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Politique Publié le vendredi 26 juillet 2013 | Le Nouveau Courrier

Arrêté puis extradé par le Niger - Capitaine Bley dans les fers à la DST

Extradé à Abidjan en début de semaine, le capitaine Bley Kouassi Urbain est détenu à la Direction de la surveillance du territoire (Dst), après un bref passage à l’état-major des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). Il y subi un «interrogatoire corsé», selon le terme courant dans le milieu.
Pour justifier la capture et l’extradition de l’ex-aide de camp du général Philippe Mangou et commandant en second de la Garde républicaine de Treichville, Ouattara a pris de cours le gouvernement nigérien à qui il a brandi une volonté affichée de Bley Kouassi d’œuvrer à la déstabilisation de son régime. Preuves ( ?) à l’appui, Mahamadou Issoufou s’est résolu à livrer le jeune officier qui détient pourtant, selon une source proche de lui, une carte de réfugié délivrée par le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) du Niger. Remis à Inza Diomandé et ses hommes de la direction de la surveillance du territoire, l’ex-patron en second de la Garde républicaine vit, selon une source à l’intérieur du dispositif de sécurité de la police, un calvaire dont Koua Justin, Dr Saraka, Yves Dibopieu sont coutumier. Une source au sein de la Dst révèle que c’est le même mode opératoire pour «recueillir des informations pouvant mettre hors d’état de nuire des esprits malfaisants tapis dans l’ombre». «Pour le moment, Bley Kouassi subi un interrogatoire corsé. S’il accepte de collaborer, selon une indiscrétion en interne, ses bourreaux ne passeront pas à la vitesse supérieure. Il s’agit pour l’officier d’accepter de se faire filmer et de révéler à l’opinion les «actions qu’il entreprenait avec des réseaux pro-Gbagbo dormants à l’intérieur comme hors de la Côte d’Ivoire». Le colonel Katé Gnatoa, le commandant Abéhi… avaient également été mis en scène par les services compétents en la matière du ministre de la Sécurité Hamed Bakayoko. Pendant que lui-même, profitant d’un show télévisé, brandissait «ses» preuves contre les personnalités de l’ancien régime. Mais comment en sont-ils arrivés là ?
Pour qui connaît les pratiques des sécurocrates de Ouattara, il est évident que les personnes brandies devant les médias ont été passés par les fers. «Lorsque des militaires et hommes politiques, mis aux arrêts, nient tout en bloc, ils continuent d’être gardés au secret le temps de poursuivre des investigations sur les faits pour lesquels ils sont interpellés», révèle un informateur à l’intérieur de la Dst. Ce qui constitue une grave dérive (récurrente) du pouvoir Ouattara. D’autant plus que le Code de procédure pénale et militaire ne permet pas de détenir un individu à la Dst. C’est une violation des droits de l’Homme. Loin des bruits de bottes et compte-tenu du gel de ses avoirs, le capitaine des ex-Fds s’était refait une santé au Niger où il était le seul militaire ivoirien en exil. D’ailleurs, il avait troqué sa tenue militaire et s’est reconverti en commercial (ensuite directeur d’exploitation) dans une société de Télécommunications (NST), spécialisée dans la distribution de cartes de recharges dans ce pays d’accueil.
La haine du clan Ouattara envers le jeune officier, qu’il tenait obligatoirement à mettre aux arrêts au même titre que d’autres ex-Fds bien ciblées, c’est d’avoir, en sa qualité de commandant en second de la Garde républicaine sous l’ancien régime, défendu le président Laurent Gbagbo, proclamé vainqueur par le Conseil constitutionnel.
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