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Politique Publié le lundi 27 mai 2013 | Le Patriote

La réconciliation est en marche

Après une élection présidentielle, dont la vocation première et admise par tous, était pourtant de sortir la Côte d’Ivoire d’une crise sans précédant, du fait de sa longueur et son caractère inextricable, le pays de Félix Houphouët-Boigny n’a pas pu éviter de frôler le chaos. Résultat : une fracture sociale d’une profondeur presque jamais égalée a menacé de défigurer à jamais l’harmonie entre les Ivoiriens. En effet, par un discours haineux, ethnique, clanique, les tenants du pouvoir d’alors, de 2000, et même avant, jusqu’à 2010, ont opposé leurs partisans à tous ceux qui ne pensaient pas comme eux. Un discours qui a eu pour conséquence de voir des Ivoiriens se réjouir du supplice du feu subi par d’autres Ivoiriens, soit pour leur appartenance ethnique, leur patronyme ou leur appartenance religieuse.

A la clé de ces errements outranciers, 3000 morts, des milliers de personnes blessées dans leur chair, des centaines de déplacés internes mais aussi hors du pays. Comment alors concilier des frères que l’on a divisés, au nom de la politique politicienne ? Voici l’une des équations que devait résoudre, en priorité, le nouveau pouvoir incarné par Alassane Ouattara. Conscient que le développement ne peut se faire sans cette réconciliation, Alassane Ouattara a très vite fait de prendre le taureau par les cornes en lançant un appel solennel dans ce sens, le 21 mai 2011 à la Fondation Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, à l’occasion de son investiture en tant que Président de la République. « La cérémonie de ce jour est importante aussi dans le processus de réconciliation nationale, parce qu’elle symbolise notre volonté de placer le triptyque Vérité, Réconciliation et Justice au cœur de notre action. Ensemble, tournons définitivement la page de la crise que vient de traverser notre pays. Allons résolument vers la démocratie, le développement et la paix », avait-il alors lancé du haut de sa tribune, devant un parterre de personnalités de premier plan, au nombre desquelles de nombreux chefs d’Etat. Une volonté politique qui sera traduit dans les actes quelques deux mois après. C’est tout le sens qu’il faut donner à l’ordonnance No2011-167 du 13 juillet 2011 portant création, attribution, organisation et fonctionnement de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR). Le chapitre II et l’article 5 de cette ordonnance stipule que : «la CDVR a pour mission d’?uvrer en toute indépendance à la réconciliation et au renforcement de la cohésion entre toutes les communautés vivant en Côte d’Ivoire ». Une mission qui sera confiée à une équipe dirigée par l’ancien Premier ministre Charles Konan Banny.

A côté des actions menées sur le terrain par la CDVR, le Président de la République va lui-même s’impliquer dans ce processus. Ainsi, a-t-il entrepris plusieurs tournées dans les pays de la sous-région, notamment au Ghana et au Libéria. «Je suis venu vous dire de rentrer au pays. Parce que la Côte d'Ivoire est en paix, la sécurité est revenue et se renforce de jour en jour», invitait-il ses compatriotes exilés au Ghana, lors de l’une de ses visites dans ce pays voisin. Un appel qui a visiblement été entendu, puisque plusieurs pro-Gbagbo ainsi que nombre d’opposants plus ou moins proche de l’ex-président ont entrepris d’emprunter le chemin du retour au pays natal. Aujourd’hui, la liberté (d’aller, de venir et d’exprimer) dont ils jouissent permet à la plupart d’entre eux de mener leurs activités d’opposants au régime au pouvoir. Au plan local, en vue de détendre l’atmosphère politique crispée, â côté de ces retours d’exil, plusieurs pro-Gbagbo seront libérés. Les derniers en date sont Gilbert Aké N’Gbo, les anciens ministres Désiré Dallo, Christine Adjobi, le journaliste Norbert Gnahoua, le syndicaliste Basile Mahan, l’ex-chef de milice Maho Gloféï, l’homme politique Jean-Jacques Béchio et l’ancien aide de camp de Gbagbo, le commandant Norbert Kouassi. En moins d’un an, Alassane Ouattara a effectué deux visites d’Etat dans l’ouest du pays, une zone qui a payé un lourd tribut de la crise, conséquence de la politique ethnique et clanique dans laquelle s’était inscrit le FPI. Entre ces deux visites d’Etat, les Wê ont été reçus au Palais de la Présidence par Alassane Ouattara en octobre 2012 pour encore parler de paix et de réconciliation.

Au plan politique, le Président de la République, qui fait du dialogue, le passage obligé de la réconciliation, recevra en personne le 29 septembre toujours au palais présidentiel la coalition de partis soutenant le chef de l'Etat déchu Laurent Gbagbo, le Congrès National pour la Résistance et la Démocratie, le CNRD. Un dialogue qui se poursuit avec la mise sur pied du cadre permanent du dialogue républicain.
Des actions qui seront renforcées par la mise sur pied, depuis peu, du Programme national de cohésion social (PNCS) doté d’un budget de 7 milliards et dirigé par le professeur Mariétou Koné.
Avec toutes ces avancées, on peut le dire la réconciliation est vraiment en marche.

TL
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