Les gens aiment dénoncer les entourages des leaders pour justifier certaines mauvaises appréciations autour d’eux. Ne s’agit-il pas là d’une fuite en avant, si les leaders ne prennent pas des sanctions contre leur entourage malfaisant et malveillant, surtout si ce sont leurs propres ambitions personnelles qui encouragent leurs suiveurs, à déraper ? Malgré l’image de la main dans la main entre Guillaume Soro et Hamed Bakayoko, les réactions entendues ensuite, ont encore donné froid dans le dos. Un proche du président de l’Assemblée nationale a dit :" Notre frère Hamed a compris que l’avenir cest avec nous. Il est combattu dans le Rdr. Il est donc venu profiter de notre affaire, pour prendre date". Ambiance garantie. Une autre réaction donne ceci :" Rien ne peut entraver la marche victorieuse de Guillaume Soro. Hamed Bakayoko, la nouvelle recrue en est la preuve ". Dans l’entourage du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, l’on assure n’avoir pas la même pression que Guillaume Soro, parce que Hamed Bakayoko ne pense pas lui, au fauteuil présidentiel, chaque matin en se rasant. " La pression n’est pas chez nous. C’est des hommes de Soro, qui nous font la guerre en croyant que nous sommes un obstacle pour eux, alors qu’ils ne sont même pas dans l’agenda du ministre d’Etat". L’on apprend d’ailleurs qu’au cours d’une explication d’homme à homme, le ministre d’Etat aurait interpellé le président de l’Assemblée nationale de la façon suivante : " A défaut d’être Président avec moi, de faire de moi ton allié dans cette ambition, et de bénéficier ainsi de ma part du même engagement que j’ai mis (et que je continue de mettre ) au service du Président Alassane Ouattara, pourquoi veux-tu faire de moi ton adversaire? ". Les deux hommes semblent s’être entendu et avoir vidé leurs contentieux depuis quelques moments déjà, quand ils s’étaient parlé, au lendemain de l’arrestation de Charles Blé Goudé. Ils avaient convenu de donner des gages aux Ivoiriens, pour les rassurer et pour les apaiser au sujet de la bonne intelligence entre eux. Guillaume Soro ayant déjà fait sa part, à l’époque avec son interview, (que nous publions à nouveau), dans cette édition, il revenait à Hamed Bakayoko de jouer sa partition. C’est ce qu’il a fait ce weekend. Le contexte était propice : Abengourou, c’est chez lui par alliance. Sa discrète mais épouse, qui était présente à la cérémonie, est de la région. Hamed Bakayoko a, choisi cette occasion, pour marquer la force et la sincérité de son engagement, comme les liens du mariage, signe de la solidité de son couple. Tous ces efforts resteront vains, si le président de l’Assemblée nationale et le ministre d’Etat ne donnent pas des consignes précises à leurs troupes, et, surtout si l’un et l’autre ne sortent pas des schémas et illusions des agendas secrets et cachés, qui leurs sont prêtés. Le travail d’Hamed Bakayoko est, entre autres, d’assurer la sécurité des Ivoiriens, de veiller à la bonne administration du territoire, conformément aux prérogatives de sa fonction. La mission du président de l’Assemblée nationale est également connue. Même si l’ambition est normale pour tout acteur et leader politique de leur envergure, l’exigence de clarification, à l’attention de leur entourage et collaborateurs, s’impose. Autrement, mille célébrations d’allégeance se feront, mille malentendus persisteront. En vérité, il n’est nullement possible de se contenter de saluer la haute vision d’Hamed Bakayoko et de Guillaume Soro, sans tuer le mal à la racine. Mieux, il est inutile de continuer à mettre en cause des jaloux réels, ou imaginaires ; des journalistes ‘’affaires’’, et de lointains exilés Lmp, dans les problèmes supposés entre le ministre d’Etat et son frère et ami Guillaume Soro. Si d’une part, des cadres et des personnes ont le sentiment d’être boudés et boycottés par Guillaume Soro ou par son entourage , parce qu’ils ne sentent pas le destin présidentiel qui lui est prêté; si des critiques considérées comme non objectives par l’entourage du ministre d’Etat, contre l’action du ministre Hamed Bakayoko; si des supposés proches et amis du ministre d’Etat se muent en détecteurs de pro-Soro parmi les visiteurs de leur patron, et se chargent de les éloigner de lui, tous les gages de Guillaume Soro et Hamed Bakayoko resteront peine perdue. Les chefs ont les entourages qu’ils méritent, qu’ils créent et acceptent. La théorie du chef bon, et de l’entourage mauvais, est inopérante. Il s’agit d’une fuite en avant, pour éviter d’indexer les lacunes et les erreurs de jugement des chefs et des leaders, qui aiment bien souvent, se servir des fusibles, que peut représenter l’entourage. En attendant le nettoyage complet, on retient que Guillaume Soro et Hamed Bakayoko, ont admis qu’il ne sert à rien, d’engager dès maintenant, les hostilités alors que leur mentor commun, Alassane Ouattara est à peine à mi-mandat, et n’a pas dit qu’il ne rempilera pas. A quoi bon, préparer une hypothétique succession, et un après-Ouattara pas encore à l’ordre du jour, en prenant le risque d’escamoter les tâches urgentes et quotidiennes, même si l’adage dit que, qui veut aller loin, ménage sa monture?
Pas de polémique, ni de provocation au rendez-vous de paix et de fraternité
A Abengourou, celui qui est appelé PAN, par abréviation, mais surtout affectueusement par ses partisans, n’a pas abordé les questions qui fâchent. Il n’a pas répondu aux avocats de Michel Gbagbo. Il n’a pas parlé de la plainte portée contre lui. Outre le fait qu’il s’agit de sujets délicats, sur lesquels les propos peuvent être utilisés à d’autres causes, Guillaume Soro, connu pour avoir le sens de la repartie ou et de la polémique provocatrice, n’a pas voulu diluer la portée de son message de fraternité et de rassemblement. Aurait-il répondu sur ce sujet, où il se savait attendu, que les journaux et commentateurs auraient noyé le symbole de la présence du ministre d’Etat Hamed Bakayoko, et de tout ce qui s’est passé. Guillaume Soro ou l’art de communiquer...
Charles Kouassi
Pas de polémique, ni de provocation au rendez-vous de paix et de fraternité
A Abengourou, celui qui est appelé PAN, par abréviation, mais surtout affectueusement par ses partisans, n’a pas abordé les questions qui fâchent. Il n’a pas répondu aux avocats de Michel Gbagbo. Il n’a pas parlé de la plainte portée contre lui. Outre le fait qu’il s’agit de sujets délicats, sur lesquels les propos peuvent être utilisés à d’autres causes, Guillaume Soro, connu pour avoir le sens de la repartie ou et de la polémique provocatrice, n’a pas voulu diluer la portée de son message de fraternité et de rassemblement. Aurait-il répondu sur ce sujet, où il se savait attendu, que les journaux et commentateurs auraient noyé le symbole de la présence du ministre d’Etat Hamed Bakayoko, et de tout ce qui s’est passé. Guillaume Soro ou l’art de communiquer...
Charles Kouassi