L'état de santé de Nelson Mandela, hospitalisé depuis 17 jours et toujours dans un "état critique" hier lundi 24 juin, suscite l'inquiétude croissante des Sud-Africains. De nombreux médias du monde entier sont de retour à Pretoria.
Depuis dimanche soir, les Sud-Africains s'attendent de nouveau au pire pour Madiba. Hieri, le chef de l'État Jacob Zuma a annoncé que Nelson Mandela était « toujours dans un état critique à l’hôpital » de Pretoria, où il est hospitalisé depuis près de trois semaines. « Les médecins font tout leur possible pour s’assurer de son bien-être et de son confort », a ajouté le président sud-africain devant la presse internationale réunie à Johannesburg.
« Je suis allé à l’hôpital hier soir (dimanche)(...) vu l’heure, il dormait déjà, nous l’avons vu, nous avons un peu discuté avec les médecins et avec sa femme Graça Machel. Je ne suis pas en mesure de vous donner d’autres détails, je ne suis pas médecin », a-t-il ajouté lors de ce point de presse prévu de longue date pour évoquer les élections de 2014.
Les traits tirés, il a avoué qu’il s’agissait d'« un moment difficile », tandis que son porte-parole soulignait que la dégradation de la santé de Mandela « doit tous nous faire réfléchir ».
Le héros de la lutte contre l’apartheid doit fêter ses 95 ans le 18 juillet prochain. Mais il est victime d’une infection pulmonaire récidivante qui le fait souffrir depuis deux ans et demi et a entraîné son hospitalisation à quatre reprises depuis décembre.
Médias du monde entier devant l'hôpital
La ministre de la Défense Nosiviwe Mapasi-Nqakula, qui est aussi en charge de la santé des anciens présidents, s’est rendue à son chevet lundi matin à Pretoria au Mediclinic Heart Hospital. Nelson Mandela est aussi veillé jour et nuit par son épouse Graça.
Une foule d’anonymes ne cesse de venir lui témoigner son attachement par de touchantes marques de reconnaissance : cartes de voeux, ballons, fleurs. De nombreuses personnes interrogées avouaient accepter que Mandela ne soit pas éternel. La plupart refusaient toutefois de le dire aux micros des nombreux médias du monde entier de nouveau présents devant l’hôpital.
« Mon souhait le plus cher était qu’il se rétablisse pour que les prochaines générations puissent voir cet homme qui s’est battu pour nous », a déclaré Phathani Mbatha. « Malheureusement il n’y a rien que l’on puisse faire sinon prier pour lui et pour les médecins qui l’aident ». « Le voir dans cet état, c’est nouveau pour nous (...) mais nous espérons qu’il va guérir et aller beaucoup mieux », lui a fait écho Vuyo Leroy.
« Cela me fait de la peine mais je réalise que c’est le moment. Tout le monde tombe malade en cette saison (l’hiver austral, NDLR) mais Mandela est notre héros et ça fait de la peine de le voir si malade. Il est notre père et nous serons heureux qu’il reste avec nous pour au moins encore 100 ans et davantage », a ajouté Patson Moyo, un autre Sud-Africain.
Obama attendu en fin de semaine
Dimanche dernier, la Maison Blanche avait immédiatement réagi en adressant « pensées et prières » vers Pretoria, alors que Barack Obama, lui aussi premier président noir de son pays, est attendu vendredi prochain en Afrique du Sud. De son côté, Jacob Zuma a assuré hier matin que la visite de son homologue américain était maintenue comme prévu.
Jusqu’à dimanche soir, les nouvelles de la santé de Mandela émanant de la présidence ou de la famille étaient rassurantes, la rumeur annonçant même sa sortie prochaine de l’hôpital.
Un certain optimiste était donc revenu. La quasi-totalité des envoyés spéciaux dépêchés par les médias du monde entier étaient rentrés chez eux. Quant à l’ex-président Thabo Mbeki, proche des Mandela, il assurait que son illustre prédécesseur n’était pas mourant.
Mais samedi, la chaîne de télévision américaine CBS a à nouveau contredit la version officielle avec des informations alarmistes. Selon elle, qui assure que Nelson Mandela a dû être « réanimé » à son arrivée à l’hôpital, son foie et ses reins ne fonctionneraient plus qu’à 50%. Il « ne réagit plus » et « n’a pas ouvert les yeux depuis des jours » a ajouté la chaîne américaine.
Il y a 18 ans, les Springboks champions du monde
Les problèmes pulmonaires de Nelson Mandela sont probablement liés aux séquelles d’une tuberculose contractée pendant son séjour sur l’île-prison de Robben Island, au large du Cap, où il a passé dix-huit de ses vingt-sept années de détention dans les geôles du régime raciste de l’apartheid.
Libéré en 1990, il a reçu en 1993 le prix Nobel de la paix - conjointement avec le dernier président du régime de l’apartheid, Frederik de Klerk - pour avoir su mener à bien les négociations pour instaurer une démocratie multiraciale en Afrique du Sud.
Mandela a été de 1994 à 1999 le premier président noir de son pays. Il est resté dans les mémoires comme un dirigeant de consensus qui a su gagner le coeur de la minorité blanche dont il avait combattu la mainmise sur le pouvoir.
L’un de ses plus beaux gestes de réconciliation remonte au 24 juin 1995, il y a exactement dix-huit ans. Ce jour-là, l’équipe de rugby des Springboks, longtemps symbole du pouvoir blanc, remportait la coupe du monde à Johannesburg. Nelson Mandela, vêtu du maillot de l’équipe, remettait lui-même le trophée au capitaine. Cet épisode a notamment été immortalisé dans le film de Clint Eastwood « Invictus ».
(Avec AFP)
Depuis dimanche soir, les Sud-Africains s'attendent de nouveau au pire pour Madiba. Hieri, le chef de l'État Jacob Zuma a annoncé que Nelson Mandela était « toujours dans un état critique à l’hôpital » de Pretoria, où il est hospitalisé depuis près de trois semaines. « Les médecins font tout leur possible pour s’assurer de son bien-être et de son confort », a ajouté le président sud-africain devant la presse internationale réunie à Johannesburg.
« Je suis allé à l’hôpital hier soir (dimanche)(...) vu l’heure, il dormait déjà, nous l’avons vu, nous avons un peu discuté avec les médecins et avec sa femme Graça Machel. Je ne suis pas en mesure de vous donner d’autres détails, je ne suis pas médecin », a-t-il ajouté lors de ce point de presse prévu de longue date pour évoquer les élections de 2014.
Les traits tirés, il a avoué qu’il s’agissait d'« un moment difficile », tandis que son porte-parole soulignait que la dégradation de la santé de Mandela « doit tous nous faire réfléchir ».
Le héros de la lutte contre l’apartheid doit fêter ses 95 ans le 18 juillet prochain. Mais il est victime d’une infection pulmonaire récidivante qui le fait souffrir depuis deux ans et demi et a entraîné son hospitalisation à quatre reprises depuis décembre.
Médias du monde entier devant l'hôpital
La ministre de la Défense Nosiviwe Mapasi-Nqakula, qui est aussi en charge de la santé des anciens présidents, s’est rendue à son chevet lundi matin à Pretoria au Mediclinic Heart Hospital. Nelson Mandela est aussi veillé jour et nuit par son épouse Graça.
Une foule d’anonymes ne cesse de venir lui témoigner son attachement par de touchantes marques de reconnaissance : cartes de voeux, ballons, fleurs. De nombreuses personnes interrogées avouaient accepter que Mandela ne soit pas éternel. La plupart refusaient toutefois de le dire aux micros des nombreux médias du monde entier de nouveau présents devant l’hôpital.
« Mon souhait le plus cher était qu’il se rétablisse pour que les prochaines générations puissent voir cet homme qui s’est battu pour nous », a déclaré Phathani Mbatha. « Malheureusement il n’y a rien que l’on puisse faire sinon prier pour lui et pour les médecins qui l’aident ». « Le voir dans cet état, c’est nouveau pour nous (...) mais nous espérons qu’il va guérir et aller beaucoup mieux », lui a fait écho Vuyo Leroy.
« Cela me fait de la peine mais je réalise que c’est le moment. Tout le monde tombe malade en cette saison (l’hiver austral, NDLR) mais Mandela est notre héros et ça fait de la peine de le voir si malade. Il est notre père et nous serons heureux qu’il reste avec nous pour au moins encore 100 ans et davantage », a ajouté Patson Moyo, un autre Sud-Africain.
Obama attendu en fin de semaine
Dimanche dernier, la Maison Blanche avait immédiatement réagi en adressant « pensées et prières » vers Pretoria, alors que Barack Obama, lui aussi premier président noir de son pays, est attendu vendredi prochain en Afrique du Sud. De son côté, Jacob Zuma a assuré hier matin que la visite de son homologue américain était maintenue comme prévu.
Jusqu’à dimanche soir, les nouvelles de la santé de Mandela émanant de la présidence ou de la famille étaient rassurantes, la rumeur annonçant même sa sortie prochaine de l’hôpital.
Un certain optimiste était donc revenu. La quasi-totalité des envoyés spéciaux dépêchés par les médias du monde entier étaient rentrés chez eux. Quant à l’ex-président Thabo Mbeki, proche des Mandela, il assurait que son illustre prédécesseur n’était pas mourant.
Mais samedi, la chaîne de télévision américaine CBS a à nouveau contredit la version officielle avec des informations alarmistes. Selon elle, qui assure que Nelson Mandela a dû être « réanimé » à son arrivée à l’hôpital, son foie et ses reins ne fonctionneraient plus qu’à 50%. Il « ne réagit plus » et « n’a pas ouvert les yeux depuis des jours » a ajouté la chaîne américaine.
Il y a 18 ans, les Springboks champions du monde
Les problèmes pulmonaires de Nelson Mandela sont probablement liés aux séquelles d’une tuberculose contractée pendant son séjour sur l’île-prison de Robben Island, au large du Cap, où il a passé dix-huit de ses vingt-sept années de détention dans les geôles du régime raciste de l’apartheid.
Libéré en 1990, il a reçu en 1993 le prix Nobel de la paix - conjointement avec le dernier président du régime de l’apartheid, Frederik de Klerk - pour avoir su mener à bien les négociations pour instaurer une démocratie multiraciale en Afrique du Sud.
Mandela a été de 1994 à 1999 le premier président noir de son pays. Il est resté dans les mémoires comme un dirigeant de consensus qui a su gagner le coeur de la minorité blanche dont il avait combattu la mainmise sur le pouvoir.
L’un de ses plus beaux gestes de réconciliation remonte au 24 juin 1995, il y a exactement dix-huit ans. Ce jour-là, l’équipe de rugby des Springboks, longtemps symbole du pouvoir blanc, remportait la coupe du monde à Johannesburg. Nelson Mandela, vêtu du maillot de l’équipe, remettait lui-même le trophée au capitaine. Cet épisode a notamment été immortalisé dans le film de Clint Eastwood « Invictus ».
(Avec AFP)