x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mardi 20 août 2013 | Nord-Sud

Pdci : Les dessous d’un conclave

© Nord-Sud Par DR
Ouverture des travaux du conclave de Yamoussoukro
Samedi 17 aout 2013. Yamoussoukro. Le président du PDCI, Henri Konan Bédié et les Secrétaires de sections du pays ont entamé les travaux du conclave à la fondation Felix Houphouët-Boigny.
Un conclave du Parti démocratique de Côte d’Ivoire qui s’est achevé le samedi dernier préfigure le prochain congrès de cette formation politique prévu en octobre prochain. Mieux, ces assises qui viennent de se tenir à Yamoussoukro montrent bien que Henri Konan Bédié est bel et bien le véritable maître à bord du vieux parti, contre vents et marées.

La base du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) a parlé. Elle veut une formation politique forte qui ne manque à aucun rendez-vous électoral. C’est alors décidé, les secrétaires généraux de section, environ 3000, veulent voir leur parti politique présenter un candidat à la présidentielle de 2015. Réunis samedi dans la capitale politique, Yamoussoukro, ils ont porté cette aspiration commune à la connaissance du président du Pdci, Henri Konan Bédié. A celui-ci, ils ont adressé une motion de soutien et ont souhaité à la même occasion qu’il reste à vie, le leader du parti. Si d’aucuns s’imaginent dès lors Bédié comme un président à vie, force est de réaliser que lui se sera très bien tiré d’affaires, en faisant parler la base. Car, à la réalité, les secrétaires généraux, en leur qualité de porte-parole de la grande masse, sont les représentants de la base. Ils sont de fait la voix du ‘’peuple’’ qui n’est autre que l’ensemble des militants dudit parti. Selon leur aspiration, le Pdci sera donc aux rendez-vous des urnes à la prochaine présidentielle prévue en 2015. Voilà qui met fin aux supputations sur l’avenir du Pdci. Mais pourquoi un conclave pour décider d’aller aux élections ? En effet, de mémoire d’Ivoiriens, il est arrivé des circonstances dans lesquelles le ‘’Sphinx‘’ de Daoukro a été vertement critiqué pour sa gestion unilatérale du Pdci. Certains de ses partisans, en dénonçant son emprise- sans partage- sur le bien commun, étaient allés jusqu’à dire qu’il en avait même fait sa « chose» personnelle. Et que tous les pouvoirs étaient concentrés entre ses seules mains. Pour redorer son blason, Henri Konan Bédié avait convoqué un Bureau politique en mai 2013 en vue de recentrer les débats sur le fonctionnement du Pdci. Le faisant, il démontrait sa capacité à accepter la critique et à se plier à l’exigence de la liberté d’expression. En passant cette fois à un conclave, Bédié s’inscrit toujours dans la même logique d’ouverture afin de consulter le dernier des militants. Histoire pour lui de s’assurer qu’il aura donné la parole tant à ses détracteurs qu’à ses partisans, avant l’étape finale et décisive du congrès. La démarche du reste qualitative du ‘’Sphinx‘’ ne saurait être anodine. Car, au dire de ses proches, il use de prudence, de crainte de se mettre à dos ses militants. En réalité, croient savoir des sources introduites au sein de cette formation politique, l’ex-chef d’Etat avait à répondre à une question bien délicate. Celle de savoir s’il soutiendrait la candidature de son allié républicain et houphouétiste, Alassane Ouattara, en 2015. Pour Bédié, répondre seul à une telle question, sans s’en référer à la base serait un pari risqué, d’autant que par le passé, des militants lui avaient reproché une gestion solitaire de l’appareil politique. D’où la tenue d’une réunion qui lui a permis de recueillir l’aspiration profonde de sa base. Mais en même temps, en homme politique avisé, il a fait d’une pierre deux coups en faisant passer un message. A en croire des ‘’pédécéistes‘’, Henri Konan Bédié a fait comprendre sa base qu’il ne suffirait plus d’accuser le Rassemblement des républicains, l’allié politique, d’être la cause de tous les maux du Pdci. D’où cette occasion qu’il lui donne pour s’organiser et être effectivement au rendez-vous de 2015. Tout l’enjeu du congrès prévu pour début octobre à Abidjan est de miser sur le bon cheval et de se donner les moyens d’atteindre cet objectif politique. D’emblée, Bédié sait sur quel pied danser, ses partisans l’ayant assuré de leur soutien et ayant décidé que le parti mise sur un cheval face à Alassane Ouattara. Cependant, la question de l’identité du poulain à promouvoir continue de se poser avec acuité. C’est d’ailleurs pourquoi le secrétaire général à la mobilisation, Maurice Kacou Guikahué posait la question de savoir «qui » va représenter le Pdci à la présidentielle ? A travers le « qui », il ne faut pas seulement voir la personne physique, mais la carrure, la stature d’un tel candidat. Le défi électoral étant de pouvoir « déboulonner » un rival, qui a démontré sa force politique, notamment au cours de dernières élections législatives et municipales. Le congrès décidera. Mais entre-temps, Bédié qui se vante de sa jeunesse à 79 ans est forclos par la limite d’âge qu’impose la Constitution. Si le Congrès décidait - sait-on jamais - de le remettre en selle pour une candidature à la présidentielle, pourra-t-il raisonnablement s’appuyer sur l’Accord de Marcoussis qui lève l’obstacle de la limite d’âge, pour aller aux urnes ? La politique est vraisemblablement un champ de l’impossible et de la surprise, comme le disait si bien l’intéressé. Attendons de voir ce que réserve le Pdci aux Ivoiriens, au congrès d’octobre prochain.

Bidi Ignace
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ