Le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, très actif sur le front de la réconciliation, ne devrait pas manquer d’emprunter le chemin qui mène à Gagnoa, sur les terres de l’ancien président, Laurent Gbagbo.
Guillaume Soro poursuit le travail qu’il a commencé. Malgré la campagne menée par certains partisans de l’ancien président, Laurent Gbagbo, contre sa venue dans le département de Gagnoa, le chef du Parlement ivoirien, se rendra bel et bien sous le Fromager, même si la date n’est pas encore arrêtée. Et, dans le cadre des préparatifs qui vont bon train, les têtes couronnées du département de Gagnoa, notamment leur leader, Lambert Gbizié, chef du village de Tchédjélet, sont dans la capitale économique, Abidjan, pour rencontrer les collaborateurs du président de l’Assemblée nationale. « Nous ne pouvons pas éternellement rester dans la logique de la belligérance », fait remarquer NK, un proche du chef Gbizié, avant de préciser le contexte du déplacement de Guillaume Soro à Gagnoa. « Ce n’est pas dans le cadre d’une activité politique que le président de l’Assemblée nationale vient à Gagnoa ; il vient pour inaugurer le siège de l’association des chefs ; il n’y a donc rien de politique dans cette visite », restitue NK. Un autre ‘’sujet’’ de Lambert Gbizié, joint lui, par téléphone, explique pourquoi il attend l’ancien Premier ministre, au pied du Fromager. « Il a dit qu’il vient parler de réconciliation. Mais bien plus, c’est à l’invitation des chefs qu’il vient à Gagnoa qui n’est la chasse gardée de personne. Hier, notre frère Gbagbo a dit qu’il était le meilleur Premier ministre avec lequel il a travaillé. Pourquoi serait-il subitement devenu mauvais, au point de ne pas le recevoir ? », s’est interrogé ce ressortissant de Bayota qui dit parler, sous le couvert de l’anonymat, pour le chef Gbizié dont il n’a pas eu l’autorisation préalable. « Aux lendemains de l’Accord de Ouagadougou, dans le cadre de la caravane de la paix, l’ancien Premier ministre Soro s’est rendu à Gagnoa, en compagnie de l’ancien président du Cojep (Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples, anciennement appelé Congrès des jeunes et des patriotes, ndlr) et cela n’a ému personne », a-t-il rappelé. « Au contraire, en son temps, on l’a présenté comme le grand artisan de la paix, aux côtés du président Gbagbo. Pourquoi alors le vouer aux gémonies, avant d’écouter le message qu’il vient nous délivrer ? Il est vrai qu’en fin de compte, les choses ne se sont pas bien terminées comme nous l’aurions voulu entre Laurent Gbagbo et nous mais, ainsi va la vie. En plus, n’oublions pas que le président Soro est notre beau-frère », ajoute le ressortissant de Bayota, toujours au téléphone. Il n’a pas tort de faire ce rappel. Car, au terme de la compétition électorale dont M. Soro était l’arbitre, il était bon d’aller restituer la vérité de la crise postélectorale aux parents de l’ancien président. Surtout que certains pensent parmi eux, à tort, que le malheur de l’ancien chef de fil de la refondation, vient de son ancien Premier ministre. Le chef de Parlement va donc expliquer ce qui s’est réellement passé aux populations du Fromager, comme il l’a fait en 2007, quand il a été nommé chef du gouvernement. A cette époque, invité par Charles Blé Goudé, il était allé expliquer pourquoi il s’engageait avec M. Gbagbo, à ramener la paix. Au-delà des explications, il écoutera aussi le peuple bété exposer ses griefs, ses récriminations et aussi ses attentes. « De toutes les façons, Gagnoa n’est pas le premier département que le président de l’Assemblée nationale visite. Il est déjà allé à Aboisso, à Krindjabo, à Dabou, etc. Pourquoi les gens s’agitent alors ? Evitons de toujours donner une mauvaise image de nous », préconisent nos interlocuteurs, avant de relativiser la levée de boucliers à laquelle l’on assiste : « c’est une minorité qui s’agite pour des desseins que nous connaissons tous ».
Marc Dossa
Guillaume Soro poursuit le travail qu’il a commencé. Malgré la campagne menée par certains partisans de l’ancien président, Laurent Gbagbo, contre sa venue dans le département de Gagnoa, le chef du Parlement ivoirien, se rendra bel et bien sous le Fromager, même si la date n’est pas encore arrêtée. Et, dans le cadre des préparatifs qui vont bon train, les têtes couronnées du département de Gagnoa, notamment leur leader, Lambert Gbizié, chef du village de Tchédjélet, sont dans la capitale économique, Abidjan, pour rencontrer les collaborateurs du président de l’Assemblée nationale. « Nous ne pouvons pas éternellement rester dans la logique de la belligérance », fait remarquer NK, un proche du chef Gbizié, avant de préciser le contexte du déplacement de Guillaume Soro à Gagnoa. « Ce n’est pas dans le cadre d’une activité politique que le président de l’Assemblée nationale vient à Gagnoa ; il vient pour inaugurer le siège de l’association des chefs ; il n’y a donc rien de politique dans cette visite », restitue NK. Un autre ‘’sujet’’ de Lambert Gbizié, joint lui, par téléphone, explique pourquoi il attend l’ancien Premier ministre, au pied du Fromager. « Il a dit qu’il vient parler de réconciliation. Mais bien plus, c’est à l’invitation des chefs qu’il vient à Gagnoa qui n’est la chasse gardée de personne. Hier, notre frère Gbagbo a dit qu’il était le meilleur Premier ministre avec lequel il a travaillé. Pourquoi serait-il subitement devenu mauvais, au point de ne pas le recevoir ? », s’est interrogé ce ressortissant de Bayota qui dit parler, sous le couvert de l’anonymat, pour le chef Gbizié dont il n’a pas eu l’autorisation préalable. « Aux lendemains de l’Accord de Ouagadougou, dans le cadre de la caravane de la paix, l’ancien Premier ministre Soro s’est rendu à Gagnoa, en compagnie de l’ancien président du Cojep (Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples, anciennement appelé Congrès des jeunes et des patriotes, ndlr) et cela n’a ému personne », a-t-il rappelé. « Au contraire, en son temps, on l’a présenté comme le grand artisan de la paix, aux côtés du président Gbagbo. Pourquoi alors le vouer aux gémonies, avant d’écouter le message qu’il vient nous délivrer ? Il est vrai qu’en fin de compte, les choses ne se sont pas bien terminées comme nous l’aurions voulu entre Laurent Gbagbo et nous mais, ainsi va la vie. En plus, n’oublions pas que le président Soro est notre beau-frère », ajoute le ressortissant de Bayota, toujours au téléphone. Il n’a pas tort de faire ce rappel. Car, au terme de la compétition électorale dont M. Soro était l’arbitre, il était bon d’aller restituer la vérité de la crise postélectorale aux parents de l’ancien président. Surtout que certains pensent parmi eux, à tort, que le malheur de l’ancien chef de fil de la refondation, vient de son ancien Premier ministre. Le chef de Parlement va donc expliquer ce qui s’est réellement passé aux populations du Fromager, comme il l’a fait en 2007, quand il a été nommé chef du gouvernement. A cette époque, invité par Charles Blé Goudé, il était allé expliquer pourquoi il s’engageait avec M. Gbagbo, à ramener la paix. Au-delà des explications, il écoutera aussi le peuple bété exposer ses griefs, ses récriminations et aussi ses attentes. « De toutes les façons, Gagnoa n’est pas le premier département que le président de l’Assemblée nationale visite. Il est déjà allé à Aboisso, à Krindjabo, à Dabou, etc. Pourquoi les gens s’agitent alors ? Evitons de toujours donner une mauvaise image de nous », préconisent nos interlocuteurs, avant de relativiser la levée de boucliers à laquelle l’on assiste : « c’est une minorité qui s’agite pour des desseins que nous connaissons tous ».
Marc Dossa