ABIDJAN - Le commissaire européen en charge du Commerce, Karel De Gucht, a salué jeudi à Abidjan la croissance "très remarquée" de l’économie ivoirienne, après la crise postélectorale de 2010-2011.
"Grâce à la forte reprise économique que connaît votre pays depuis deux ans, vos entreprises se remettent bien des difficultés qu’elles ont rencontrées", a estimé M. De Gucht, à l’ouverture d’une rencontre avec le Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan.
La croissance "très remarquée" de la première économie de l’Afrique de l’ouest francophone est "une indication très claire que vous faites des avancées", s’est réjoui le commissaire européen, venu pour une visite de moins de 48 heures en Côte d’Ivoire.
Entouré d’une dizaine de ses ministres, M. Duncan a évalué la croissance
ivoirienne à 9,8% en 2012 après "d’importantes réformes", à 8,7% en 2013 et à
"8 à 10%" prévus pour 2014.
Interrogé sur les retombées de cette croissance pour la population, dont
une partie se plaint de ne pas en sentir les effets, le Premier ministre ivoirien a reconnu qu’"il y (avait) de l’impatience".
"Le pays sort d’une décennie de crise (...). Vous ne pouvez pas en deux ans
de croissance rattraper dix années. Cela ne s’est vu nulle part", a-t-il martelé.
La Côte d’Ivoire a vécu de 2000 à 2011 une période de tension, marquée par
la partition du pays, dont le Nord était contrôlé par une rébellion, et par des violences fréquentes.
Cette situation avait "affaibli l’Etat, détérioré le potentiel économique et accentué le taux de pauvreté de la population, qui avait atteint près de 50%", selon le Premier ministre.
"Il faut laisser le temps de la récupération et les choses viendront", a lancé Daniel Kablan Duncan.
Le secteur agricole à lui-seul créera 2,4 millions d’emplois dans les années à venir, alors qu’il est prévu une augmentation de salaire des fonctionnaires, a-t-il ajouté.
Les médias ivoiriens sont agités depuis quelques jours par la divulgation d’un prêt de 100 milliards de Francs CFA (152 millions d’euros) concédé par le Congo (Brazzaville) à la Côte d’Ivoire, deux Etats considérés comme des Pays pauvres très endettés (PPTE) par le FMI.
Selon la presse d’opposition, ce prêt, qui devrait permettre de payer des salaires des fonctionnaires, illustre la mauvaise santé financière dans
laquelle se trouve la Côte d’Ivoire, malgré ses chiffres de croissance positifs.
"Il n’y a absolument rien à dire. Ce sont des pratiques qui sont normales, qui se font depuis toujours. Ce n’est pas la première fois qu’un Etat prête à un autre", a répondu vendredi dernier le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, qualifiant le débat d’"inutile".
M. De Gucht doit quitter Abidjan jeudi soir après une rencontre avec le président ivoirien Alassane Ouattara.
ck/jf/aub
"Grâce à la forte reprise économique que connaît votre pays depuis deux ans, vos entreprises se remettent bien des difficultés qu’elles ont rencontrées", a estimé M. De Gucht, à l’ouverture d’une rencontre avec le Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan.
La croissance "très remarquée" de la première économie de l’Afrique de l’ouest francophone est "une indication très claire que vous faites des avancées", s’est réjoui le commissaire européen, venu pour une visite de moins de 48 heures en Côte d’Ivoire.
Entouré d’une dizaine de ses ministres, M. Duncan a évalué la croissance
ivoirienne à 9,8% en 2012 après "d’importantes réformes", à 8,7% en 2013 et à
"8 à 10%" prévus pour 2014.
Interrogé sur les retombées de cette croissance pour la population, dont
une partie se plaint de ne pas en sentir les effets, le Premier ministre ivoirien a reconnu qu’"il y (avait) de l’impatience".
"Le pays sort d’une décennie de crise (...). Vous ne pouvez pas en deux ans
de croissance rattraper dix années. Cela ne s’est vu nulle part", a-t-il martelé.
La Côte d’Ivoire a vécu de 2000 à 2011 une période de tension, marquée par
la partition du pays, dont le Nord était contrôlé par une rébellion, et par des violences fréquentes.
Cette situation avait "affaibli l’Etat, détérioré le potentiel économique et accentué le taux de pauvreté de la population, qui avait atteint près de 50%", selon le Premier ministre.
"Il faut laisser le temps de la récupération et les choses viendront", a lancé Daniel Kablan Duncan.
Le secteur agricole à lui-seul créera 2,4 millions d’emplois dans les années à venir, alors qu’il est prévu une augmentation de salaire des fonctionnaires, a-t-il ajouté.
Les médias ivoiriens sont agités depuis quelques jours par la divulgation d’un prêt de 100 milliards de Francs CFA (152 millions d’euros) concédé par le Congo (Brazzaville) à la Côte d’Ivoire, deux Etats considérés comme des Pays pauvres très endettés (PPTE) par le FMI.
Selon la presse d’opposition, ce prêt, qui devrait permettre de payer des salaires des fonctionnaires, illustre la mauvaise santé financière dans
laquelle se trouve la Côte d’Ivoire, malgré ses chiffres de croissance positifs.
"Il n’y a absolument rien à dire. Ce sont des pratiques qui sont normales, qui se font depuis toujours. Ce n’est pas la première fois qu’un Etat prête à un autre", a répondu vendredi dernier le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, qualifiant le débat d’"inutile".
M. De Gucht doit quitter Abidjan jeudi soir après une rencontre avec le président ivoirien Alassane Ouattara.
ck/jf/aub