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Société Publié le vendredi 4 octobre 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Trois questions à Dr. Yao Jean / A propos de la journée nationale contre la violence à l’université : ‘‘Il s’agit de sceller le nouveau contrat entre les apprenants et les Maitres’’

© L’intelligent d’Abidjan Par ISSOUF SANOGO
Université de Cocody : le calvaire des étudiants aux arrêts de bus.
Jeudi 16 mai 2013. Abidjan. Après les cours, les étudiants de l`Université Félix Houphouët-Boigny doivent patienter dans une longue file d`attente avant d`avoir accès aux bus.
Dr. Yao Kouadio Jean est enseignant-chercheur à l’université Houphouët-Boigny de Cocody. Il est aussi conseiller technique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique chargé de la coopération internationale et de l’action interne. C’est en tant que tel, qu’il nous parle de la Journée nationale contre la violence en milieu scolaire et estudiantin instaurée par le gouvernement.

Le gouvernement a initié une journée (les 2 octobre de chaque année) nationale contre la violence en milieu scolaire et estudiantin. Qu’est-ce qui motive l’instauration d’une telle journée ?
Cette journée a été instaurée par décret présidentiel lors d’une communication en Conseil des ministres. Il faut dire que depuis deux décennies, l’école ivoirienne a des difficultés liées aux violences à répétition. Ce qui a conduit à une situation pas du tout reluisante pour notre ordre d’enseignement. Nous avons constaté la déstabilisation de l’école dans son ossature pérenne, tant académique qu’infrastructurelle. Du point de vue moral, nous avons constaté une déchirure entre les maitres et les apprenants. Nous avons assisté à une baisse considérable du taux de réussite des élèves et étudiants. Ce qui a terni de façon outrancière l’image du pays. On constate aussi un discrédit qui a été jeté sur les diplômes décernés par les autorités universitaire, de sorte que l’environnement universitaire était peu propice à la formation des esprits. Au regard de tout cela, le ministère de l’Enseignement supérieur sous la houlette du Président de la République SEM. Alassane Ouattara a initié le départ nouveau. Il s’agit d’une vision caractérisée par la réhabilitation des infrastructures tombées en décrépitude. C’est une vision nouvelle qui a pour objectif de rechercher l’excellence à l’école. Ce qui fait que le 3 septembre 2012, cette journée a été décidée. Du point de vue civique, l’enseignement supérieur avait fait son travail, il fallait maintenant inculquer aux apprenants une nouvelle politique. A savoir, la non- violence. Parce que, la violence avait imprégné toute l’école. C’est ainsi que le ministre de l’Enseignement supérieur a jugé utile d’initier une journée au cours de laquelle, on célébrera la non-violence. Cette journée a des objectifs bien précis : la recherche de l’excellence, la recherche de la qualité et de la compétitivité. Elle doit aussi permettre de sceller un nouveau contrat entre les élèves, les étudiants, les enseignants-chercheurs et la communauté. Il faut comprendre que du temps de la violence, tout le monde se regardait en chien de faïence. Avec la non -violence, il s’agira de créer d’abord l’harmonie entre les élèves, puis entre les élèves et les enseignants et puis plus tard avec la communauté éducative et la société ivoirienne elle-même. Il y avait aussi, l’objectif d’aiguiser entre les étudiants les notions de paix, de tolérance, le droit à la différence et la liberté de penser et de s’exprimer de chacun d’entre eux. Toute chose qui a manqué à un moment donné dans nos instituts. La journée de la non-violence, c’est le lieu de redorer le blason de l’école. Le ministre Cissé Bacongo a fondé sa stratégie sur la pratique d’activités sportives et socio-éducatives. La chartre volontairement signée par les étudiants sera mise en valeur à cette occasion.

Pour cette première journée commémorée le mercredi 2 octobre 2013, il n’y pas eu de cérémonie officielle. Qu’est-ce qui l’explique ?

Il y a deux raisons. La première, c’est que les universités sont en vacances. Il serait donc peu commode que la matière sur laquelle les enseignants-chercheurs travaillent soit absente. La seconde raison, c’est que les présidents desdites universités sont aussi en stage d’émergence aux USA. Le ministre Cissé Bacongo a trouvé qu’il était indiqué qu’on attende l’ouverture pour les célébrations officielles. Pour l’instant, nous allons lancer l’idée et puis rechercher les moyens financiers afin de bien faire les choses lors de la rentrée prochaine. Le 2 octobre 2014 nous allons officiellement célébrer cette journée, car rien ne sert de faire des festivités en l’absence des principaux intéressés.

Croyez-vous vraiment à la pacification de l’espace scolaire et universitaire, surtout quand on sait que les vieux démons ont tendance à resurgir ?

Nous pensons que ces journées peuvent impacter positivement le comportement des étudiants. Il fut un moment où tous les étudiants n’allaient pratiquement plus aux cours. Aujourd’hui, les délégués de classes ont les numéros de leurs enseignants et, lorsqu’un est absent, ces derniers l’appellent afin d’en savoir plus sur cette situation. C’est entre eux-mêmes étudiants qu’ils trouvent désormais le temps de régler les problèmes. Déjà, il naît en eux, l’idée de donner une place importante au dialogue. Mais pour que cela puisse être concret, il faut que le pouvoir participe. Ce qui justifie l’instauration de cette journée de la non-violence. C’est vrai que les problèmes d’ordre syndical existent, mais dès lors que le processus sera entamé, nous aurons un cadre permanent de dialogue pour travailler sur les questions de violence à l’université. Cela est au mérite du ministre Cissé Bacongo qui a redonné à l’université sa place de pole de formation et d’excellence.

Entretien réalisé par Olivier Guédé
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