(...) C’est indéniable ! Par la démultiplication du nombre de programmes de télévision diffusés sur la planète, les satellites font du petit écran un « grand miroir » de l’époque contemporaine. Ainsi, sans cesse, de nouveaux horizons s’ouvrent sous nos yeux et nous devenons, chaque jour un peu plus, des citoyens du monde. Mais, au-delà de cette séduisante perspective, il y a une motivation bien plus subtile voire pernicieuse.
En effet, la télévision par satellite ne consiste pas simplement à diffuser à l’échelle planétaire des programmes en tout genre. Elle a une autre fonction moins apparente mais pas la moindre : celle de porte-flambeau de pays ou de groupes d’intérêts dans la silencieuse compétition internationale de positionnement sur l’échiquier mondial. Ainsi par exemple, par le biais des programmes qu’elle diffuse tous azimuts à des publics indifférenciés, la télévision sans frontières propage des productions porteuses de systèmes de valeurs et de stéréotypes. L’illustrent, les séries télévisées, téléfilms et feuilletons de la foisonnante production du Nord qui crèvent l’écran au Sud.
En fait, par-delà les créations et réalisations, les programmes audiovisuels diffusés par les satellites véhiculent, d’une certaine manière, une culture mondiale. Laquelle n’est pas sans répercussions sur nos modes de pensée, nos styles de vie, nos coutumes et traditions. Sans doute, le milieu des jeunes y est plus perméable mais il n’est certainement pas le seul à en reproduire les modèles factices. Et si les effets vestimentaires sont les plus visibles, bien des aspects de notre culture n’en portent pas moins les traces.
Evidemment, aucune culture n’est figée. D’ailleurs, la culture n’est-elle pas, par définition, un ensemble évolutif de comportements naturels dominants fondés sur un mode de pensée et une manière d’agir et de réagir profondément ancrés dans les esprits? De quelque façon que ce soit, toute culture se nourrit depuis toujours d’apports extérieurs. Sauf que par le passé cela prenait plus de temps qu’aujourd’hui en raison de l’éloignement des sources les unes des autres. Or de nos jours, la télévision satellitaire contribue énormément à réduire les « distances culturelles ». Ainsi, face au déferlement de ses programmes multiformes, se pose une série de questions : comment échapper aux risques de dépersonnalisation? Ou comment se prémunir contre les mirages archétypaux? En d’autres termes, comment résister aux courants d’acculturation sous-jacents?
Il ne s’agit naturellement pas d’instruire un procès en acculturation contre la télévision satellitaire en versant à son dossier des maux dont elle n’est pas forcément responsable ni de la parer d’habits de conquérante qui ne sont pas nécessairement les siens. Ce serait démesuré. Or, tout ce qui est excessif est insignifiant. Surtout que ce type de télévision donne des clés à la compréhension du monde de plus en plus complexe dans lequel nous vivons aujourd’hui. Cependant, il n’y a pas, comme on dit, de fumée sans feu.
De fait, plusieurs fers sont au feu de la communication audiovisuelle satellitaire : la défense, la préservation, l’illustration et la promotion du notre patrimoine culturel national non seulement pour les générations actuelles et futures mais aussi pour la participation du pays au concert des nations. Leur transformation en réalités concrètes passe par une action collective dont nos chaînes de télévision de service public sont des pièces-maîtresses.
Il est vrai qu’au regard du nouvel ordre de la communication audiovisuel qui s’instaure, le service public est lui aussi à réinventer. Mais, avec des moyens conséquents et le concours des cinéastes, producteurs et réalisateurs audiovisuels nationaux, nos chaînes de service public peuvent jouer un rôle déterminant. Elles peuvent, en effet, contribuer à faire du citoyen et de la citoyenne, un homme et une femme cultivés au sens de personnes qui connaissent bien leur « terre » et sa culture tout en étant ouvertes sur le monde.
En somme, les créations et productions audiovisuelles nationales peuvent favoriser tant notre enracinement dans nos propres valeurs que la vulgarisation de nos spécificités culturelles. Il en va de la place de notre pays dans le dialogue des cultures et de son rayonnement à l’échelle planétaire à l’ère des satellites et de la mondialisation.
Karamoko Tahirou
En effet, la télévision par satellite ne consiste pas simplement à diffuser à l’échelle planétaire des programmes en tout genre. Elle a une autre fonction moins apparente mais pas la moindre : celle de porte-flambeau de pays ou de groupes d’intérêts dans la silencieuse compétition internationale de positionnement sur l’échiquier mondial. Ainsi par exemple, par le biais des programmes qu’elle diffuse tous azimuts à des publics indifférenciés, la télévision sans frontières propage des productions porteuses de systèmes de valeurs et de stéréotypes. L’illustrent, les séries télévisées, téléfilms et feuilletons de la foisonnante production du Nord qui crèvent l’écran au Sud.
En fait, par-delà les créations et réalisations, les programmes audiovisuels diffusés par les satellites véhiculent, d’une certaine manière, une culture mondiale. Laquelle n’est pas sans répercussions sur nos modes de pensée, nos styles de vie, nos coutumes et traditions. Sans doute, le milieu des jeunes y est plus perméable mais il n’est certainement pas le seul à en reproduire les modèles factices. Et si les effets vestimentaires sont les plus visibles, bien des aspects de notre culture n’en portent pas moins les traces.
Evidemment, aucune culture n’est figée. D’ailleurs, la culture n’est-elle pas, par définition, un ensemble évolutif de comportements naturels dominants fondés sur un mode de pensée et une manière d’agir et de réagir profondément ancrés dans les esprits? De quelque façon que ce soit, toute culture se nourrit depuis toujours d’apports extérieurs. Sauf que par le passé cela prenait plus de temps qu’aujourd’hui en raison de l’éloignement des sources les unes des autres. Or de nos jours, la télévision satellitaire contribue énormément à réduire les « distances culturelles ». Ainsi, face au déferlement de ses programmes multiformes, se pose une série de questions : comment échapper aux risques de dépersonnalisation? Ou comment se prémunir contre les mirages archétypaux? En d’autres termes, comment résister aux courants d’acculturation sous-jacents?
Il ne s’agit naturellement pas d’instruire un procès en acculturation contre la télévision satellitaire en versant à son dossier des maux dont elle n’est pas forcément responsable ni de la parer d’habits de conquérante qui ne sont pas nécessairement les siens. Ce serait démesuré. Or, tout ce qui est excessif est insignifiant. Surtout que ce type de télévision donne des clés à la compréhension du monde de plus en plus complexe dans lequel nous vivons aujourd’hui. Cependant, il n’y a pas, comme on dit, de fumée sans feu.
De fait, plusieurs fers sont au feu de la communication audiovisuelle satellitaire : la défense, la préservation, l’illustration et la promotion du notre patrimoine culturel national non seulement pour les générations actuelles et futures mais aussi pour la participation du pays au concert des nations. Leur transformation en réalités concrètes passe par une action collective dont nos chaînes de télévision de service public sont des pièces-maîtresses.
Il est vrai qu’au regard du nouvel ordre de la communication audiovisuel qui s’instaure, le service public est lui aussi à réinventer. Mais, avec des moyens conséquents et le concours des cinéastes, producteurs et réalisateurs audiovisuels nationaux, nos chaînes de service public peuvent jouer un rôle déterminant. Elles peuvent, en effet, contribuer à faire du citoyen et de la citoyenne, un homme et une femme cultivés au sens de personnes qui connaissent bien leur « terre » et sa culture tout en étant ouvertes sur le monde.
En somme, les créations et productions audiovisuelles nationales peuvent favoriser tant notre enracinement dans nos propres valeurs que la vulgarisation de nos spécificités culturelles. Il en va de la place de notre pays dans le dialogue des cultures et de son rayonnement à l’échelle planétaire à l’ère des satellites et de la mondialisation.
Karamoko Tahirou