôle » dixit sa fiche technique.
La précision de tirs de cet avion a fait mouche dès les premières heures des bombardements pour libérer les villes du nord du Mali. Marketing militaire oblige, l’état-major a délibérément fourni aux chaînes de télévisions du monde des images inédites sur ces opérations dignes des guerres ultramodernes.
Qui n’a pas été impressionné par ce témoignage poignant et pathétique de cet habitant de la bourgade de Konna qui a vu son logis épargné après une frappe aérienne de précision qui a détruit une cible djihadiste située pourtant à quelques encablures. Hébété par cette scène presque surréaliste, le dernier avait demandé à rencontrer le pilote pour le féliciter. En réalité, ce n’est pas tant l’adresse du pilote qu’il faut saluer mais plutôt la prouesse technologique de cet avion de chasse qui n’a toujours pas connu de succès commercial. Et dont seules les forces armées françaises en sont dotées.
A ce jour, toutes les tentatives d’exportation du Rafale vers plusieurs pays se sont soldées par des échecs commerciaux retentissants. Les Emirats Arabes Unis, le Brésil et l’Inde qui avaient affiché un intérêt pour cet avion n’ont toujours pas passé de commandes. Cependant, le Groupe Dassault demeure en lice pour plusieurs appels d'offres. Notamment avec le Brésil pour 36 avions (4 milliards d'euros) et l’Inde pour 126 Rafales (12 milliards d’euros).
Outre l’aviation, il y a aussi toute la panoplie de véhicules blindés de combat, de matériel de communication et de détection qui accompagnent cette opération militaire de grande envergure dans le désert malien. Comme on le voit, tous ces engins et outils de guerre ont un prix tout comme cette guerre, comme on l’imagine, a un coût.
La question récurrente est de savoir qui va payer la note quand on sait que cette guerre constitue d’ores et déjà une lourde dette pour les participants à commencer par la France ? Loin s’en faut, ce ne sera pas les Etats africains qui ont, eux-mêmes, demandé l’aide de Paris et de la communauté internationale, qui vont mettre la main à la poche. Encore moins le Mali, pays en crise.
Dès lors, on comprend tout l’enjeu de cette opération « Serval » au Mali et la portée des retombées commerciales pour compenser les investissements humains et financiers. Derrière le discours d’une France libératrice du Mali des mains des terroristes se cachent des ambitions géopolitiques et stratégiques inavouées dans la région mais aussi un juteux business de la guerre discrètement mené.
N’est-ce pas ce qui fait la spécificité du serval, cet animal ingénieux d’Afrique, nom de baptême donné à cette opération militaire, qui marque son territoire avec son urine ? Le déplacement inattendu du président français François Hollande au Mali intervenu trois semaines seulement après le lancement de l’intervention française justifie bien cette ambition dans son pré-carré. .
Il est fort à parier que cette opération sera un des éléments déclencheurs de la montée en puissance de l’industrie militaire française sur le marché mondial.
Clément Yao