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Politique Publié le samedi 16 mars 2013 | L’expression

En visite en Rdr Congo : Soro fait une leçon de patriotisme aux pro-Gbagbo

© L’expression Par PRISCA
Fête des mères à l`Assemblée Nationale : Le Président de l`Assemblée nationale, Soro Guillaume honore les femmes de son Institution
Vendredi 01 juin 2012. Abidjan. Assemblée nationale. Plateau. Cérémonie de remise de présents aux femmes de l’Institution, en présence du Président Guillaume Kigbafory Soro
Le président de l’Assemblée nationale a participé hier, à l’ouverture de la première session ordinaire de l’année 2013 de ce pays. A cette occasion, Guillaume Soro a fait une leçon de patriotisme et de panafricanisme aux pro-Gbagbo. Ci-dessous de larges extraits du discours de Soro devant les députés congolais.


Honorables députés,
Mesdames et Messieurs,
Ce vendredi 15 mars 2013, me voici à Kinshasa en République démocratique du Congo.

Me voici donc aujourd’hui dans ce prestigieux Palais du peuple congolais, votre maison de verre. Ce lieu qui symbolise pour vous le rassemblement de toutes les forces vives de la Nation. Ce moment évidemment est historique. En effet, depuis nos indépendances en 1960, de mémoire de parlementaire, c’est la toute première fois que nos deux Institutions se retrouvent dans un élan de fraternité et d’amitié sur cette terre du Congo où tous les grands rêves d’humanité de l’Afrique ont sans cesse été formulés et fertilisés (…) Nommé Premier Ministre, dans le cadre de l’Accord Politique de Ouagadougou, j’ai consacré toute mon énergie, de 2007 à 2010, à finaliser le processus complexe de l’identification biométrique de la population et à organiser les élections. Celles-ci se sont avérées, de l’avis de tous les observateurs qualifiés, mais aussi, ne l’oublions pas, de celui de l’immense majorité des Ivoiriennes et des Ivoiriens, quelles que soient leurs appartenances ethniques ou politiques, parfaitement conformes aux exigences les plus sévères de la démocratie. Pour faire vite, disons que les fichiers électoraux ont été validés, la sélection des candidats inclusive, le taux de participation des électeurs, élevé à 81%, le dépouillement et le décompte des voix, transparent, et la proclamation des résultats du premier tour, sereinement, acceptée par tous.

Comment se fait-il, dès lors, juste quelques jours après, qu’il en ait été tout autrement, lors de la proclamation des résultats du second tour, alors que les mêmes procédures et les mêmes acteurs étaient en place ? Il n’y a qu’une explication possible, c’est que le Président sortant n’a pas accepté sa défaite et s’est arrogé, de façon arbitraire et unilatérale, le droit de refuser de se soumettre au verdict des urnes. Il n’y a pas à tergiverser : Ne confondons pas le feu et la fumée et reconnaissons que l’ancien Président est le seul responsable et coupable de la crise postélectorale et de ses dramatiques conséquences pour la population, et notamment pour les Ivoiriens et les étrangers les plus vulnérables et les plus démunis. Tout cela, chacun le sait pertinemment et c’est pourquoi, on ne peut que s’interroger et s’inquiéter du soutien que l’ancien Président a pu recevoir de la part de ses militants déçus, ce qui peut se concevoir, mais également de la part d’une certaine presse, de certaines chancelleries, et de certains africains au nom d’un pseudo-panafricaniste. Par quelle distorsion de la vérité historique a-t-on pu accepter de considérer qu’un régime qui entend expulser de son sol tous les étrangers, peut se targuer d’appartenir au courant libérateur du panafricanisme ? Sont-ils panafricanistes, ces Ivoiriens qui ont massacré le Burkinabé et le Malien, pour la simple et bonne raison qu’ils étaient Burkinabé et Malien ? Qu’est donc devenu le rêve d’une Afrique sans entraves et sans frontières? Qu’est devenu cet esprit d’unité et de solidarité, censé être à la base de notre « Africanité » ?
À l’opposé de ces dérives aux détestables relents xénophobes, je continue à croire que nous sommes capables de donner un corps à ce rêve d’union et de donner une âme à cet élan de solidarité qui nous est si naturel qu’il n’est pas de blessure que subisse l’un de nos frères, qui ne nous affecte et ne nous interpelle. Ma conception, je dirais même ma conviction, c’est que l’Afrique a un brillant avenir devant elle, mais à la stricte condition que chacun des États et chacun des citoyens qui en composent le paysage complexe et contrasté, s’efforce d’apporter sa propre contribution à la construction de notre continent. Et cela ne peut se faire sans exercice suffisant de la pensée autocritique. Vumbi Yoka Mudimbé, un de vos compatriotes, philosophe, nous invite à juste titre à pratiquer ce qu’il a appelé, la double excommunication, c’est-à-dire, la critique de nous-mêmes en même temps que celle des autres. Or y a-t-il meilleur régime politique pour la pensée critique que la démocratie ? L’expérience des crises ivoiriennes et africaines au sens large, nous apprend clairement que l’urgence de notre temps, ce n’est ni la haine, ni la vengeance, mais la démocratie. Contrairement à ce que certains croient, la démocratie ne s’importe pas. Elle émerge de la force morale du compromis entre filles et fils du même pays. La démocratie est la fille aînée du dialogue direct entre pouvoirs et oppositions. Voilà pourquoi il n’y a pas au monde deux démocraties identiques, car chacune doit exprimer le désir d’élévation partagé humblement par tous les acteurs conscients d’une société donnée. Approprions-nous donc la démocratie, sans honte ni prétention. C’est l’affaire même de notre avenir. Cette forme de régime politique, la moins pire d’entre toutes, quand on regarde l’histoire, a l’avantage d’organiser entre les partis en concurrence dans une société donnée, une concurrence pacifique en vue de l’accession au pouvoir, de la gestion du pouvoir et de la transmission du pouvoir. La démocratie économise les vies humaines, émancipe et intègre les dominés, stimule l’inventivité des hommes et accompagne leur bien-être harmonieux. La loi juste, incarnée par la constitution démocratique, qui doit être un manifeste d’inclusion, de tolérance, de fraternité, d’égalité et de liberté, cette loi donc, devient l’arbitre des intérêts particuliers et la gardienne de l’intérêt général. La crise ivoirienne m’a convaincu que l’émergence durable d’un grand pays, de nos jours, passe nécessairement par l’émergence de la démocratie. Or, ce théorème n’est-il pas vrai pour tous nos pays africains ? N’est-ce pas dans l’unité autour des lois justes, sans exclusion, ni chauvinisme, dans un désir commun des pouvoirs en place et de leurs oppositions républicaines d’aller vers l’émergence, qui fait la force des grandes nations humanistes contemporaines ? Nous, Africains, avons besoin de trouver le bon chemin pour aller vers la citoyenneté sans rester prisonniers de certains effets pervers de nos tribus. Cela ne passe-t-il pas par l’esprit de l’unité qui ne signifie pas forcément l’unanimité, mais suggère plutôt la convergence de tous vers l’essentiel, c’est-à-dire le vivre ensemble harmonieux des femmes, hommes et enfants d’un même pays ? L’Unité de la Nation passe encore pour une fiction dans bien des esprits en Afrique, non pas simplement parce que la nation nous a été imposée souvent de l’extérieur, mais aussi parce que nous pensons trop souvent la nation à partir de nos particularismes. L’Africain doit penser en citoyen pour être à la hauteur des défis planétaires qui le tutoient. Or, qui dit citoyenneté, dit bien entendu démocratie. C’est donc la démocratie qui sauvera la Côte d’Ivoire, tout comme c’est la démocratie, pratiquée comme art royal du compromis fécond, qui élèvera le Congo au firmament de ses espérances légitimes d’exemplarité. Rien, je dis rien, mes chers frères et sœurs, n’est impossible aux enfants d’un pays qui s’asseyent et discutent intelligemment et fraternellement de son avenir, sans esprit de roublardise ni de tromperie. Voilà ce que ma modeste expérience me suggère de proposer à tous les acteurs de ce pays de référence, afin que la politique congolaise rejoigne la musique congolaise, dans une de ces rumbas merveilleuses dont seuls les Congolais ont le secret. Tel est mon souhait le plus profond !
Excellence, Monsieur le Président,
Honorables Collègues Députés,
La puissance politique dans ce monde est d’abord l’affaire des Etats-Continents bien structurés et intégrés par une architecture politique efficace. La Chine s’élève aujourd’hui dans l’économie mondiale du fond de ses plus de 9 millions de km2. Les Etats-Unis ont bâti leur prospérité sur près de 10 millions de km2. La démocratie brésilienne, s’élève sur près de 8 millions de km2 de terres prodigieuses. L’Inde que l’on présente, en raison de son milliard d’habitants, comme la plus grande démocratie au monde se dresse sur plus de 3 millions de km2 de terres. Le Congo, notre grand Congo, n’est pas à montrer d’un doigt. C’est le plus grand des éléphants étatiques de notre continent, avec plus de 2 millions de km2 riches de tout ce que Dieu et la Nature ont voulu céder aux hommes. N’est-ce pas la démocratie, toujours plus forte, unifiant encore et encore les filles et fils de cette terre africaine, qui mettra en branle le potentiel naturel, social, culturel, économique et spirituelle de l’Etat-Continent ? Je vous le dis : Comme la Chine, quand le Congo s’éveillera de toutes les forces et de tous les génies que la Providence et la nature lui ont si généreusement offerts, l’Afrique s’élèvera à partir de son puissant moteur congolais au diapason de la responsabilité planétaire de l’humanité. L’Afrique souhaite que son Etat-continent, ce providentiel Congo que les lettres de Lumumba tracèrent avec élégance, s’enracine dans ses valeurs et donne, tel le majestueux fleuve qui unit cette ville à Brazzaville, toute la mesure de sa puissance. L’Afrique attend le Congo, parce que le Congo est l’Afrique en majesté, promesse d’autosuffisance et de respectabilité dans le concert des Nations, promesse de dignité retrouvée dans les capacités des lois justes de protéger les hommes et de favoriser les œuvres bienfaisantes du commerce parmi les nations policées à travers l’Histoire. L’Afrique, continent originaire de l’Homme, a besoin d’être portée et sublimée par l’exemplarité de son Etat le plus continental, le Congo pour replacer l’humanité africaine à la place exemplaire que son rang requiert. Il y a dans ce pays, de quoi opérer la révolution industrielle, la révolution démocratique, la révolution écologique et la révolution géostratégique de notre continent tout entier.
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