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Économie Publié le lundi 25 février 2013 | Cote d’Ivoire Economie

Economie ivoirienne en 2012 : Comment la croissance a-t-elle rebondi

© Cote d’Ivoire Economie Par DR
Poumon de l`économie ivoirienne - Le port autonome d`Abidjan
En 2012, le dynamisme des indicateurs macroéconomiques ont permis une croissance de plus de 8 %, plusieurs précisément 8,5%. Ce qui a nettement tranché avec le niveau de l’économie ivoirienne en 2011 qui s’est situé autour de – 5,8%. 2012 a marqué une véritable reprise des activités économiques sur la base d’un programme gouvernemental ambitieux entamé en 2011 et d’un autre tout aussi englobant (la Facilité Elargie de Crédit), mis en place par les partenaires financiers de Brettons Wood.

Après une contraction de l’économie ivoirienne en 2011, du fait des effets de la crise postélectorale, les effets de restauration de l’appareil de production et de la paix sociale ont permis à l’année 2012, considérée comme une année de rattrapage, d’enregistrer une croissance progressive de l’ordre de 8,5%. Cette croissance, fruit d’un programme triennal 2012-2014, a permis de ce fait, la reprise de grands travaux d’investissement privé et publics. Ceci, dans un vaste politique de consolidation de la paix à travers l’amélioration des conditions humanitaires et sécuritaires, de l’environnement des affaires, de l’intensification de la reprise des activités économiques, la consolidation de la coopération économique et financière avec les partenaires techniques et financiers. La réalisation des investissements publics notamment dans les secteurs sociaux et la reprise de la consommation des ménages, en liaison avec le regain de l’activité et la création de nouveaux emplois y ont également fortement contribué.

Des indicateurs bien tenus

En fait, la croissance exponentielle en 2012 a bénéficié de plusieurs facteurs améliorant. Au niveau de l’offre, les efforts de relance des activités économiques entamés depuis le deuxième semestre 2011, à travers particulièrement le Programme d’urgence du gouvernement, ont produit leur plein effet en 2012. Cette relance économique provient principalement des secteurs secondaires (+12,6%) et tertiaire (+13,7%). Le secteur primaire, compte tenu du fait qu’il n’avait pas trop souffert de la crise de 2011 s’est situé autour de 2,5%. Au niveau de la demande, la consommation en 2012 a profité du climat d’apaisement, de la hausse des revenus agricoles et industriels et de la création d’emplois. Ainsi, la consommation finale a augmenté de 10,2% contre – 5,3% en 2011 grâce aux actions impulsées par l’Etat qui se sont traduites par l’augmentation des dépenses et la création d’emplois.

S’agissant des investissements, ils sont repartis en hausse avec un taux de 31,9% soutenus par les chantiers de l’Etat en matière d’infrastructure sociales et économiques (construction de pont, poursuite de l’autoroute du nord…). En outre, le secteur privé a renouvelé ses outils de production détruits pendant la crise. Il y a eu l’implantation de nouvelles unités industrielles, de nouveaux chantiers dans le domaine immobilier (construction de logements sociaux) et pétrolier (nouveaux forages de développement et d’exploration). Le taux d’investissement résultant est de 9,8%, contre 8% du PIB en 2011.
Les importations totales ont connu une hausse d’environ 16% portée par les biens intermédiaires et d’équipements, en lien avec le regain de l’activité économique nationale. Quant aux exportations, elles ont évolué de 5,4% en relation avec les produits pétroliers et les produits de l’agro-industrie. Au total, avec la réunification du territoire national, la consolidation de la paix et de la sécurité, la reprise économique a été effective en 2012 avec un taux de croissance de plus de 8% contre une décroissance de 5,8% en 2011. L’expansion économique en 2012, a bénéficié d’une part, de l’effet de rattrapage sur 2011 et, d’autre part, de l’impact des actions vigoureuses initiées par le gouvernement.

Sous le coup des reformes

Le cadre macroéconomique global s’est inscrit dans le programme économique et financier 2012-2014, appuyé par la Facilité Elargie de Crédit (FEC) du FMI, dont la mise en œuvre a permis à la Côte d’Ivoire d’atteindre la point d’achèvement de l’Initiative PPTE en 2012, profitant ainsi de l’allégement d’une part substantielle de la dette multilatérale. L’atteinte des objectifs macroéconomiques dont la résultante a été l’importante croissance de plus de 8% a dépendu pour dire vrai, en grande partie, de l’accélération des reformes visant l’amélioration de la gouvernance et du climat des affaires, de l’efficience dans les secteurs financiers, de l’énergie et du café-cacao. Sur le plan politique, la normalisation institutionnelle, le renforcement du processus démocratique et les progrès en matière de réunification et de réconciliation ont été des facteurs incitateurs. Cependant, la consolidation et le maintien de la paix, encore fragile, à travers le renforcement sécuritaire constituent des défis majeurs pour le pays. Une meilleure gestion de ces facteurs garantirait une santé davantage reluisante de l’économie ivoirienne.

Germain Tanoh
tanoh_dieudonne@yahoo.fr
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