Le Secrétaire national par intérim de la Jeunesse du Front populaire ivoirien (Jfpi), Koua Justin a échappé de justesse à un enlèvement orchestré par le préfet de police de Daloa, Koné Zié. Koua raconte lui-même ce qui s’est passé au cours d’une conférence de presse, le jeudi 06 juin 2013 à Cocody. «Après Aboisso, dans le cadre de l’opération Eveil des consciences, je suis allé à Daloa pour deux raisons. D’abord rencontrer le dimanche 02 juin de manière informelle, les secrétaires généraux du Moyen Cavally pour préparer ma tournée dans cette région, ensuite pour reprendre le service, le lundi 03 juin, puisque je suis administrateur des services financiers au centre des Impôts de la ville. Le lundi effectivement, je me suis rendu au bureau à 6h 30. C’est en ce moment qu’un contribuable vient me dire de quitter immédiatement les lieux, car je suis en danger. J’ai suivi ses conseils en informant mon chef. Ne constatant pas de menaces réelles, je suis revenu et j’ai travaillé jusqu’à 18h. Le mardi 04 juin 2013, aux alentours de 7h, le même contribuable que je ne connais pas revient me dire de quitter le bureau dare-dare, parce qu’aujourd’hui ça passe ou ça casse. Effectivement, j’ai observé que des gens en civil encerclaient les locaux des Impôts. Après avoir pris une permission avec mon chef, j’ai vu tous les agents de la police se mettre en position vers 8 h. Je me suis caché sans qu’ils ne m’aperçoivent. Devant l’échec de ses hommes, le Préfet lui-même arrive sur les lieux autour de 10 h et se met à interroger le personnel. Il revient plus tard vers 15 h pour tenter de mettre la main sur moi. Il menace d’enfermer ses agents qui sont incapables de me retrouver. Et il leur dit ceci : «Vous me faîtes manquer une occasion en or. Le ministre (Nldr : Hamed Bakayoko) m’attend. On me dit qu’il est là et vous ne pouvez pas mettre la main sur lui. Je joue ma carrière, le ministre veut Koua Justin». Le Préfet de Police Koné Zié s’est lui-même mis à fouiller ensuite les locaux. C’est autour de 22 h que j’ai pu être exfiltré pour me cacher dans le quartier d’Abattoir», révèle Koua. Il ajoute que sur le chemin du retour à Abidjan, le mercredi 05 juin 2013, Ngouan Koffi, l’adjoint au Préfet de police, le joint pour tenter d’arrondir les angles. «Nous sommes déboussolés. C’est devenu une affaire d’Etat. On attend de voir comment s’arranger pour ne pas compliquer les choses», fait-il savoir à Koua. Contrairement à ce qui se raconte dans la presse, le Secrétaire national par intérim de la Jfpi martèle qu’il n’a jamais adressé de courrier d’information pour une activité au Préfet de police de Daloa. D’ailleurs, la Jfpi se réserve le droit de porter plainte contre lui pour tentative d’enlèvement de son Secrétaire national. «C’est pour empêcher le bon déroulement de l’opération «Eveil des consciences» a dit Koua.
Fabrice Tété
Fabrice Tété