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Politique Publié le samedi 17 août 2013 | Le Mandat

En visite à Ouragahio Soro : «La mère de Gbagbo bientôt en Côte d’Ivoire / La libération de Blé Goudé pointe…

© Le Mandat Par DR
Soro Guillaume, président de l`Assemblée Nationale
Journée-marathon hier, pour Soro Guillaume. Sa tournée débutée ce jeudi dans le département de Gagnoa s’est amplifiée, d’abord, avec une escale à Gnaliépa, le village où vivait la mère de Laurent Gbagbo, avant son exil au Ghana. Là, il a rencontré la chefferie, avec laquelle il a échangé. Passées de brèves civilités, le président du Parlement a parlé de réconciliation. S’il reconnaît que les villageois ont mal vécu la crise politico-militaire de 2010, Soro leur conseille de tourner la page. Car, «on peut trouver une solution à tout, mais c’est pour cela, il faut qu’on se parle.» Et de préciser que, contrairement à une idée véhiculée, « je ne suis pas venu vous narguer, ni vous provoquer.» Il poursuit, mettant le doigt sur un sujet sur lequel il se sait attendu. « C’est vrai, il y a une de nos mamans qui est en exil, je suis venu vous dire que je suis avec vous. Vos souffrances sont mes souffrances, vos joies sont mes joies, je ne peux pas être votre ennemi. Dans un pays, il peut avoir des problèmes, mais il ne faut pas les aggraver, je ferai tout pour vous aider », a confié l’invité de la chefferie de Gagnoa à ses hôtes. Et cette assistance devrait se matérialiser sous peu. Après la réhabilitation de la résidence de Gado Marguerite, la mère de l’ex-président, « je lui dirai de venir. Personne ne souhaite qu’elle soit en exil, elle va venir, elle n’aura pas faim. Occasion de lancer un appel aux autres exilés. Sur cette même lancée, Soro Guillaume s’est rendu en fin de journée, dans le village de son « ami » Charles Blé Goudé. Comme à Gnaliépa, le numéro deux Ivoirien a rassuré les parents de l’ex-leader de la jeunesse, sur le sort de leur fils. « Je suis venu pour parler avec vous, et voir comment on peut s’entraider. Aujourd’hui il y a un problème, Blé Goudé a été arrêté. Calmez-vous et travaillez à la réconciliation, Blé est mon ami, on a fait deux fois la prison ensemble », a-t-il débuté son propos, prenant à témoin Gnepo Dedy Léopold, le frère aîné de Blé Goudé qu’il connaît depuis 1994, lorsqu’il militait à la Fesci avec son ancien compagnon. « Je sais que son grand-frère souffre. Nous nous parlerons dans la case (avec les chefs), et je me chargerai de transmettre au Président Alassane Ouattara. Je peux dire à Léopold de garder la sérénité. Quel intérêt avons-nous à voir des gens en prison. Je n’en dirai pas plus sur cette question, Léopold et moi, on n’a pas besoin du soutien de quelqu’un », a-t-il ouvert une lueur d’espoir, sur une probable prochaine libéralisation de l’ancien chef des jeunes patriotes. Cela dit, comme ^partout, Soro exhorte à la réconciliation. « Allez dans le sens de la réconciliation et du pardon, pour que la Côte d’Ivoire se retrouve », a vivement recommandé l’ancien syndicaliste estudiantin. Langage identique à Mama, lieu d’origine de Laurent Gbagbo. Ici, avec un ton empreint de beaucoup d’humilité, il a confié au chef qui l’a reçu, qu’il partage leur peine de voir son ancien mentor en prison à, la Haye. Aussi, Soro tient-il à rectifier que le Président déchu a eu la vie sauve, grâce à lui. « Quand il a été arrêté, j’ai donné des instructions à Wattao, pour qu’on ne touche pas à ses cheveux, et à l’hôtel du Golf, je lui ai cédé ma chambre au quatrième étage », révèle le président de l’Assemblée nationale, face aux parents de Gbagbo, à qui il demande de pardonner. Dans ce village endeuillé, l’élu a compati à la douleur du village où il a moult fois séjourné par le passé. Tous ces appels à la réconciliation, Soro les a ressassés au cours des deux meetings qu’il a animés. D’abord à Ouaragahio, d’où il est allé à Mama, puis à Guiberoua. Il a prôné le pardon mutuel et la nécessité de vire ensemble, pour que la Côte d’Ivoire aille de l’avant. Dans son speech, dans la première commune, d’une quarantaine de minutes, Soro a tenu à donner le change à ses détracteurs. A ceux qui, dit-il, « m’accusent d’avoir trahi Gbagbo », il porte un démenti formel. « Ceux qui l’ont trahi, ce sont ceux qui ont l’ont blagué, en disant qu’il a gagné les élections, et qu’ils vont donner leur poitrine. » Car, à en croire l’ex-Premier ministre, « Gbagbo n’a pas gagné les élections, celui qui a gagné, c’est Alassane Ouattara. Devant un public plutôt médusé, il a raconté les péripéties qui ont émaillé les résultats de la présidentielle de 2010.

Guillaume KOUASSI
Envoyé spécial
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