L’exploitation du bois de vène continue. Cela, en dépit de l’interdiction faite par le gouvernement. Sur la question, Silué Boloba, président de l’Ong Wafi qui fait de la promotion de la culture son cheval de bataille, déplore la destruction de cette essence qui reste, selon lui, le bois le plus important en pays Senoufo. A l’en croire, cet arbre y joue un rôle prépondérant, car utilisé dans la tradition pour demander une femme en mariage. Ce bois est, en plus, le seul utilisé pour la fabrication du balafon. « L’exploitation continue et c’est la nuit que se font les transactions », déplore cet homme de culture. S’agissant des endroits où s’effectue l’exploitation de ce bois, notre interlocuteur indique que c’est après le 18ème parallèle. Notamment de Bouaké jusqu’à Tengrela. Il précise que l’exploitation frauduleuse de ce bois se pratique dans la région de Korhogo mais aussi dans les zones de Dikodougou et de Sirasso où le phénomène est assez préoccupant. Pour étayer son propos, M. Silué explique avoir vu des quantités importantes de ce bois précieux entassées dans plusieurs localités après la récente visite du chef de l’Etat dans la région des Savanes. Face au péril qui guette cette essence, le président de l’Ong Wafi demande au gouvernement d’être beaucoup plus regardant sur sa destruction. Parce que, relève-t-il, « si ce bois disparaît en pays Senoufo, c’est la tradition qui meurt ». Car, enchaîne M. Silué, « il n’y aura plus de balafon». C’est pourquoi, il invite les gouvernants à mettre à contribution les agents des Eaux et forêts, la SODEFOR et même les populations qui doivent s’impliquer davantage pour mettre fin à ce phénomène.
COULIBALY Zoumana
COULIBALY Zoumana