Présentée par Alassane Ouattara comme une de ses priorités, la réconciliation nationale constitue aujourd’hui un indicateur fiable de l’échec du régime et du blocage du pays. C’est que deux ans après la crise postélectorale marquée par le changement brutal à la tête du pays, le chantier de la réconciliation est toujours au stade zéro. En dehors des discours de bonne intention produits à longueur de journée pour embobiner l’opinion publique et particulièrement la communauté internationale, aucun acte concret n’a été posé dans le sens du rapprochement des Ivoiriens. Bien au contraire, la fracture sociale s’est aggravée. La Côte d’Ivoire est toujours divisée en deux blocs antagonistes : le camp de Ouattara et le camp Gbagbo. Le premier, qui s’est emparé du pouvoir le 11 avril 2011, grâce à un appui décisif de l’armée française et de l’Onu, continue de faire régner la terreur. Les partisans de Laurent Gbagbo sont tués, persécutés et emprisonnés au nom d’une justice des vainqueurs qui couvre honteusement les crimes odieux du camp Ouattara. Cette justice à sens unique maintient, depuis deux ans et sans jugement, des personnalités de l’ancien régime dans des mouroirs disséminés dans le nord du pays. Pire, Ouattara s’est même permis de transférer le président Gbagbo à la Cpi.
Deux ans après le changement brutal à la tête de l’Etat, le jeu politique reste ouvert aux seuls membres de la coalition au pouvoir. Seuls les partis du Rhdp ont été autorisés à participer aux simulacres d’élections législatives qui ont débouché sur une assemblée nationale monocolore au sein de laquelle aucune contradiction n’est tolérée. Le Fpi de Laurent Gbagbo, principal parti de l’opposition ivoirienne, n’a pas le droit d’organiser un simple meeting. Les partisans de l’ancien chef de l’Etat sont renvoyés à la pelle de la Fonction publique et des sociétés d’Etat.
Devant un tel constat, tout porte à croire que la réconciliation est un vil slogan. Le pouvoir continue d’entretenir la terreur et refuse de poser le moindre acte de décrispation. Même le dialogue direct engagé avec le Fpi n’a pas fléchi la position du régime. Dans un tel contexte, la réconciliation nationale ne peut demeurer qu’un simple slogan. La vérité, c’est que le feu couve toujours en Côte d’Ivoire par la volonté du régime Ouattara. L’on comprend pourquoi la Commission dialogue, vérité, réconciliation (Cdvr), dirigée par l’ex Premier ministre Charles Konan Banny, tourne en rond.
Jean Khalil Sella
Deux ans après le changement brutal à la tête de l’Etat, le jeu politique reste ouvert aux seuls membres de la coalition au pouvoir. Seuls les partis du Rhdp ont été autorisés à participer aux simulacres d’élections législatives qui ont débouché sur une assemblée nationale monocolore au sein de laquelle aucune contradiction n’est tolérée. Le Fpi de Laurent Gbagbo, principal parti de l’opposition ivoirienne, n’a pas le droit d’organiser un simple meeting. Les partisans de l’ancien chef de l’Etat sont renvoyés à la pelle de la Fonction publique et des sociétés d’Etat.
Devant un tel constat, tout porte à croire que la réconciliation est un vil slogan. Le pouvoir continue d’entretenir la terreur et refuse de poser le moindre acte de décrispation. Même le dialogue direct engagé avec le Fpi n’a pas fléchi la position du régime. Dans un tel contexte, la réconciliation nationale ne peut demeurer qu’un simple slogan. La vérité, c’est que le feu couve toujours en Côte d’Ivoire par la volonté du régime Ouattara. L’on comprend pourquoi la Commission dialogue, vérité, réconciliation (Cdvr), dirigée par l’ex Premier ministre Charles Konan Banny, tourne en rond.
Jean Khalil Sella