Un jeu pour évaluer les risques encourus par ceux qui veulent "aller se chercher à Bengué", c’est-à-dire aller à l’aventure en Europe. Comme dans un jeu, en effet, le sort décide selon qu’on mette ou non toutes les cartes de son côté. C’est l’exploit réussi par un jeune Ivoirien résidant en Italie. Ouattara Yacouba, c’est son nom, essaie ainsi de tirer la sonnette d’alarme. Il a, en tout cas choisi une manière très originale pour faire passer son message: aider ses frères à sauver leur vie quand ça tourne mal. Chaque jour, en effet, la presse internationale se fait l’écho du calvaire vécu par les aventuriers africains, parmi lesquels de nombreux ivoiriens dans le désert du Sahara et sur les flots enragés du Détroit de Gibraltar. Même le pape est allé se recueillir sur les lieux où la mer rejette inlassablement les corps de pauvres hères qui n’aspiraient qu’à un mieux être sous d’autres cieux.
Ils quittent leurs pays avec souvent des millions de francs destinés aux passeurs et autres diseurs de bonne aventure. Autant d’argent qui, selon l’écrivain Mahoua Bakayoko, auteure de "Tounghan ou les écueils de l’immigration" aurait pu servir de fonds de commerce consistant pour démarrer une activité lucrative au pays. Mais le rêve est trop puissant. Ils rêvent d’un monde meilleur, d’un eldorado où ils pourront se réaliser, travailler, gagner de l’argent, beaucoup d’argent qu’ils enverront au pays soutenir leurs pères et mères, leurs parents. Ils rêvent d’avoir enfin les moyens de réaliser beaucoup de choses: construire des maisons, immeubles, créer des plantations, etc. Ils ne vont pas en Amérique, en Europe ou en Asie pour y rester. Ils y vont pour "se chercher".
Les difficultés commencent à la frontière de leurs propres pays. Quand ils réussissent à le franchir, ils atterrissent en Afrique du Nord où ils découvrent très vite qu’ils ne sont pas les bienvenus. Là commence véritablement leur calvaire. Lorsqu’ils ne tombent pas dans les filets de la police, ils embarquent à bord d’embarcations de fortune pour essayer de gagner le point d’entrée en Europe, sur une mer déchaînée... Le petit nombre qui survit à ces terribles épreuves atterrit presque toujours dans un camp de refugiés. Au final, très peu atteignent la terre promise. Et en fait de terre promise, ils découvrent parfois une autre réalité, très loin de ce qu’ils voyaient en rêve. Triste réalité que Ouattara a traduit en jeu, lui qui se défend de vouloir absolument décourager les prétendants à l’aventure.
Le "jeu du clandestin" est donc passionnant à plus d’un titre. Non seulement parce qu’il retrace une triste réalité, mais parce qu’il permet de vivre et de ressentir l’aventure. Il est disponible à Abidjan, dans les grandes surfaces et les boutiques en ligne.
Edgar Kouassi
Ils quittent leurs pays avec souvent des millions de francs destinés aux passeurs et autres diseurs de bonne aventure. Autant d’argent qui, selon l’écrivain Mahoua Bakayoko, auteure de "Tounghan ou les écueils de l’immigration" aurait pu servir de fonds de commerce consistant pour démarrer une activité lucrative au pays. Mais le rêve est trop puissant. Ils rêvent d’un monde meilleur, d’un eldorado où ils pourront se réaliser, travailler, gagner de l’argent, beaucoup d’argent qu’ils enverront au pays soutenir leurs pères et mères, leurs parents. Ils rêvent d’avoir enfin les moyens de réaliser beaucoup de choses: construire des maisons, immeubles, créer des plantations, etc. Ils ne vont pas en Amérique, en Europe ou en Asie pour y rester. Ils y vont pour "se chercher".
Les difficultés commencent à la frontière de leurs propres pays. Quand ils réussissent à le franchir, ils atterrissent en Afrique du Nord où ils découvrent très vite qu’ils ne sont pas les bienvenus. Là commence véritablement leur calvaire. Lorsqu’ils ne tombent pas dans les filets de la police, ils embarquent à bord d’embarcations de fortune pour essayer de gagner le point d’entrée en Europe, sur une mer déchaînée... Le petit nombre qui survit à ces terribles épreuves atterrit presque toujours dans un camp de refugiés. Au final, très peu atteignent la terre promise. Et en fait de terre promise, ils découvrent parfois une autre réalité, très loin de ce qu’ils voyaient en rêve. Triste réalité que Ouattara a traduit en jeu, lui qui se défend de vouloir absolument décourager les prétendants à l’aventure.
Le "jeu du clandestin" est donc passionnant à plus d’un titre. Non seulement parce qu’il retrace une triste réalité, mais parce qu’il permet de vivre et de ressentir l’aventure. Il est disponible à Abidjan, dans les grandes surfaces et les boutiques en ligne.
Edgar Kouassi