L’élection présidentielle à Madagascar, étape indispensable au rétablissement de la démocratie, a été reportée au 23 août par le gouvernement de transition, mais le flou demeurait ce jeudi sur l’attitude de la communauté internationale qui risque de se retirer du processus. Le premier tour de l’élection avait été initialement prévu le 8 mai. Il a été reporté une première fois au 24 juillet, date entérinée par la communauté internationale, mise à contribution pour aider financièrement Madagascar à organiser le scrutin et qui a joué les médiateurs depuis le renversement de l’ancien président Marc Ravalomanana il y a quatre ans. Mais la machine électorale s’est à nouveau grippée, et dans un communiqué, le conseil du gouvernement a « pris acte » du fait que la Cour électorale spéciale (CES) avait invoqué « un cas de force majeure » justifiant un report du scrutin. Les blocages, élégamment qualifiés de « cas de force majeure » et hypothéquant la tenue des élections à Madagascar, sont de plusieurs natures. Tout d’abord, l’ancien maire d’Antananarivo Andry Rajoelina, qui gouverne depuis 2009 sans avoir été élu, n’a pas démissionné dans les délais impartis. En outre, il a déposé sa candidature hors délai et renié sa promesse de ne pas se présenter. M. Rajoelina n’est pas le seul à poser problème aux yeux de la communauté internationale. Deux autres candidatures sont contestées par l’Union Africaine et le reste de la communauté internationale qui les considèrent comme « illégitimes »: celle de Mme Lalao Ravalomanana qui se présente au nom de la mouvance de son mari, alors qu’il avait également promis de se tenir à l’écart, et celle de l’ancien chef d’Etat malgache Didier Ratsiraka. M. Ratsiraka et Mme Ravalomanana n’ont pas résidé physiquement à Madagascar six mois avant le dépôt de dossier, condition pourtant exigée par la loi électorale. Lundi 3 juin dernier, tous les acteurs politiques malgaches et les organes de réconciliation nationale avaient tenté l’impossible et s’étaient réunis pour une conférence de la dernière chance. Une majorité de participants s’était mise d’accord pour demander le retrait des trois candidatures controversées. Leur requête s’est heurtée au refus de la CES le mercredi 5juin. D’après la « feuille de route » de sortie de crise, qui prévoit l’organisation d’élections transparentes et crédibles à Madagascar, il revient à la Commission électorale (Cenit) et aux Nations Unies de décider conjointement du calendrier électoral. Le gouvernement avait en ce sens demandé il y a une semaine à la Cenit de statuer, avant d’annoncer un report jeudi. « Le gouvernement ne respecte pas les textes. D’ailleurs ils ne parlent que du premier tour alors que normalement c’est un tout qui doit être validé par la Cenit et les Nations Unies », a dit à l’AFP le juriste Jean Eric Rakotoarisoa. Le Groupe International de contact (GIC), qui rassemble tous les représentants de la communauté internationale à Madagascar, doit se réunir le 26 juin pour décider d’un éventuel retrait du processus électoral. Les médiateurs de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) ont déjà menacé et condamné un processus entaché par des « irrégularités ». « La communauté internationale ne peut pas être associée à des actes qui violent la constitution d’un Etat membre », a déclaré mercredi le Dr Leonardo Simao, chef de délégation de la SADC à la fin d’une visite d’une semaine dans la Grande Ile, faisant référence à la validation des candidatures controversées par la CES.
La Grande Ile de plus en plus isolée.
Privé des aides internationales depuis 2009, le pays a besoin de la tenue d’une élection crédible et transparente, dont le résultat serait reconnu par tous, pour revenir dans le concert des nations.
Source : AFP
La Grande Ile de plus en plus isolée.
Privé des aides internationales depuis 2009, le pays a besoin de la tenue d’une élection crédible et transparente, dont le résultat serait reconnu par tous, pour revenir dans le concert des nations.
Source : AFP