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Politique Publié le mardi 2 avril 2013 | Assemblée Nationale

Visite officielle au Japon: Guillaume Soro et le sens culturel du miracle japonais

Le déjeuner officiel offert par la Chambre des Représentants du Parlement japonais à Guillaume Kigbafori SORO et la délégation qui l’accompagnaient a été un moment d’échanges profonds sur le sens du développement et le rôle de la culture nationale dans le progrès des États. Quelques morceaux d’échanges entre le PAN et M. Ibuki BUNMEI, le Président de la Chambre des Représentants de la Diète.

Guillaume Kigbafori SORO : Notre modèle c’est le Japon. Nous sommes impressionnés par le fait que malgré la guerre, la quasi destruction totale du pays lors de la Grande guerre, les effets des deux bombes atomiques, les catastrophes naturelles, votre pays ait réussi à se relever. Et à devenir la troisième grande puissance économique du monde. Quel est le secret des Japonais? Quelle est la source de cette formidable capacité à se dépasser et à vaincre ? Donnez-moi votre secret pour que, nous aussi, puissions devenir un jour une puissance économique qui compte. Même si nous ne sommes pas troisième puissance mondiale et que nous sommes quinzieme mondiale par exemple, ce n’est pas mal. Nous sommes venus apprendre de vous et du peuple japonais.

Ibuki BUNMEI : Je voudrais juste partager avec vous mes réflexions. Je pense qu’aucun pays ne doit s’ingérer dans la souveraineté d’un autre pays, même au nom de l’amitié. Ce qui signifie pour moi qu’aucun pays n’a le droit de bafouer la culture et les valeurs d’un autre pays. Ou de prétendre que sa culture est la meilleure et doit donc être transposable. Les colonisations françaises et britanniques nous ont fait beaucoup de bien, je peux le dire ainsi, car elles nous ont tellement oppressées qu’elles ont créé en nous un sentiment national très fort. Au nom de ce sentiment national exacerbé, nous avons entrepris de rejeter la colonisation sous toutes ses formes par la violence et avons eu tendance à imposer ont culture aux autres. Le résultat de cela a été la guerre. Une guerre que nous avons perdu. Nous avons compris que personne ne doit chercher à imposer sa culture aux autres. Donc notre expérience japonaise ne doit pas et perçue comme la panacée. Chaque pays a son propre cheminement.

Maintenant vous nous demandez notre secret, à nous. Si secret il y a, il réside dans les mœurs japonaises, nos coutumes. Chez nous, l’éducation nous inculque un esprit civique fort. On nous apprend que le groupe passe avant l’individu. Nous apprenons à faire passer l’intérêt de notre entreprise, de notre institution de notre équipe avant notre intérêt personnel. Chez nous, notre pays passe avant tout : nos familles, nos loisirs. Quand nous travaillons dans une usine, notre passion est de faire en sorte que cette usine soit la première du pays.

Mais le développement a des effets secondaires. Par exemple, chez nous, nous avons sacrifié nos vies de famille, nos loisirs pour être leader. Et il y a aujourd’hui une nette remise en cause de ce modèle.

A la lumière de tout cela, je pense que le vrai leadership, c’est l’alliance de la productivité et la vie de famille. On ne doit pas sacrifier l’un à l’autre.

Guillaume SORO : Mais comment rattraper notre long retard sur la voie du développement ? Nous comprenons bien que l´École a un rôle crucial à jouer dans le développement d’une conscience civique nationale forte. Mais comment partir de là où nous sommes, pour remonter dans le classement?

Ibuki BUNMEI : Voyez la Chine. Elle est aujourd’hui la deuxième économie du monde. Malgré la taille de son population et de son marché intérieur, elle a longtemps été au 20ème rang, puis est remontée à la 10ème place. Aujourd’hui elle est la 2ème économie du monde. Donc vous aussi, en Côte d’Ivoire, si vous en avez la volonté et si vous mettez en place les structures qu’il faut, aucun obstacle ne peut vous empêcher de remonter dans le classement des puissances économiques. Mais tout est question de mentalité et de conscience nationale. On ne peut jamais développer un peuple qui n´a pas envie de l’être ou qui n’a pas conscience que le chemin du développement repose sur des sacrifices.

Source : Service Communication du Président de l'Assemblée Nationale (www.guillaumesoro.com)
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