La fête de la tabaski a été endeuillée hier à Gribouo, localité située à sept kilomètres de Buyo, dans la région de la Nawa. Des affrontements y ont éclaté entre autochtones bété et des chasseurs traditionnels dozo majoritairement baoulé. Bilan : trois morts et trois blessés graves dans le camp des autochtones. Selon des témoins, tout est parti d’un problème de limite de champs entre le propriétaire terrien bété, Goba Eloi Serges, et un ressortissant burkinabé Belem Ousman à qui une plantation a été vendue. Malheureusement, les deux ont du mal à s’entendre sur les limites de ladite plantation. Et un jour, Belem Ousman trouve son voisin Goba Serges en pleine cueillette sur une parcelle qu’il considère comme faisant partie de sa plantation et l’accuse de voler son cacao. Une vive discussion éclate entre les deux amis d’hier. De retour au village, Belem saisit le chef des dozo Kouamé Yao Lambert. Celui-ci se rend au domicile du propriétaire terrien pour en savoir plus sur le litige. Mais la visite se transforme rapidement en une altercation. Selon nos sources, le dozo est passé à tabac, son fusil calibre 12 lui est retiré. Pis, au moment de sa fuite, il reçoit une décharge du fusil calibre 12 qui le blesse au bras. La riposte des dozo ne se fait pas attendre. Il s’en suit une bagarre généralisée. Les victimes décédées sont Goba Dallo Pierre, son fils Goba Eloi Serges, Yves Madou. Les blessés admis à l’hôpital de Buyo sont Dafla Guédé (président des jeunes), Guédé Gnagbo Olivier et Gobas Serges tous de la communauté autochtone. Le préfet de Buyo Dje Bi Dje Archille, à la tête d’une forte délégation, s’est rendu sur les lieux pour faire revenir le calme, et évacuer les blessés à l’hôpital de Buyo où ils bénéficient de soins. Dans le village, le calme est revenu, même s’il y règne encore une atmosphère de désolation. Les forces de l’ordre se sont déployées sur place pour prévenir d’autres incidents.
KMN
KMN