Le sort de Tapé Do, ex-président du Conseil d'administration de la Bourse café-cacao (BCC) est entre les mains du président du Tribunal, Ahmed Coulibaly. Il se retire demain pour quelques semaines afin de préparer son jugement. La plaidoirie de Me Blessy Chrisostome, avocat de Tapé Do, s'est déroulée hier, dans la matinée. 5 ans sont requis contre l'ancien Pca de la Bcc, également vice-président de l'Association nationale des producteurs de Côte d'Ivoire (ANAPROCI). Comme le Procureur le 10 juillet dernier, l'avocat a eu plus d'une heure pour tenter de convaincre. Surtout que son client est poursuivi pour «abus de biens sociaux et faux et usage de faux en écriture privée de banque».Et l'avocat de l'homme au chapeau s'est employé ce lundi matin, à mettre en doute les accusations du Parquet. «Je plaide pour quelqu'un qui s'appelle Tapé Do. Un homme lié à la terre, un homme qui ne sait pas mentir. C'est un paysan, un agriculteur. C'est une personne que les Ivoiriens ont connu, que les artistes ont chanté dans l'humour. Je le défends pour ce qu'il est dans l'opinion des Ivoiriens. L'image que les Ivoiriens se font de Tapé est fausse. Acheter des Rav 4 pour des petites filles, c'est faux… », a d'abord indiqué aux juges, l'avocat de la défense. Poursuivant, Me Blessy accuse le pouvoir d'alors d'avoir utilisé Tapé Do. «Mon client est une victime. De qui ? Il est victime d'un populisme mal géré par le pouvoir Gbagbo. C'est le prototype du paysan. On a utilisé son image comme une mascotte. On l'exposait. C'était une mascotte pour montrer que la filière a été remise aux planteurs. C'est dans ce sens qu'à chaque signature de chèque, annonce du prix du café ou du cacao, on l'appelait », éclaire l'homme à la toge. Concernant la seconde partie de ses propos, Me Blessy analyse les faits retenus contre son client. Il est reproché à Tapé Do d'avoir bénéficier de 20 millions de F CFA pour ses soins en France. Selon le juriste, son client était à l'article de la mort. Il souffrait beaucoup et ne pouvait pas travailler. Et pendant qu'il était alité, il a reçu la visite de l'ancien Premier ministre, Seydou Diarra, qui lui a conseillé d'aller en France suivre des soins. N'ayant pas de ressources nécessaires, il s'est adressé au Conseil d'administration de la BCC qui lui a remis 20 millions de FCFA (15 millions et après 5 millions). «J'invoque devant vous, M. le juge, l'état de nécessiteux. Il devait se faire soigner. A-t-il volé ? Je dis non. Tapé s'est soigné et a choisi de vivre. De retour de France, les justificatifs ont été produits », explique l'avocat. Il a été également reproché à M. Tapé d'avoir continué son mandat comme les autres.
L'avocat indique qu'à l'impossible, nul n'est tenu. Et que l'Etat, malgré tout, continuait à lui adresser des correspondances. Selon l'avocat, les autorités ivoiriennes auraient même indiqué au président de la république d'alors, que compte tenu de la guerre, le renouvellement des organes ne pouvant se faire, les dirigeants pouvaient rester à leur poste. Alors, a-t-il réellement fait du faux ? s'interroge la défense. «Je ne crois pas », répond Me Blessy, avant de préciser : «Tout ce que mon client a fait, il ne l'a pas fait en cachette. Il l'a fait après délibération du Conseil d'administration ». L'avocat révèle, en effet, qu'aucun moyen de preuve ou fait nouveau n'est parvenu depuis leur arrestation. Il précise, par ailleurs, que les faits remontent à plus de 5 ans et sont désormais prescrits. «En matière de délit, après 5 ans, on ne peut plus poursuivre un prévenu. La loi, c'est la loi. Donc mes clients doivent être relaxés », soutient-il. En somme, Me Blessy invite le président du Tribunal à prendre des décisions courageuses en relaxant tout simplement son client Tapé Do Lucien.
Jean Eric ADINGRA
L'avocat indique qu'à l'impossible, nul n'est tenu. Et que l'Etat, malgré tout, continuait à lui adresser des correspondances. Selon l'avocat, les autorités ivoiriennes auraient même indiqué au président de la république d'alors, que compte tenu de la guerre, le renouvellement des organes ne pouvant se faire, les dirigeants pouvaient rester à leur poste. Alors, a-t-il réellement fait du faux ? s'interroge la défense. «Je ne crois pas », répond Me Blessy, avant de préciser : «Tout ce que mon client a fait, il ne l'a pas fait en cachette. Il l'a fait après délibération du Conseil d'administration ». L'avocat révèle, en effet, qu'aucun moyen de preuve ou fait nouveau n'est parvenu depuis leur arrestation. Il précise, par ailleurs, que les faits remontent à plus de 5 ans et sont désormais prescrits. «En matière de délit, après 5 ans, on ne peut plus poursuivre un prévenu. La loi, c'est la loi. Donc mes clients doivent être relaxés », soutient-il. En somme, Me Blessy invite le président du Tribunal à prendre des décisions courageuses en relaxant tout simplement son client Tapé Do Lucien.
Jean Eric ADINGRA