La lutte contre la pauvreté dans le secteur agricole est en marche. Hier, dans un hôtel de la place, à la faveur de l’installation des organes dirigeants du Programme national d’investissement (Pnia), cela a été réaffirmé par le Premier ministre Daniel Kablan Duncan, qui a saisi cette opportunité pour situer les enjeux de ce programme, volet agriculture du Plan national de développement (Pnd). « Le Pnia constitue notre nouvelle approche de la politique agricole. Sur la période 2012-2015, 2.400.000 emplois seront créés », a révélé Duncan. Selon lui, le Pnia constitue la nouvelle approche de la stratégie de développement agricole qui reflète les besoins et les priorités nationales de ce secteur. Et est en parfaite cohérence avec la grande ambition du Président Alassane Ouattara de faire de la Côte d’Ivoire, un pays émergent d’ici 2020. Précisant que l’émergence de la Côte d’Ivoire passe également par une agriculture performante et moderne, susceptible de combler les besoins nationaux pour ce qui est des produits vivriers, et de favoriser un accroissement substantiel des recettes d’exportation. Duncan a donc salué l’investiture des organes devant gérer le Pnia, à savoir, le Secrétariat technique, le Comité national de pilotage, composés de représentants de la présidence de la république, de l’administration publique, du secteur privé, de la société civile, des organisations professionnelles agricoles, des Organisations non gouvernementales, ainsi que des partenaires techniques et financiers. Ajoutant que le Pnia occupe une place importante dans la stratégie de développement de la Côte d’Ivoire. Le Premier ministre s’est même réjoui du bon début d’exécution de ce programme. En effet, le 22 août 2013 à Subiakro, dans la Sous-Préfecture de Yamoussoukro, il a été procédé au lancement du projet rizicole « Yaanovel » d’un montant de 103 milliards. Le 14 septembre dernier, c’était à Famienkro, dans le Département de Prikro, pour procéder au lancement du projet intégré de l’hévéaculture et de cultures vivrières, pour un investissement de 31 milliards. Et très prochainement, des projets verront le jour à Odienné et à Korhogo, suivis d’autres projets à travers tout le pays. Aux personnes choisies pour faire partie des organes (ministères de l’Agriculture, des Eaux et Forêts, des ressources halieutiques, Ambassadeur de France, patronat ivoirien, société civile), Duncan a souhaité que ces cadres ne servent pas de lieu de « revendications », mais plutôt constituent des plateformes de réflexion approfondies, pour appuyer le Gouvernement dans la mise en place d’un environnement favorable au développement du secteur agricole. « Il vous incombe en premier lieu de mettre ces qualités au service de la Côte d’Ivoire, en facilitant la mise en ?uvre des intentions d’investissement du secteur privé et des partenaires techniques et financiers. Il vous revient de développer des mécanismes fiables et viables, devant permettre au Pnia d’atteindre les objectifs qui lui sont assignés, notamment, une croissance agricole forte, l’amélioration des conditions de vie des populations rurales, l’accès à un emploi stable des jeunes et des femmes, et le maintien d’un tissu agro-industriel dynamique », a indiqué le chef du gouvernement ivoirien. Assurant que les 10% du budget qui doivent être affectés au secteur agricole, le seront. En sa qualité de directeur général de la Planification, du Contrôle des projets et des statistiques, M. Coulibaly Nouhoun, faisant le bilan du Pnia, a révélé que la mobilisation des ressources pour le financement de ce programme, au cours de la table ronde des 12 et 13 septembre 2012, a permis de recueillir des intentions d’investissement auprès du Secteur Privé et des partenaires techniques et financiers estimés à 2040 milliards de francs fcfa, pour une attente de 2002,818 milliards de francs fcfa. Selon Coulibaly Nouhoun, à ce jour, ce sont au total 744 milliards de Fcfa qui ont été obtenus soit, un taux de mobilisation de 37% qui a permis de mener de nombreuses actions. Toute chose jugée satisfaisante car le Pnia court jusqu’en 2016. Annonçant déjà que les perspectives pour 2014, sont bonnes avec les promesses de la Sfi (Société financière internationale) et de la Kfw (banque de développement du gouvernement allemand).
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA
