Après l’adoption des lois sur l’apatridie, la nationalité et le foncier rural, par les députés ivoiriens, l’honorable Lamine Koné, député du département de Ouaninou (région du Bafing), a entamé une tournée depuis le 25 septembre dans sa circonscription électorale pour expliquer le bien-fondé de ces lois pour notre pays. Les rencontres pour cette première étape se sont tenues dans les villages centres de Ferentella, Ganhoué, Gbélo, Mandougou, Gouékan et Tiahoué d’où sont arrivées les populations des villages secondaires pour écouter le parlementaire ivoirien. A toutes ces étapes, Lamine Koné, en langue Mahou, est revenu largement sur le sens que donne l’hémicycle ivoirien à la loi sur l’apatridie et ses causes. Selon lui, il y aura des enquêtes sur ces personnes en vue de leur naturalisation, conformément à une loi qui existe depuis 1960. «Malheureusement, les sans-papiers, même ivoiriens, courent le risque de l’apatridie », a-t-il regretté. Il a donc invité les populations à établir les extraits de naissance de leurs enfants pour éviter les risques d’apatridie. La loi sur le foncier rural a été passée également au peigne fin. Pour le député, si on n’y prend garde, le foncier sera, après les questions identitaires, l’autre source de guerre dans notre pays. La loi de 1998 sur le foncier est désormais votée et doit être mise en application, a-t-il fait savoir. Ainsi, selon lui, aucun étranger ne pourra détenir de titre foncier en Côte d’Ivoire. «En revanche, vous pouvez louer la terre à un étranger pendant 50 ans voire 99 ans au plus, mais vous ne pouvez plus lui vendre la terre. Evitons de vendre ou de brader notre patrimoine cultural. Le faire, c’est semer les germes de la guerre pour nos enfants et petits-enfants, d’ailleurs innocents en tout cela», a-t-il appelé. La loi sur le mariage n’a pas été omise. Le député est revenu sur les motivations du vote de cette loi qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive en son temps. Il a expliqué à ses parents que le Chef de l’Etat est un défenseur du «sexe faible». C’est-à-dire la femme ainsi que des enfants et des couches défavorisées de la société. «Chers parents, ne voyez pas à travers cette loi sur l’égalité des sexes un projet de rébellion des femmes. Nous tendons plutôt vers une société de justice et de dignité», a souligné Lamine Koné. Concernant le binôme coton-anacarde, il a rassuré ses «parents» quant aux dispositions prises par le gouvernement depuis le Conseil des ministres de Korhogo. En retour, les chefs de village ont remercié le député d’être venu jusqu’à eux. C’est la première fois qu’un député vient nous expliquer des lois, ont-ils relevé. En retour, ceux-ci ont fait de nombreuses doléances adressées au Président de la République. Et portant sur le ré-profilage des routes, la santé, l’éducation et l’hydraulique villageoise. Les prochaines étapes seront les localités au nord de Ouaninou et la sous-préfecture de Koonan.
Rahoul Sainfort, correspondant
Rahoul Sainfort, correspondant
