La déclaration produite en début de cette semaine par l’ancien Premier ministre et actuel président de la Cdvr (Commission vérité, dialogue et réconciliation), a provoqué le tocsin dans la classe politique ivoirienne et précisément dans son propre camp politique, le Pdci-Rda. Mais à la vérité, le fait que celui qui apparait depuis longtemps comme le principal challenger à la succession de Bédié à la présidence du Pdci, laisse tomber maintenant le masque, ne surprend guère les fins observateurs de la vie politique nationale. Banny a décidé de secouer la grande ‘‘Maison verte’’. En embouchant la trompette de ses cadets et principaux lieutenants de Bédié, en l’occurrence, Kouadio Konan Bertin et Djédjé Mady, l’ex patron de la Bceao (Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest), se fixe trois objectifs : Booster son propre lobbying politique, quelque en retrait du fait de ses fonctions de ‘‘ grand réconciliateur national’’, se positionner comme l’alternative pour les jeunes du Pdci, dépités par les atermoiements, les querelles intestines et le conservatisme exacerbant de leurs doyens et surtout prendre dès maintenant son élan pour les échéances présidentielles de 2020. Pas celles de 2015 qu’il juge trop proches et pour lesquelles, il n’est as encore doté de l’armature nécessaire pour affronter le président Ouattara. Le second mandat de ce dernier s’achevant en 2020. Et c’est justement l’objectif que vise Banny. Et il plante là, la bonne pioche. Car cet objectif lui laisse le temps de travailler le terrain, surtout au sein des populations rurales, des jeunes, des cadres forcés au chômage par l’arrivée du Rdr au pouvoir, les femmes et notamment les sages du Pdci très remontés contre le Sphinx de Daoukro dont ils sont convaincus qu’il s’est suffisamment montré indigne de tenir l’héritage du parti et de lui fournir à nouveau, les armes pour reconquérir le pouvoir perdu par le même Bédié en 1999. Enfin, l’électorat du Grand centre Baoulé dont il est originaire, va peser lourdement dans la balance. Comme on le constate, la patience est l’arme favorite que Charles Banny va user pour user ses adversaires politiques. Dans son camp, on observe avec ironie et les contrecoups de l’annonce du président de la Cdvr. Ce dernier ne cacherait plus à ses visiteurs que ‘‘ Bédié n’est pas son problème et son objectif.’’
lhebdoivoirien@yahoo.fr
T.Guy Evariste
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