Au-delà de ce qu’elle revêt en termes d’insertion professionnelle et sociale, la question de l’emploi des jeunes est au cœur des impératifs de développement. M. Bamba Adama, coordonnateur du Projet emplois jeunes et développement des compétences (Pejedec) soutenu par la Banque mondiale, revient sur les cibles de ce dispositif.
Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le Pejedec ?
Il s’agit du Projet emplois jeunes et développement des compétences (Pejedec). C’est une initiative du gouvernement ivoirien financée par la Banque mondiale à hauteur de 50 millions de dollars, soit environs 25 milliards de FCFA. Le projet vise à trouver une solution au problème du chômage des jeunes. Vous le savez plus que moi étant donné que vous êtes journaliste, la question du chômage des jeunes est une préoccupation mondiale et tous les gouvernants cherchent à y trouver des solutions adaptées. Les statistiques sur la question sont en cours d’actualisation au niveau de l’Agepe, je ne souhaite donc pas m’hasarder à donner des chiffres qui ne seraient pas officiels. Toujours est-il que les jeunes demandeurs d’emplois sont en nombre suffisant pour préoccuper chacun de nous, y compris vous-même.
Face à cette préoccupation, que propose le Pejedec aux jeunes de Côte d’Ivoire?
L’objectif du Pejedec est de contribuer à l’amélioration de l’accès des jeunes à l’emploi salarié ou à l’auto-emploi. Pour y arriver, nous offrons, par l’intermédiaire de nos agences d’exécution (Agepe, Agefop, Ageroute, les entreprises et associations professionnelles du secteur privé), des stages, apprentissages, formations professionnelles de courtes durées et une assistance à l’entreprenariat à destination des jeunes. Les stages visent à donner de l’expérience professionnelle aux jeunes diplômés qui en ont besoin. L’apprentissage permet aux jeunes sans qualifications d’apprendre un métier de leur choix. La formation professionnelle cible les jeunes diplômés dont les qualifications ne sont pas adaptées aux besoins du marché de l’emploi et qui ont besoin d’une formation de courte durée dans des métiers et secteurs porteurs. Enfin, l’aide à l’auto-emploi vise aussi les diplômés et les sans diplômes désireux de monter leur propre affaire. Les ressources de la Banque mondiale permettent de prendre en charges ces jeunes en leur payant des primes de transports, des indemnités de stage et en leur assurant des visites médicales, la couverture pour les accidents de travail et maladies professionnelles, sans oublier l’achat d’équipements de travail et de protections individuelles pour plusieurs d’entre eux.
Vous faites beaucoup, mais est-ce suffisant ?
Nous travaillons dans la limite de ce qui a été convenu entre le gouvernement ivoirien et la Banque mondiale. Nos efforts nous permettront d’atteindre nos résultats pour le compte du ministère d’Etat, ministère de l’Emploi, des Affaires sociales et de la Formation professionnelle et à la satisfaction du bailleur et de la population. Toutefois, il est bon de préciser que le Pejedec n’a pas vocation à régler le problème du chômage des jeunes dans son entièreté, il n’en a même pas les moyens ! Ce n’est qu’une contribution de la Banque mondiale pour appuyer le Programme d’aide à l’emploi du gouvernement Ivoirien. A côté de cela, vous noterez toutes les réformes et actions menées par le gouvernement pour améliorer l’environnement des affaires et faciliter le développement ou la création des entreprises. Ces mesures, dont la portée sera perceptible dans quelques mois, permettront de booster les activités du secteur privé et générer beaucoup d’emplois.
Qui sont ceux qui sont pris en compte par le Pejedec ?
La population cible du Pejedec, ce sont les jeunes de 18 à 30 ans. Quel que soit leur niveau de qualification et leurs lieux de résidence. Au terme du projet, on doit pouvoir atteindre 27 500 jeunes, dont 30% de femmes.
De façon précise, quels sont vos objectifs chiffrés ?
Jusqu’au 30 juin 2015, nous devons atteindre 2 250 jeunes mis en stage par l’Agepe au sein des entreprises. Pendant que l’Agefop, pour sa part, devra mettre en apprentissage 3 000 jeunes. Aussi, 5 000 jeunes vont bénéficier d’une formation professionnelle au sein des entreprises et associations professionnelles. En outre, 850 jeunes diplômés seront assistés dans la création de leur micro ou petite entreprise. Ce n’est pas tout. 3 900 jeunes sans diplôme, assistés dans la création ou le développement de leurs activités génératrices de revenus (AGR) d’une part, et 12 500 jeunes vont participer aux travaux à haute intensité de main-d’œuvre conduits par l’Ageroute.
En ce qui concerne le volet formation, j’imagine qu’il ne s’agit pas seulement de former, mais aussi de trouver des débouchées pour insérer ceux qui seront formés ! A ce niveau, que proposez-vous concrètement ?
Nous avons une approche différente quand il s’agit des stages d’une part, et de la formation professionnelle et l’apprentissage d’autre part. Dans le cadre des stages, quand nous négocions avec les entreprises, nous leur disons qu’il faut faire de telle sorte que les jeunes qui entrent dans le processus ne se retrouvent pas tous à la maison au terme de ces stages. Il faut qu’au moins la moitié, voire les trois quarts puissent être recrutés par les entreprises d’accueil et que les autres soient compétitifs lorsqu’ils postulent aux offres d’embauche lancées par les autres entreprises. En ce qui concerne la formation professionnelle, il s’agit de donner au jeune les compétences du métier qui lui permettent de répondre efficacement aux besoins des entreprises qui recrutent. Pour l’apprentissage, après sa formation, le jeune aura un métier qu’il pourra revendre ou avec lequel il pourra monter sa propre affaire. Les jeunes entrepreneurs, quant à eux, sont formés et assistés pour qu’ils montent convenablement leurs dossiers pour avoir accès aux crédits, et surtout pour qu’ils sachent gérer au mieux leurs affaires pour créer de la richesse pour eux-mêmes, et créer de l’emploi pour d’autres jeunes.
Depuis le lancement du projet en 2012, quels sont vos résultats à ce jour ?
Le Pejedec a été lancé le 20 février 2012. Les négociations sur les conventions de partenariat avec nos partenaires de mise en œuvre et avec la Banque mondiale ont duré pratiquement cinq mois. Ainsi les premières conventions ont été signées en août 2012 pour être approuvées par le MEF en septembre 2012. De ce fait les activités terrain ont démarré pratiquement dans le dernier trimestre de l’année 2012. Nous sommes donc à sept mois d’activités terrain. Au 30 mars 2013 nous sommes à 5 191 jeunes en activités dans plusieurs entreprises.
Propos recueillis par Stéphane d’Avignon
Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le Pejedec ?
Il s’agit du Projet emplois jeunes et développement des compétences (Pejedec). C’est une initiative du gouvernement ivoirien financée par la Banque mondiale à hauteur de 50 millions de dollars, soit environs 25 milliards de FCFA. Le projet vise à trouver une solution au problème du chômage des jeunes. Vous le savez plus que moi étant donné que vous êtes journaliste, la question du chômage des jeunes est une préoccupation mondiale et tous les gouvernants cherchent à y trouver des solutions adaptées. Les statistiques sur la question sont en cours d’actualisation au niveau de l’Agepe, je ne souhaite donc pas m’hasarder à donner des chiffres qui ne seraient pas officiels. Toujours est-il que les jeunes demandeurs d’emplois sont en nombre suffisant pour préoccuper chacun de nous, y compris vous-même.
Face à cette préoccupation, que propose le Pejedec aux jeunes de Côte d’Ivoire?
L’objectif du Pejedec est de contribuer à l’amélioration de l’accès des jeunes à l’emploi salarié ou à l’auto-emploi. Pour y arriver, nous offrons, par l’intermédiaire de nos agences d’exécution (Agepe, Agefop, Ageroute, les entreprises et associations professionnelles du secteur privé), des stages, apprentissages, formations professionnelles de courtes durées et une assistance à l’entreprenariat à destination des jeunes. Les stages visent à donner de l’expérience professionnelle aux jeunes diplômés qui en ont besoin. L’apprentissage permet aux jeunes sans qualifications d’apprendre un métier de leur choix. La formation professionnelle cible les jeunes diplômés dont les qualifications ne sont pas adaptées aux besoins du marché de l’emploi et qui ont besoin d’une formation de courte durée dans des métiers et secteurs porteurs. Enfin, l’aide à l’auto-emploi vise aussi les diplômés et les sans diplômes désireux de monter leur propre affaire. Les ressources de la Banque mondiale permettent de prendre en charges ces jeunes en leur payant des primes de transports, des indemnités de stage et en leur assurant des visites médicales, la couverture pour les accidents de travail et maladies professionnelles, sans oublier l’achat d’équipements de travail et de protections individuelles pour plusieurs d’entre eux.
Vous faites beaucoup, mais est-ce suffisant ?
Nous travaillons dans la limite de ce qui a été convenu entre le gouvernement ivoirien et la Banque mondiale. Nos efforts nous permettront d’atteindre nos résultats pour le compte du ministère d’Etat, ministère de l’Emploi, des Affaires sociales et de la Formation professionnelle et à la satisfaction du bailleur et de la population. Toutefois, il est bon de préciser que le Pejedec n’a pas vocation à régler le problème du chômage des jeunes dans son entièreté, il n’en a même pas les moyens ! Ce n’est qu’une contribution de la Banque mondiale pour appuyer le Programme d’aide à l’emploi du gouvernement Ivoirien. A côté de cela, vous noterez toutes les réformes et actions menées par le gouvernement pour améliorer l’environnement des affaires et faciliter le développement ou la création des entreprises. Ces mesures, dont la portée sera perceptible dans quelques mois, permettront de booster les activités du secteur privé et générer beaucoup d’emplois.
Qui sont ceux qui sont pris en compte par le Pejedec ?
La population cible du Pejedec, ce sont les jeunes de 18 à 30 ans. Quel que soit leur niveau de qualification et leurs lieux de résidence. Au terme du projet, on doit pouvoir atteindre 27 500 jeunes, dont 30% de femmes.
De façon précise, quels sont vos objectifs chiffrés ?
Jusqu’au 30 juin 2015, nous devons atteindre 2 250 jeunes mis en stage par l’Agepe au sein des entreprises. Pendant que l’Agefop, pour sa part, devra mettre en apprentissage 3 000 jeunes. Aussi, 5 000 jeunes vont bénéficier d’une formation professionnelle au sein des entreprises et associations professionnelles. En outre, 850 jeunes diplômés seront assistés dans la création de leur micro ou petite entreprise. Ce n’est pas tout. 3 900 jeunes sans diplôme, assistés dans la création ou le développement de leurs activités génératrices de revenus (AGR) d’une part, et 12 500 jeunes vont participer aux travaux à haute intensité de main-d’œuvre conduits par l’Ageroute.
En ce qui concerne le volet formation, j’imagine qu’il ne s’agit pas seulement de former, mais aussi de trouver des débouchées pour insérer ceux qui seront formés ! A ce niveau, que proposez-vous concrètement ?
Nous avons une approche différente quand il s’agit des stages d’une part, et de la formation professionnelle et l’apprentissage d’autre part. Dans le cadre des stages, quand nous négocions avec les entreprises, nous leur disons qu’il faut faire de telle sorte que les jeunes qui entrent dans le processus ne se retrouvent pas tous à la maison au terme de ces stages. Il faut qu’au moins la moitié, voire les trois quarts puissent être recrutés par les entreprises d’accueil et que les autres soient compétitifs lorsqu’ils postulent aux offres d’embauche lancées par les autres entreprises. En ce qui concerne la formation professionnelle, il s’agit de donner au jeune les compétences du métier qui lui permettent de répondre efficacement aux besoins des entreprises qui recrutent. Pour l’apprentissage, après sa formation, le jeune aura un métier qu’il pourra revendre ou avec lequel il pourra monter sa propre affaire. Les jeunes entrepreneurs, quant à eux, sont formés et assistés pour qu’ils montent convenablement leurs dossiers pour avoir accès aux crédits, et surtout pour qu’ils sachent gérer au mieux leurs affaires pour créer de la richesse pour eux-mêmes, et créer de l’emploi pour d’autres jeunes.
Depuis le lancement du projet en 2012, quels sont vos résultats à ce jour ?
Le Pejedec a été lancé le 20 février 2012. Les négociations sur les conventions de partenariat avec nos partenaires de mise en œuvre et avec la Banque mondiale ont duré pratiquement cinq mois. Ainsi les premières conventions ont été signées en août 2012 pour être approuvées par le MEF en septembre 2012. De ce fait les activités terrain ont démarré pratiquement dans le dernier trimestre de l’année 2012. Nous sommes donc à sept mois d’activités terrain. Au 30 mars 2013 nous sommes à 5 191 jeunes en activités dans plusieurs entreprises.
Propos recueillis par Stéphane d’Avignon