C’est la salle Anoumabo du Palais de la culture de Treichville qui a servi de cadre pour la cérémonie de lancement des prières inter-confessionnelles pour la réconciliation, l’unité, l’amour et la paix en Côte d’Ivoire. Ce lieu d’ordinaire réservé aux grands concerts et meetings, s’est transformé pour l’occasion, en un lieu de communion avec Dieu. Venue en masse, c’est une population visiblement acquise à cette ‘’noble’’ cause qui a envahi le Palais de la culture, le samedi 16 mars 2013. Cette cérémonie fut un temps de louange et de grâce avec les chorales musulmanes et chrétiennes qui se succédaient à tour de rôle sur la scène. Les chansons de louanges étaient reprisent en chœur par l’assistance qui brandissait le drapeau ivoirien au ciel comme pour implorer la clémence divine. ‘’Des ‘’alléluias’’ par-ci ‘’des takbir’’ par-là. Musulmans et chrétiens invoquaient ainsi Dieu pour la Côte d’Ivoire. Cette fusion traduisait non seulement la volonté profonde des dignitaires religieux ivoiriens à briser la chaîne de la division qui s’est emparée de la nation ivoirienne, mais aussi celui du gouvernement. Beugré Robert Mambé, gouverneur de District d’Abidjan, initiateur du projet, s’appuyant sur l’Ancien Testament qu’il a qualifié de bien commun entre tous les fils d’Abraham, c’est-à-dire chrétiens et musulmans, a exhorté les imams, les pasteurs et les prêtres à unir leurs voix pour demander pardon à Dieu. Afin que dit-il, « la côte d’ivoire devienne le sanctuaire de la lumière de Dieu, et que les Ivoiriens redeviennent des frères et sœurs ». Les religieux ont à sa suite, fait un diagnostic des événements qui ont émaillé la Côte Ivoire. Pour l’Imam Mamadou Traoré, vice-président du COSIM, parlant au nom de la communauté musulmane, ce qui est arrivé à la Côte d’Ivoire résulte de la colère de Dieu. A son avis, seul le pardon, le retour aux valeurs morales et à la réconciliation avec Dieu entre fille et fils de la Côte d’Ivoire pourront abaisser le ‘’courroux’’ du créateur. A la suite de tout ces actions, « La paix s’installera d’elle-même dans l’esprit et les cœurs de tout un chacun », a-t-il assuré. S’adressant aux populations, il a indiqué que la Côte d’Ivoire « est notre patrimoine commun. Il est impérieux que chaque citoyen accepte l’autre avec ses différences, ses croyances et ses idées. C’est ensemble que nous construirons ce pays, et c’est ensemble que nous irons loin, très loin, Inchâ- Allah ! ». Le Bishop Benjamin Boni a, au nom de toutes les communautés chrétiennes, exhorté tout le peuple ivoirien à la prière. « Prions pour sanctifier et purifier la terre ivoirienne du sang d’innocents versé qui ne cesse de l’accuser devant le trône de sainteté. Il nous faut nous guérir nous-mêmes et guérir cette jeune nation dans sa diversité ethnique, religieuse, culturelle, mais également riche de son ouverture. » Au cours de cette cérémonie de lancement des prières inter-confessionnelles pour la réconciliation, les communautés religieuses se sont engagées dans un processus de prières. La communauté musulmane prévoit des actes de dévotions tels que lectures coraniques, Jeûnes, Zikr, immolations en guise de sacrifices. Ils dureront 90 jours, à compter du vendredi 22 mars jusqu’au vendredi 21 juin. Quant à la communauté chrétienne, elle prévoit des jeûnes et prières tous les vendredis.
S.M
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