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Art et Culture Publié le mercredi 10 juillet 2013 | Le Patriote

Statut constitutionnel des Rois et chefs traditionnels - Ouattara veut moderniser la gouvernance coutumière

Statut constitutionnel des Rois et chefs traditionnels - Ouattara veut moderniser la gouvernance coutumière
© Le Patriote Par Atapointe
Visite d`Etat dans le district des savanes: Le Président Alassane au stade de Korhogo
Lundi 8 juillet 2013. Korhogo. Entamée depuis le 2 juillet dernier, la visite du chef de l’Etat dans le nord du pays s’achève par une rencontre avec les populations au stade de Korhogo.
Donner l’occasion à toutes les entités nationales de jouer pleinement leur rôle. C’est également l’une des clefs de l’émergence de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020. Pour parvenir à cette fin, le Président de la République, Alassane Ouattara, entend octroyer un statut constitutionnel aux Rois, Reines et chefs traditionnels. Cela, il l’a, une fois encore, confirmé à Korhogo, lors de sa visite d’Etat qu’il vient d’achever, lundi dernier, dans le District des Savanes. « J’ai l’ambition de doter nos Rois et chefs traditionnels d’un statut constitutionnel. Le gouvernement y travaille. Avant la fin de l’année, le gouvernement enverra le texte à l’Assemblée nationale à qui il appartiendra de l’examiner afin que cela devienne une réalité. Et ce statut sera prêt avant la fin de l’année».
A la vérité, cette volonté de faire prendre un texte de loi régissant les autorités coutumières fait partie d’une volonté longtemps caressée par Alassane Ouattara. Déjà dans l’opposition, il ne cessait de professer cette ambition au profit des têtes couronnées. En 2011, lors de la 7ème édition du Festival de la Route des Reines et Rois d’Afrique, organisé par l’Université Charles Louis de Montesquieu (UCLM) du Professeur Amoa Urbain, le Président du RDR d’alors, parrain de l’édition du Festirois, avait dévoilé cette volonté à Kong. Devant des rois, chefs et intellectuels venus de la sous-région, le parrain, par la voix de son jeune frère, Ibrahim Ouattara, a dit sa détermination à améliorer « les conditions de vie et de travail des dignitaires coutumiers». Car, soulignera Ibrahim Ouattara, « nos rois et chefs, vus l’importance de leurs charges, doivent avoir les moyens d’exercer leurs fonctions». En présence de dépositaires des us et coutumes tels que Nanan Adjahouto Dôdô du Benin; Nanan Samson III du Togo et des intellectuels africains au nombre desquels, Maître Pacéré Titinga du Burkina Faso; Pr Olupéju du Nigeria, la volonté d’Alassane Ouattara a été affirmée. Car, lui-même, de la lignée de Sékou Ouattara, souverain du royaume de Kong, il connaît mieux que quiconque, les astreintes et les charges d’une telle fonction. Et tout au long de sa campagne, pour la présidentielle, Ouattara en a fait une priorité dans les engagements qu’il prenait vis-à-vis du peuple ivoirien. Aujourd’hui donc, en rassérénant les Ivoiriens sur la prise du texte de loi, codifiant la fonction de rois et chefs traditionnels « avant la fin de l’année », tous s’assurent que le chef de l’Etat ne fait que tenir sa promesse de campagne, comme il l’a fait pour bien d’autres engagements.

Moteurs essentiels du "Vivre ensemble"
Par cette codification des charges des têtes couronnées, Ouattara veut permettre, aux rois et chefs, de jouer le rôle essentiel qui est le leur au sein des populations. Garants des us et coutumes, les rois et chefs traditionnels, selon l’organisation sociologique de chaque région, chaque département ou chaque circonscription, à quelque échelle que ce soit, sont de véritables relais de l’administration. Par le nouveau statut, ils cesseront d’être de simples "auxiliaires de l’administration" pour être des appuis et acteurs de paix et de développement. Il est clair, ce sont eux qui maintiennent souvent la stabilité et la concorde dans des localités avant que l’autorité administrative et judiciaire n’intervienne. Ce sont eux, également, les sachants de toutes les lignées, les dépositaires de la cartographie agraire ancestrale, élément essentiel pour juguler à des moments tout conflit foncier. En somme, ils sont les garants du « Vivre ensemble» auquel le Président de la République appelle tous ses compatriotes. Pour le retour de la cohésion sociale et pour donner un véritable coup de fouet au processus de réconciliation, ils doivent ajouter une plus-value aux actions de la Commission dialogue vérité et réconciliation (CDVR) dans ses actions de terrain. C’est certainement sous ce prisme de leaders communautaires et d’opinion, que la Président de la République voit l’éminence du rôle des têtes couronnées. Puisque, à l’orée des élections, il n’est pas rare de voir les politiques aller à leur rencontre. A preuve, les candidats Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo pour ne citer qu’eux, en vue de passer leur message de campagne ont été reçus en son temps, au moins une fois, avant la dernière présidentielle, par la Reine Ablah Pokou de Sakassou; Djarakôrôni II de Bouna ; Nanan Amon N’Douffou V, roi du Sanwi etc. On le voit, le chef de l’Etat, en attribuant un statut constitutionnel aux rois et chefs ne fait que, in fine, réparer un tort. Depuis toujours, les têtes couronnées ont été utilisées pour tout juste meubler les cérémonies officielles. Parés de leurs attributs et tenues d’apparats, ils sont trainés sur la place publique, tout juste pour le décor. Et Pr Amoa Urbain qui faisait également de la réhabilitation de ces dignitaires son cheval de batail en leur dédiant le Festirois, était outré en son temps de voir des rois et chefs « se bousculer et être bousculés à des cérémonies».Par ce statut, certainement que l’Etat va rétribuer les rois et chefs. Ils seront dotés de moyens tant financiers que logistiques pour assurer pleinement leur rôle. Ceci s’impose d’autant plus que depuis la colonisation jusqu’à nos jours, nos rois et chefs traditionnels jadis entretenus et protégés par la société toute entière, sont aujourd’hui abandonnés à la pauvreté et à la misère. Alors que ceux des pays de la sous-région notamment le Bénin, le Nigéria sont entretenus par l’Etat et commis à de hautes fonctions administratives et judiciaires. Mais, il est impérieux de cerner tous les contours des royautés, des chefferies tant, dans leur organisation que leur administration, afin que tout soit clairement codifié. Cela permettra de sortir nos royautés et chefferies traditionnelles de l’informel dans lequel elles végètent.

Jean- Antoine Doudou
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