Chargé de la mise en œuvre du système LMD, vice-président du comité scientifique du tutorat, professeur Yao Kouassi, assistant du vice-président de l’Université Nangui Abrogoua, évoque ici la nécessité du tutorat dans le nouveau système de l’enseignement supérieur. Entretien.
Vous sortez d’un séminaire organisé les 20, 21 et 22 février au cours duquel les séminaristes ont adopté le système de tutorat à l’Université Nangui Abrogoua. De quoi s’agit-il exactement ?
Le tutorat est un dispositif qui est prévu par le système LMD. Son objectif est d’encadrer, d’accompagner les étudiants dans leur cursus universitaire afin de parvenir à la réussite du plus grand nombre. Le tutorat, c’est l’encadrement rapproché, de proximité afin qu’il n’y ait pas trop de déperdition, surtout au niveau des étudiants des premières années.
D’où est venue la nécessité d’appliquer un tel système à l’Université Nangui Abrogoua?
On s’est rendu compte, à travers les statistiques, que le flux d’échec est constaté au niveau de la première année. Et on peut l’expliquer de différentes façons. Je prends un exemple tout simple. Un bachelier qui vient de Bouaflé, qui atterrit à Abidjan, coupé de sa cellule familiale, il connaît à peine la ville, et qui se trouve projeté dans un système nouveau, l’Université, il lui faut beaucoup de temps d’adaptation. Très souvent, ce temps d’adaptation est au détriment de la réussite. Or, le LMD prévoit le tutorat qui est-là, comme dispositif pour encadrer, guider, assister ces bacheliers qui arrivent et qui seront pris en charge par des tuteurs, formés par le tutorat qui va être un tutorat de conseil, qui concernera par exemple le parcours que le bachelier a choisi. Lui expliquer son parcours, les unités d’enseignement, le mode d’évaluation. Ça peut même consister à l’orienter vers les différents services universitaires pour qu’il se sente intégré dans l’Université. Ne serait-ce que lui présenter les salles d’amphithéâtre, de TD (Travaux Dirigés), de TP (Travaux Pratiques), l’infirmerie, déjà, vous l’introduisez pleinement dans l’Université. Ça peut aussi revêtir les conseils, par exemple, l’aider dans ses démarches administratives. C’est l’un des aspects du tutorat. Le deuxième aspect, c’est l’aspect étude. Le tutorat d’étude va prendre en charge même les études de ce bachelier devenu étudiant. Par exemple, au niveau de l’organisation de ses notes, la prise de note, la méthode de travail, comment utiliser les TIC, la bibliothèque, etc. Donc, voyez-vous, un étudiant qui est encadré de la sorte, à travers les conseils, à travers les études et les révisions des cours, sera mieux préparé à affronter les examens de fin d’année. Voici résumé, pourquoi il est nécessaire d’intégrer pleinement le tutorat dans le système LMD. Puisque l’objectif du LMD c’est de parvenir à la réussite du plus grand nombre.
Justement, vous avez basé votre réflexion sur un échantillon de trois catégories de tuteurs. Lesquels?
Nous avons estimé qu’il fallait différentes catégories de tuteurs, dont les enseignants ( assistants et maîtres-assistants), qui eux, vont se charger d’aider l’étudiant à tirer la substance même du cours, puisqu’ils sont déjà enseignants. Ils peuvent même faire, entre griffe, des cours de répétiotion. Tout ceci, pour l’aider à mieux maîtriser son cours. Il y a aussi les doctorants, ils sont des étuidiants, mais un peu plus avancés que les nouveaux qui arrivent. Ils sont passés par là et ils peuvent aider les étudiants. Il y a aussi le personnel de l’administration technique. Il y a des inspecteurs d’orientation qui dans leur formation ont eu à côtoyer ces choses-là et qui ont plus d’informations dans l’encadrement des jeunes étudiants. Il y a donc les enseignants, les étudiants et l’administration technique qui vont constituer les tuteurs.
Le système LMD adapté dans les universités ivoiriennes recommande fortement le tutorat. Ce à quoi vous vous conformez. Trouvez-vous opportun maintenant d’engager un projet pilote sur le tutorat là où le système LMD lui-même ne fait pas l’unaminité et est tant décrié par certains enseignants?
Oui ! Mais le LMD va avec le tutorat. Le LMD sans le tutorat est comme un corps débarrassé d’un de ses membres. Le tutorat est pleinement intégré dans le LMD. Quant au discours sur le LMD, je vais vous dire, les pays de l’Amérique du Sud comme l’Amérique Latine sont dans le LMD. C’est même un système qui a été inventé par les anglo-saxons, les Etats nord-américains, je veux dire Etats-Unis, Canada et puis les Britanniques. Il y a aussi l’Europe qui est pleinement engagée depuis 1999 où il y a eu la déclaration de Bologne qui a institué ce système dans l’enseignement supérieur. La plupart des pays de l’Europe y sont. Chez nous ici en Afrique et précisément en Afrique de l’Ouest, sur les 8 pays de l’Uemoa, il y en a 7 qui sont déjà engagés. C’est la globalisation ! Pensez-vous qu’on peut ramer à contre courant de ce vent qui souffle au niveau de l’enseignement supérieur ? C’est ce qui s’est passé au niveau économique qui se passe au niveau de l’enseignement supérieur. Je crois qu’il faut avoir confiance, il faut s’entourer de tous les dispositifs qu’il faut pour réussir cette réforme.
Le gouvernement a entrepris la rénovation des universités publiques, mais le constat sur le terrain montre qu’il reste encore des choses à faire. On parle de problèmes de matériels didactiques, d’absence de tables-bancs etc. Y avait-il urgence à faire appliquer le tutorat à l’Université Nangui Abrogoua ?
Honnêtement, l’Université Nangui Abrogoua a été victime de pillage. On était complètement à zéro. Il a fallu cet effort important pour mettre en l’état les structures. C’est évident que tout ne peut pas être parfait et qu’il y a des choses à parfaire, mais je pense qu’il y a quand même le minimum. Les cours se déroulent normalement, les cours dans les amphithéâtre comme les salles de TD. On n’a pas de problème également avec les sanitaires. Si on s’engage dans les LMD, il faut le faire avec tous les dispositifs qui sont prévus. Pour ma part, j’ai été ravi de ce que cet atelier ait pu avoir lieu. Le tutorat est pleinement intégré dans le LMD. Qui dit LMD dit tutorat. Mon vœu est que ce qui va être mis en place produise les résultats en matière de réussite des étudiants, parce que c’est pour eux que nous le faisons.
Réalisé par A Dedi
Vous sortez d’un séminaire organisé les 20, 21 et 22 février au cours duquel les séminaristes ont adopté le système de tutorat à l’Université Nangui Abrogoua. De quoi s’agit-il exactement ?
Le tutorat est un dispositif qui est prévu par le système LMD. Son objectif est d’encadrer, d’accompagner les étudiants dans leur cursus universitaire afin de parvenir à la réussite du plus grand nombre. Le tutorat, c’est l’encadrement rapproché, de proximité afin qu’il n’y ait pas trop de déperdition, surtout au niveau des étudiants des premières années.
D’où est venue la nécessité d’appliquer un tel système à l’Université Nangui Abrogoua?
On s’est rendu compte, à travers les statistiques, que le flux d’échec est constaté au niveau de la première année. Et on peut l’expliquer de différentes façons. Je prends un exemple tout simple. Un bachelier qui vient de Bouaflé, qui atterrit à Abidjan, coupé de sa cellule familiale, il connaît à peine la ville, et qui se trouve projeté dans un système nouveau, l’Université, il lui faut beaucoup de temps d’adaptation. Très souvent, ce temps d’adaptation est au détriment de la réussite. Or, le LMD prévoit le tutorat qui est-là, comme dispositif pour encadrer, guider, assister ces bacheliers qui arrivent et qui seront pris en charge par des tuteurs, formés par le tutorat qui va être un tutorat de conseil, qui concernera par exemple le parcours que le bachelier a choisi. Lui expliquer son parcours, les unités d’enseignement, le mode d’évaluation. Ça peut même consister à l’orienter vers les différents services universitaires pour qu’il se sente intégré dans l’Université. Ne serait-ce que lui présenter les salles d’amphithéâtre, de TD (Travaux Dirigés), de TP (Travaux Pratiques), l’infirmerie, déjà, vous l’introduisez pleinement dans l’Université. Ça peut aussi revêtir les conseils, par exemple, l’aider dans ses démarches administratives. C’est l’un des aspects du tutorat. Le deuxième aspect, c’est l’aspect étude. Le tutorat d’étude va prendre en charge même les études de ce bachelier devenu étudiant. Par exemple, au niveau de l’organisation de ses notes, la prise de note, la méthode de travail, comment utiliser les TIC, la bibliothèque, etc. Donc, voyez-vous, un étudiant qui est encadré de la sorte, à travers les conseils, à travers les études et les révisions des cours, sera mieux préparé à affronter les examens de fin d’année. Voici résumé, pourquoi il est nécessaire d’intégrer pleinement le tutorat dans le système LMD. Puisque l’objectif du LMD c’est de parvenir à la réussite du plus grand nombre.
Justement, vous avez basé votre réflexion sur un échantillon de trois catégories de tuteurs. Lesquels?
Nous avons estimé qu’il fallait différentes catégories de tuteurs, dont les enseignants ( assistants et maîtres-assistants), qui eux, vont se charger d’aider l’étudiant à tirer la substance même du cours, puisqu’ils sont déjà enseignants. Ils peuvent même faire, entre griffe, des cours de répétiotion. Tout ceci, pour l’aider à mieux maîtriser son cours. Il y a aussi les doctorants, ils sont des étuidiants, mais un peu plus avancés que les nouveaux qui arrivent. Ils sont passés par là et ils peuvent aider les étudiants. Il y a aussi le personnel de l’administration technique. Il y a des inspecteurs d’orientation qui dans leur formation ont eu à côtoyer ces choses-là et qui ont plus d’informations dans l’encadrement des jeunes étudiants. Il y a donc les enseignants, les étudiants et l’administration technique qui vont constituer les tuteurs.
Le système LMD adapté dans les universités ivoiriennes recommande fortement le tutorat. Ce à quoi vous vous conformez. Trouvez-vous opportun maintenant d’engager un projet pilote sur le tutorat là où le système LMD lui-même ne fait pas l’unaminité et est tant décrié par certains enseignants?
Oui ! Mais le LMD va avec le tutorat. Le LMD sans le tutorat est comme un corps débarrassé d’un de ses membres. Le tutorat est pleinement intégré dans le LMD. Quant au discours sur le LMD, je vais vous dire, les pays de l’Amérique du Sud comme l’Amérique Latine sont dans le LMD. C’est même un système qui a été inventé par les anglo-saxons, les Etats nord-américains, je veux dire Etats-Unis, Canada et puis les Britanniques. Il y a aussi l’Europe qui est pleinement engagée depuis 1999 où il y a eu la déclaration de Bologne qui a institué ce système dans l’enseignement supérieur. La plupart des pays de l’Europe y sont. Chez nous ici en Afrique et précisément en Afrique de l’Ouest, sur les 8 pays de l’Uemoa, il y en a 7 qui sont déjà engagés. C’est la globalisation ! Pensez-vous qu’on peut ramer à contre courant de ce vent qui souffle au niveau de l’enseignement supérieur ? C’est ce qui s’est passé au niveau économique qui se passe au niveau de l’enseignement supérieur. Je crois qu’il faut avoir confiance, il faut s’entourer de tous les dispositifs qu’il faut pour réussir cette réforme.
Le gouvernement a entrepris la rénovation des universités publiques, mais le constat sur le terrain montre qu’il reste encore des choses à faire. On parle de problèmes de matériels didactiques, d’absence de tables-bancs etc. Y avait-il urgence à faire appliquer le tutorat à l’Université Nangui Abrogoua ?
Honnêtement, l’Université Nangui Abrogoua a été victime de pillage. On était complètement à zéro. Il a fallu cet effort important pour mettre en l’état les structures. C’est évident que tout ne peut pas être parfait et qu’il y a des choses à parfaire, mais je pense qu’il y a quand même le minimum. Les cours se déroulent normalement, les cours dans les amphithéâtre comme les salles de TD. On n’a pas de problème également avec les sanitaires. Si on s’engage dans les LMD, il faut le faire avec tous les dispositifs qui sont prévus. Pour ma part, j’ai été ravi de ce que cet atelier ait pu avoir lieu. Le tutorat est pleinement intégré dans le LMD. Qui dit LMD dit tutorat. Mon vœu est que ce qui va être mis en place produise les résultats en matière de réussite des étudiants, parce que c’est pour eux que nous le faisons.
Réalisé par A Dedi