Visite dans l’Indénié / Guillaume Soro aux populations : “Battons-nous pour donner des perspectives aux jeunes”

Le séjour que le Président de l’Assemblée nationale a effectué du 7 au 10 mars dernier, dans le royaume de l’Indénié, en plus d’être très attendu par toute la population, aura été riche en enseignements à plus d’un titre. Depuis son arrivée par l’hélicoptère et l’hommage à lui rendu par les autorités militaires et administratives à Abengourou, Guillaume Soro n’a pas eu une seule minute de libre. Aux populations de Niablé, Abengourou et Abronamoué village où il a rendu une visite familiale à la famille de Méité Sindou, fils de la localité, Guillaume Soro a professé le même message de fraternité, de réconciliation d’optimisme. En première ligne du message qu’il a livré aux populations, d’abord à Niablé où il a participé à la célébration de la fête des ignames le vendredi, Guillaume Kpigbafory Soro a prôné la réconciliation et la paix. Le député de Ferké a appelé le public venu nombreux à la cour royale de Niablé à faire fi des frustrations de la politique ainsi que des différences religieuses et ethniques pour viser l’intérêt du pays. « Tous autant que nous sommes, nous sommes des enfants de ce pays au même titre », a assené Guillaume Soro. Samedi, ce fut dans une cour royale d’Abengourou pleine à craquer que, en son nom et en celui du chef de l’Etat, l’hôte du Roi Nanan Boa Kouassi III a exhorté les Ivoiriens à se pardonner pour bâtir leur pays. Se référant à l’alliance séculaire entre Agni et Sénoufo, l’hôte du roi a salué l’atmosphère de paix qui a toujours régné dans l’Indénié et encouragé Nanan Boa Kouassi III de même que les élus à diffuser cette valeur à tout le département et au-delà : « le président Ouattara m’envoie vous demander de construire la paix avec le Ghana voisin afin que notre fraternité avec ce pays soit maintenue et renforcée. Votre grande connaissance de l’histoire peut nous y aider en plus de maintenir la paix à l’intérieur du royaume », a souhaité l’ex-premier ministre, qui a ajouté : « nous ne voulons plus d’une Côte d’Ivoire divisée où les gens sont catalogués en fonction de leur nom, leur ethnie ou leur religion. C’est pourquoi nous demandons aux exilés de rentrer ». Pour lui des valeurs comme les alliances ethniques devraient aider à régler les problèmes de méfiance entre les fils de Côte d’Ivoire. Ces impératifs posés, Guillaume Soro a appelé à soutenir prémisses du développement qui sont palpables depuis l’avènement d’Alassane Ouattara au pouvoir. « Certains, au vu des chiffres relatifs à la croissance, disent qu’on ne mange pas les chiffres. Mais il faut avoir le courage de reconnaitre qu’au moins, il y a des chiffres, car on est parti de rien. Prenons ces chiffres qui vont se concrétiser dans le quotidien des Ivoiriens », a ironisé Guillaume soro. Aux jeunes et aux femmes, le parrain de la 8ème édition du tournoi de la paix initié par le roi a demandé de tourner le dos à la facilité pour s’engager dans la lutte pour leur autonomie. « Nous nous sommes trop battus pour des questions futiles. Battons-nous pour donner des perspectives aux jeunes. On m’a dit de ne pas venir à Niablé parce qu’ils sont FPI. Mais ne vous laissez pas tromper par la politique au risque d’être oubliés par le développement. Dépassez ces considérations politiques», a recommandé Soro Guillaume à ses hôtes dans les localités visitées. Venu accompagner le Président de l’assemblée nationale au nom du chef de l’Etat, le ministre d’Etat, ministre de l’intérieur et de la sécurité a rappelé, au cours de son intervention à la cour royale d’Abengourou, sa grande estime pour son frère Soro avant d’exhorter ses beaux parents (son épouse est originaire de Yakassé-Féyassé) à renforcer les liens fraternels existants déjà dans la région. Notons que Guillaume Soro qui était accompagné d’une forte délégation dont une vingtaine de députés a été fait prince du canton de Niablé et s’est vu attribuer le nom de Kouakou agnini II puis prince de l’Indénié avec pour nom Amoakon Diyé, ce prince qui fut le premier député d’Abengourou. Mais avant, au nom du roi, Nanan Boa Kouadio, chef du village de Zouhounou, a exprimé toute la reconnaissance du royaume d’avoir spontanément accepté de parrainer la finale du tournoi. Il n’a pas manqué d’exprimer des doléances à la deuxième personnalité de la république. Le bitumage de la route Adzopé-Agnibilékrou, la construction de l’université locale, le statut des chefs traditionnels et la construction de domicile pour les autorités préfectorales a été au c?ur des préoccupations de l’intervenant. Notons que Guillaume Soro a été fait fils de Abronamoué, lequel a été jumelé avec Napofokaha, village du Président de l’assemblée nationale. Armand Déa, correspondant