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Société Publié le jeudi 2 mai 2013 | Le Patriote

1er Mai / fête du travail : Les travailleurs déplorent la cherté de la vie

© Le Patriote Par DR
Cérémonie officielle de la fête du travail à la Primature
Mercredi 1er mai 2013. Primature. Abidjan
Le jardin de la Primature, au Plateau, a refusé du monde hier. Les Travailleurs de Côte d’Ivoire ont sacrifié à la tradition de la célébration de la fête du Travail. Les cinq Centrales syndicales ont saisi cette opportunité pour remettre leur cahier de revendications au Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, Daniel Kablan Duncan. Le dénominateur commun aux cinq centrales syndicales (Ugtci, Fesaci, Dignité, Unatr-Ci et la Centrale Syndicale Humanisme) était la cherté de vie. Toutes ces centrales ont denoncé la cherté de la vie. En prime, l’augmentation du prix du carburant et le gaz butane. « (…) Nous ne supportons plus la cherté de la vie. Et là, il y a urgence ! Le gouvernement peut être fier d’un taux d’inflation à 3,5 % avec un déficit à 3 % et une croissance à 8,5 % confirmée par le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque mondiale. Mais dans nos ménages, la réalité est tout autre», a déploré le Secrétaire général de la Centrale Syndicale Humanisme (CSH), Soro Mamdou. La CSH se dit toutefois insatisfaite quant aux résolutions du Forum social tenu à Grand Bassam et Yamoussoukro, en décembre 2012. Car, à l’en croire, aucun document de synthèse encore moins un engagement minimum ferme de l’Etat n’a pu être pris. Concernant les retraités du secteur privé, la CSH, déplore que plus de 86.000 retraités, soit 70 % d’entre eux ont des pensions en dessous du Smig. Toute chose qui a motivé la benjamine des centrales syndicales à exiger le relèvement de la plus petite pension au Smig. Il a par ailleurs salué la ‘‘bonne gestion’’ du comité de gestion et lancé un vibrant appel aux mutualistes. Afin qu’ils participent massivement aux futures élections qui vont mettre en place les nouveaux organes de la Mugefci. Pour la plus vieille Centrale Syndicale, l’Union Générale des Travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI), il est urgent que les pouvoirs publics ?uvrent à la prise du décret relatif à la revalorisation du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) qui passe à 60.000 FCFA. Cette application effective de ce Décret estime, le Secrétaire général de l’Ugtci, Léon Joseph Ebagnerin, contribuera un temps soit peu à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs du secteur privé. Le premier responsable de l’Ugtci également dénoncé les coûts élevés du carburant, de l’électricité et les denrées alimentaires qui font l’objet d’une spéculation. « Le niveau de paupérisation des travailleurs ivoiriens s’est dégradé. Les travailleurs peinent à joindre les deux bouts », a-t-il relevé. Précisant que les salaires catégoriels du secteur privé n’ont pas connu de revalorisation depuis 1998, tandis que les soldes et avantages des fonctionnaires et Agents de l’Etat sont bloqués depuis deux décennies. Jetant un regard sur la grève de l’Intersyndicale du Secteur Education/ Formation (ISEF) qui a paralysé presque tout le Système éducatif, avec pour conséquence, des ponctions sur les salaires des grévistes, M. Ebagnerin a invité les syndicalistes au respect strict des procédures en vigueur. Tout en leur rappelant qu’en cas de rupture de contrat du fait de grève, l’employé ne peut réclamer de salaires en compensation. Le Sg de l’Ugtci a ainsi invité l’Etat et les Organisations de travailleurs du secteur Education à s’armer de patience, pour privilégier le dialogue afin de restaurer durablement la paix sociale. L’Union Nationale des Travailleurs de Côte d’Ivoire (Unatr-Ci) et la Fédération des Syndicats Autonomes de Côte d’Ivoire (FESACI), respectivement dirigée par Yves Kodibo et Traoré Dohia Mamadou n’ont pas ramé à contre courant. En plus de la revalorisation du SMIG, le Sg de l’Unartr-Ci exige de l’Etat, l’augmentation des primes de transport des travailleurs à 25.000 FCFA, la révision su Statut des Dockers –Transit, la hausse des allocations familiales à 10.000 FCFA par enfant. S’y ajoute, la prise d’une législation pour réglementer les coûts de Loyers en Côte d’Ivoire. M. Traoré Dohia a relevé que la Fesaci ne fait pas de l’absence du chef de l’Etat à la célébration de la fête de Travail une fixation. Et sait compter sur le Gouvernement du Président Ouattara pour trouver une solution aux préoccupations de travailleurs. Il a mis l’accent sur la réduction des prix de l’huile, le riz et du gaz Butane. Quant au premier Secrétaire général adjoint de la Confédération des Syndicats Libres de Dignité (CSL-Dignité), Elie Boga Dago, il a lui aussi dénoncé la cherté de la vie. Aussi a-t-il demandé au Gouvernement de reverser les salaires ponctionnés des enseignants grévistes. Quant au ministre d’Etat, ministre de l’Emploi, des Affaires Sociales et de la Formation Sociale, Moussa Dosso, il a invité les travailleurs à faire confiance à l’Etat de Côte d’Ivoire. Relevant que la crise post-électorale a affecté des entreprises, mettant ainsi au chômage des travailleurs. Selon le Ministre d’Etat, ministre de l’Emploi, du 30 avril 2012 au 1er Mai 2013, ce sont 92 entreprises qui ont mis la clé sous le paillasson, occasionnant ainsi un licenciement de 2.793 employés pour motif économique. « (…) Le Gouvernement est à la tâche et de nombreuses reformes sont entreprises, allant dans le sens du bien-être des populations ivoiriennes », a rassuré le premier responsable des travailleurs ivoiriens. Avant d’inviter tous les travailleurs à se mobiliser pour la renaissance de la Côte d’Ivoire.

Les assurances de Duncan

Face aux nombreuses attentes des travailleurs, le Premier Ministre, Ministre de l’Economie et des Finances, Daniel Kablan Duncan, a revêtu le manteau de père de famille. « je vous ai compris ! Je puis vous assurer que sous l’égide du Président Alassane Ouattara, le Gouvernement a pris la pleine mesure de vos attentes. Il partage avec vous le légitime souci de l’amélioration des conditions de vie et de travail ainsi que le bien-être des ivoiriens ». Le Premier Ministre Duncan a indiqué que des efforts ont en train d’être faits pour les travailleurs. Il a souligné qu’en ce qui concerne le déblocage des salaires, les avancements et le relèvement du taux d’Indice, des études sont en cours. La révision du statut général de la Fonction publique, n’a pas été occultée. Le Gouvernement, a-t-il argumenté, dispose des propositions d’amendement, conformément aux aspirations des travailleurs. « Son examen est en cours », a-t-il lancé. Il a également fait remarquer qu’en dépit des contraintes budgétaires, le gouvernement a décidé de consacrer, au titre du budget 2013, une enveloppe de 42,6 milliards FCFA afin de satisfaire 50 % du reliquat des engagements pris. Cela porte à 75 %, le taux de satisfaction des revendications. Répondant aux préoccupations des travailleurs relatives à la cherté de la vie, le chef du Gouvernement a rassuré que la surveillance des prix sera renforcée par l’amélioration des dispositifs existants. L’amélioration progressive de l’état du réseau routier et la réduction sensible du racket en rapport avec la création du CCDO, permettront selon lui, une meilleure fluidité dans la distribution des produits et une réduction conséquente des prix. En tout cas, il a avoué que le Gouvernement est conscient qu’en dépit de ce qui a été fait, ‘’beaucoup reste encore à faire’’. « Soyez rassurés, nous n’allons pas baisser les bras et afin d’améliorer régulièrement et substantiellement le niveau de vie et les conditions de vie et de travail de nos compatriotes », a-t-il indiqué. Pour une paix sociale, le Premier Ministre a proposé la mise en place d’un cadre de rencontre qui siègera chaque six mois. La première rencontre est prévue pour Novembre 2013 et la seconde, fixée en avril 2014. Soit à la veille de la Fête du 1er Mai de 2014.

Anzoumana Cissé
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