Pays hospitalier par excellence, la Côte d’Ivoire abrite des communautés venues de divers horizons. Nord-Sud Quotidien a fait une incursion dans l’univers de la communauté nigérienne. Reportage.
Aucune idée de leur nombre exact. Une chose est certaine, ils contribuent depuis les indépendances à l’essor économique de la Côte d’Ivoire en s’investissant presque dans tous les secteurs d’activités. Il s’agit des Nigériens. Pour rencontrer ce peuple, notre randonnée nous a conduits d’abord à Koumassi, entre le cimetière et le terminus du bus 26. Ici, des deux côtés de la voie, on aperçoit des rangées d’appatams où sont entreposées des planches.
Les individus aux alentours vaquent à différentes occupations. Pendant que certains marchandent, d’autres sont occupés à charger et à décharger des camions. Il existe une familiarité apparente entre ces commerçants de bois qui communiquent dans une langue dont la compréhension nous échappe. Interrogé, Moussa Yssouf, un commerçant nous informe qu’il s’agit de l’Haoussa. C’est une langue parlée par l’une des ethnies du Niger, du même nom.
Plus loin à Abobo, entre la grande pharmacie du Dokui et la station Shell, c’est à peu près le même décor. Mais à la différence du site de Koumassi, en plus des planches entreposées qu’on y retrouve, il y a des entrepôts où des individus sont occupés à scier des planches. Là encore, les commerçants de bois s’expriment en Haoussa. Alors, le commerce de bois est-il une activité réservée aux seuls Haoussas ? «Non», nous répond Alassane Moussa, lui aussi commerçant de bois à Abobo-Dokui. A en croire ce dernier, les Haoussas mènent également d’autres activités hormis la vente de bois à savoir la vente de garba». Et de justifier que c’est parce qu’ils ont été initiés à ce commerce par leurs devanciers sur le sol ivoirien. «À l’époque, nous avons trouvé nos aînés en train de vendre du bois.
Et ce sont ces derniers qui nous ont initiés à ce commerce », explique-t-il. Rencontre-t-on des Ivoiriens dans la vente de bois ? Il y a peu d’Ivoiriens dans le commerce du bois. Cela s’explique, à en croire Saïd Ibrahim, par le complexe qu’éprouvent les Ivoiriens en faisant cette activité. «Les Ivoiriens ne veulent pas vendre le bois car ils trouvent que c’est honteux comme métier. J’ai moi-même invité des jeunes qui ont refusé de travailler avec moi», témoigne le commerçant. Si sur les différents sites visités, nous n’avons pas rencontré d’Ivoiriens en train de vendre le bois, toutefois ces derniers sont dans des activités parallèles à ce commerce qui se sont développés sur les sites. Ainsi à Abobo-Dokui, il y a une menuiserie dont le fonctionnement est assuré par des Ivoiriens. Guiriya Samuel en fait partie. Il a installé son atelier de menuiserie là pour recevoir les clients venus acheter le bois.
«Nous sommes ici parce qu’après avoir acheté le bois, des clients nous demandent de faire pour eux des chaises, des lits, etc. Aussi, sur le site d’Abobo-Dokui, il y a sept machines à scier le bois. Et cinq sont la propriété d’Ivoiriens. Cependant, la gestion de ces engins est confiée aux Haoussas. Autre activité parallèle au commerce de bois, la livraison. Cette tâche consiste à aller chercher le bois depuis les scieries et de venir le vendre chez les détaillants. Là encore, on rencontre des Ivoiriens. Autre activité prisée par les Nigériens, la vente de «garba». Entouré de clients venus se restaurer, Daouda Mouhamadou, la trentaine révolue, vend de l’attiéké avec du poisson thon grillé appelé communément « garba ».
A côté de lui, un jeune s’occupe à découper du piment tandis qu’un autre enfarine du poisson thon frais qu’il fait ensuite griller. Nous sommes à Angré 7ème tranche, dans la commune de Cocody. Comme ici, ce sont des centaines d’autres lieux de vente de garba tenus par des Nigériens qu’on trouve dans la ville d’Abidjan. Daouda Mouhamadou est dans ce commerce depuis son adolescence. «C’est mon grand-frère qui m’a appris à vendre le garba depuis que j’avais seize ans. En ce qui concerne mon travail, ça va un peu. Tous les après-midis, après le boulot, je vais acheter du poisson thon au port.
Ensuite je commande de l’attiéké avec des femmes ». Une autre activité que les Nigériens pratiquent : couper les ongles. C’est ce que fait Ismaël Ayouba. Aperçu à côté du vendeur de « garba », il taille les ongles des doigts et des orteils d’un de ses clients à l’aide de petits ciseaux tout en prenant soin de mouiller au préalable les ongles avec du savon liquide. «Je quitte la maison à 6 heures et je rentre à 18 heures. J’encaisse 100 F Cfa par personne et par jour je peux avoir entre 30 et 50 personnes», se réjouit-il. En dehors de ces activités citées plus haut, les Nigériens exercent aussi dans les ventes de charbon de bois, de tissus, de produits cosmétiques, etc.
DM (stagiaire)
Aucune idée de leur nombre exact. Une chose est certaine, ils contribuent depuis les indépendances à l’essor économique de la Côte d’Ivoire en s’investissant presque dans tous les secteurs d’activités. Il s’agit des Nigériens. Pour rencontrer ce peuple, notre randonnée nous a conduits d’abord à Koumassi, entre le cimetière et le terminus du bus 26. Ici, des deux côtés de la voie, on aperçoit des rangées d’appatams où sont entreposées des planches.
Les individus aux alentours vaquent à différentes occupations. Pendant que certains marchandent, d’autres sont occupés à charger et à décharger des camions. Il existe une familiarité apparente entre ces commerçants de bois qui communiquent dans une langue dont la compréhension nous échappe. Interrogé, Moussa Yssouf, un commerçant nous informe qu’il s’agit de l’Haoussa. C’est une langue parlée par l’une des ethnies du Niger, du même nom.
Plus loin à Abobo, entre la grande pharmacie du Dokui et la station Shell, c’est à peu près le même décor. Mais à la différence du site de Koumassi, en plus des planches entreposées qu’on y retrouve, il y a des entrepôts où des individus sont occupés à scier des planches. Là encore, les commerçants de bois s’expriment en Haoussa. Alors, le commerce de bois est-il une activité réservée aux seuls Haoussas ? «Non», nous répond Alassane Moussa, lui aussi commerçant de bois à Abobo-Dokui. A en croire ce dernier, les Haoussas mènent également d’autres activités hormis la vente de bois à savoir la vente de garba». Et de justifier que c’est parce qu’ils ont été initiés à ce commerce par leurs devanciers sur le sol ivoirien. «À l’époque, nous avons trouvé nos aînés en train de vendre du bois.
Et ce sont ces derniers qui nous ont initiés à ce commerce », explique-t-il. Rencontre-t-on des Ivoiriens dans la vente de bois ? Il y a peu d’Ivoiriens dans le commerce du bois. Cela s’explique, à en croire Saïd Ibrahim, par le complexe qu’éprouvent les Ivoiriens en faisant cette activité. «Les Ivoiriens ne veulent pas vendre le bois car ils trouvent que c’est honteux comme métier. J’ai moi-même invité des jeunes qui ont refusé de travailler avec moi», témoigne le commerçant. Si sur les différents sites visités, nous n’avons pas rencontré d’Ivoiriens en train de vendre le bois, toutefois ces derniers sont dans des activités parallèles à ce commerce qui se sont développés sur les sites. Ainsi à Abobo-Dokui, il y a une menuiserie dont le fonctionnement est assuré par des Ivoiriens. Guiriya Samuel en fait partie. Il a installé son atelier de menuiserie là pour recevoir les clients venus acheter le bois.
«Nous sommes ici parce qu’après avoir acheté le bois, des clients nous demandent de faire pour eux des chaises, des lits, etc. Aussi, sur le site d’Abobo-Dokui, il y a sept machines à scier le bois. Et cinq sont la propriété d’Ivoiriens. Cependant, la gestion de ces engins est confiée aux Haoussas. Autre activité parallèle au commerce de bois, la livraison. Cette tâche consiste à aller chercher le bois depuis les scieries et de venir le vendre chez les détaillants. Là encore, on rencontre des Ivoiriens. Autre activité prisée par les Nigériens, la vente de «garba». Entouré de clients venus se restaurer, Daouda Mouhamadou, la trentaine révolue, vend de l’attiéké avec du poisson thon grillé appelé communément « garba ».
A côté de lui, un jeune s’occupe à découper du piment tandis qu’un autre enfarine du poisson thon frais qu’il fait ensuite griller. Nous sommes à Angré 7ème tranche, dans la commune de Cocody. Comme ici, ce sont des centaines d’autres lieux de vente de garba tenus par des Nigériens qu’on trouve dans la ville d’Abidjan. Daouda Mouhamadou est dans ce commerce depuis son adolescence. «C’est mon grand-frère qui m’a appris à vendre le garba depuis que j’avais seize ans. En ce qui concerne mon travail, ça va un peu. Tous les après-midis, après le boulot, je vais acheter du poisson thon au port.
Ensuite je commande de l’attiéké avec des femmes ». Une autre activité que les Nigériens pratiquent : couper les ongles. C’est ce que fait Ismaël Ayouba. Aperçu à côté du vendeur de « garba », il taille les ongles des doigts et des orteils d’un de ses clients à l’aide de petits ciseaux tout en prenant soin de mouiller au préalable les ongles avec du savon liquide. «Je quitte la maison à 6 heures et je rentre à 18 heures. J’encaisse 100 F Cfa par personne et par jour je peux avoir entre 30 et 50 personnes», se réjouit-il. En dehors de ces activités citées plus haut, les Nigériens exercent aussi dans les ventes de charbon de bois, de tissus, de produits cosmétiques, etc.
DM (stagiaire)