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Politique Publié le mardi 21 mai 2013 | Le Patriote

Mont Péko: Fin de cavale pour Amadé Ouérém

Fin de parcours pour le célèbre chef de Guerre, Amadé Ouérémi, qui occupait illégalement la forêt classée du Mont Péko, située entre la sous-préfecture de Bagohouo et Bangolo, à l’ouest de la Côte d’Ivoire. En effet, son arrestation est intervenue samedi dernier, en fin de matinée, dans son campement logé au sein de cette forêt, par l’armée ivoirienne. Il était en compagnie de deux de ses hommes. Depuis 10 ans, le célébrissime chef de guerre, Amadé Ouérémi et ses hommes régnaient sans partage sur le Mont Péko et ses alentours. Le mythe entretenu autour de l’homme était tel qu’on racontait qu’il entretenait un effectif de mille (1000) hommes puissamment armés au sein de cette forêt devenue, selon des dires, un véritable camp d'entrainement et capables de tenir tête à l’armée ivoirienne. Une sorte d’Etat dans l’Etat. Son arrestation s’est cependant faite sans aucune résistance de sa part. Selon des sources proches du dossier, Amadé Ouérémi se serait rendu lui-même aux gendarmes chargés de l’arrêter. L’arrestation d’Amadé Ouérémi intervient après plusieurs ultimatums lancés par le gouvernement ivoirien demandant aux nombreux groupes armés qui avaient envahi les forêts ivoiriennes, notamment à l’ouest du pays suite à la crise de 2002, d’en sortir. Cette occupation illégale des forêts s’est poursuivie et s’est accentuée avec la crise postélectorale de 2010.

Mais qui est Amadé Ouérémi ?

Mais ces occupants illégaux continuaient d’occuper ces forêts malgré le retour de la paix dans le pays. Il faut dire qu’avec les nombreuses sommations faites par le gouvernement, Amadé Ouérémi était devenu très méfiant, selon les témoignages recueillis, il ne sortait presque plus de « sa » forêt. Amadé Ouérémi était devenu célèbre parce qu’il est notamment accusé dans plusieurs massacres survenus pendant la crise postélectorale dans la ville de Duékoué.
Amadé Ouérémi est arrivé très jeune du Burkina Faso en Côte d’Ivoire dans la décennie 1980. Il travaillait comme ouvrier agricole dans la plantation d’un parent. Paysan et vulcanisateur à ses heures perdues, Amadé Ouérémi à force de travail parvient à obtenir sa propre plantation de cacao dans la sous-préfecture de Bagohouo. Ce paysan de Bagohouo sans histoire, selon les témoignages, va se révéler être un redoutable chef de guerre en 2003 suite à l’arrivée des milices qui commettent les pires exactions sur les paysans membres de sa communauté. Lui et quelques compatriotes se retranchent dans la forêt classée du Mont Péko, qui a une superficie de 34 000 ha, d’où ils organisent la résistance contre les exactions des milices et les expropriations dont ils sont victimes. En 2010, quand la crise postélectorale survient, Amadé Ouérémi prend part spontanément à la libération du pays. Entre-temps, sa petite armée s’est renforcée aussi bien en hommes qu’en armements. Après la chute de Laurent Gbagbo du pouvoir, Amadé Ouérémi, qui était parvenu à faire du Mont Péko une forteresse infranchissable retourne dans son retranchement pour poursuivre les activités qu’il y avait entre temps développées. A savoir la culture du cacao et du café. Amadé Ouérémi avait créé au sein de cette forêt de vastes étendues de ces plants qu’il exploitait à ses propres fins. De ce fait, il était parvenu à se constituer une fortune immense, selon des témoignages. Mais Amadé Ouérémi n’était pas le seul à occuper le Mont Péko. D’autres paysans surtout Burkinabè y avaient créé leurs plantations de cacao et de café. Ces derniers lui versaient des droits. En retour, il leur accordait sa protection. La suprématie d’Amadé Ouérémi allait également au-delà des limites du Mont Péko. Plusieurs campements et villages aux alentours lui versaient, selon certains riverains, avec ou sans leur consentement des taxes pour leur sécurité. La décennie de règne sans partage d’Amadé Ouérémi prend ainsi fin avec son arrestation ce samedi 18 mai, qui marque également le début de la libération de toutes les forêts occupées, annoncée par le gouvernement. Selon des sources, son transfert vers Abidjan a eu lieu avant-hier dimanche. La prochaine étape, en à croire des proches du dossier, consistera maintenant en une vaste opération de ratissage de cette forêt par l’armée pour débusquer les derniers occupants.

Rahoul Sainfort
(Correspondant régional)
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