Le premier congrès africain du palmier à huile se tient depuis hier lundi 10 juin à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire. Durant quatre jours (10 au 13), les acteurs (producteurs, transformateurs, industriels), ainsi que les consommateurs réfléchiront autour du thème : «huile de palme, enjeux et perspective de développement en Afrique et dans le monde». En choisissant ce thème, les producteurs africains veulent apporter une réponse au nombreux procès faits contre cette filière. Qui, selon certaines personnes, est un élément dévastateur de la nature et son huile impropre à la consommation. Il sera aussi question de financement, des droits fonciers, la certification, le développement et l’impact sur l’environnement. C’est pourquoi, à l’ouverture de cette rencontre qui réunit une trentaine de pays producteurs, M. Koreki Christophe, président de l’Association interprofessionnelle de la filière palmier à huile a indiqué que la rencontre d’Abidjan sera celle d’un nouveau départ pour les producteurs du continent. Car, explique le président de l’Aiph, le continent qui est le berceau de l’huile de palme doit relever les défis de la consommation de l’huile de palme. En effet, indique M. Koreki, l’Afrique qui produit 4% de la production mondiale a un besoin de 9% chaque année pour relever le défi de la consommation, soit 28 millions de tonnes d’huile de palme d’ici 2020. C’est fort de ces enjeux que les 26 pays producteurs africains vont s’engager, au terme de cette rencontre, à mettre en place une plate-forme pour faire la promotion de l’huile de palme, mais aussi à produire une déclaration dite «déclaration d’Abidjan» pour un nouveau départ du secteur. Tout en mettant un point d’honneur à la contribution de la filière à la lutte contre la pauvreté et à la sécurité alimentaire et à la production de l’huile de palme. Le ministre ivoirien de l’Agriculture, pour sa part, s’est dit heureux de ces assises initiées par l’Aiph. Il a saisi cette occasion pour dire que la Côte d’Ivoire, 2e producteur africain avec 1,8 millions tonnes de régimes, soit 400000 tonnes avec une économie de 400 milliards de Fcfa, soit 3,73% du Produit intérieur brut après le Nigeria avec 910000 tonnes entend développer le secteur grâce au Programme national d’investissement agricole (Pnia). «Nous voulons porter la production ivoirienne à 600000 tonnes d’ici 2020», a-t-il indiqué. Représentant le chef du gouvernement, Hamed Bakayoko, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur a appelé les producteurs africains à saisir cette rencontre d’Abidjan pour donner un nouveau souffle au secteur. A la conférence inaugurale de ce premier congrès, les débats ont été conduits par l’ambassadeur Emmanuel Guy Alain Gauze, ex-ministre des Matières premières de la Côte d’Ivoire. Elle a porté sur «la production de l’huile de palme et sa durabilité».
Joseph Atoumgbré
Joseph Atoumgbré
