Le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) a rendu, hier, son rapport de deux ans au chef de l’Etat, Alassane Ouattara.
Les deux ans de mission de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) n’ont pas été aisés, si l’on en croit Charles Konan Banny. Hier, le président de la Cdvr a révélé, lors de la remise de son rapport au chef de l’Etat, au palais présidentiel à Abidjan-Plateau, les difficultés qui ont emmaillé la mission de cette institution chargée de réconcilier les Ivoiriens. « Les activités de la Cdvr se sont poursuivies dans un environnement non débarrassé de conflits et des tensions politiques », a soutenu l’ancien Premier ministre qui s’est même interrogé sur le caractère prématuré de la création de la Cdvr. «En effet, les affrontements continuaient encore au moment où la Cdvr entamait ses travaux », a rappelé M. Banny qui n’a cependant pas manqué de saluer cette volonté politique d’Alassane Ouattara de ressouder le tissu social en Côte d’Ivoire. Mais Charles Konan Banny a également fait remarquer que la création de la Cdvr n’a pas été précédée par des consultations nationales. « A la différence des autres commissions qui existent de par le monde, la Cdvr a été créée avant un élément essentiel du mécanicisme de justice transitionnelle : la consultation nationale », a-t-il indiqué. « C’est donc à la Cdvr qu’est revenue la responsabilité de l’organisation des consultations nationales », a ajouté l’ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), non sans évoquer des difficultés financières. « Le financement de la Cdvr a connu des difficultés... Un accord préalable entre les partis avant la mise en place de la Cdvr n’a pas été fait », a-t-il indiqué. L’autre difficulté relevée par l’ancien Premier ministre a été l’absence de mécanisme pour encourager les fautes reconnues. « Le model ivoirien n’offre pas de contreparties incitatives pour amener les perpétrateurs à faire des aveux », a révélé M. Banny. Dans son allocution, Charles Konan Banny n’a pas oublié la presse dont il a regretté des manquements dans sa mission. « Nous avons dit que les premiers compagnons de la Cdvr étaient la presse et la sécurité. Mais la presse ivoirienne ne respecte pas toujours ses engagements », a dénoncé M. Banny, ajoutant qu’il a cessé de lire la presse ivoirienne. « Parce que si je la lisais, je ne pourrais pas continuer ma mission », a-t-il ironisé avant de révéler quelques recommandations du rapport de la Cdvr à Alassane Ouattara. « La réconciliation, c’est un processus, ce n’est jamais un point fixe et il faut toujours faire des efforts (…) Je voudrais vous dire toute ma gratitude. C’est un travail impressionnant surtout en si peu de temps (deux ans, ndlr). Nous avons également pris note des principales conclusions qui sont essentielles pour avoir une paix durable dans notre pays », s’est réjoui le président de la République qui a promis rencontrer les membres de la Cdvr dans les jours à venir pour poursuivre les discussions. Nommé en 2011 à la tête de la Cdvr, Charles Konan Banny a achevé son mandat en septembre dernier.
Ténin Bè Ousmane
Les deux ans de mission de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) n’ont pas été aisés, si l’on en croit Charles Konan Banny. Hier, le président de la Cdvr a révélé, lors de la remise de son rapport au chef de l’Etat, au palais présidentiel à Abidjan-Plateau, les difficultés qui ont emmaillé la mission de cette institution chargée de réconcilier les Ivoiriens. « Les activités de la Cdvr se sont poursuivies dans un environnement non débarrassé de conflits et des tensions politiques », a soutenu l’ancien Premier ministre qui s’est même interrogé sur le caractère prématuré de la création de la Cdvr. «En effet, les affrontements continuaient encore au moment où la Cdvr entamait ses travaux », a rappelé M. Banny qui n’a cependant pas manqué de saluer cette volonté politique d’Alassane Ouattara de ressouder le tissu social en Côte d’Ivoire. Mais Charles Konan Banny a également fait remarquer que la création de la Cdvr n’a pas été précédée par des consultations nationales. « A la différence des autres commissions qui existent de par le monde, la Cdvr a été créée avant un élément essentiel du mécanicisme de justice transitionnelle : la consultation nationale », a-t-il indiqué. « C’est donc à la Cdvr qu’est revenue la responsabilité de l’organisation des consultations nationales », a ajouté l’ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), non sans évoquer des difficultés financières. « Le financement de la Cdvr a connu des difficultés... Un accord préalable entre les partis avant la mise en place de la Cdvr n’a pas été fait », a-t-il indiqué. L’autre difficulté relevée par l’ancien Premier ministre a été l’absence de mécanisme pour encourager les fautes reconnues. « Le model ivoirien n’offre pas de contreparties incitatives pour amener les perpétrateurs à faire des aveux », a révélé M. Banny. Dans son allocution, Charles Konan Banny n’a pas oublié la presse dont il a regretté des manquements dans sa mission. « Nous avons dit que les premiers compagnons de la Cdvr étaient la presse et la sécurité. Mais la presse ivoirienne ne respecte pas toujours ses engagements », a dénoncé M. Banny, ajoutant qu’il a cessé de lire la presse ivoirienne. « Parce que si je la lisais, je ne pourrais pas continuer ma mission », a-t-il ironisé avant de révéler quelques recommandations du rapport de la Cdvr à Alassane Ouattara. « La réconciliation, c’est un processus, ce n’est jamais un point fixe et il faut toujours faire des efforts (…) Je voudrais vous dire toute ma gratitude. C’est un travail impressionnant surtout en si peu de temps (deux ans, ndlr). Nous avons également pris note des principales conclusions qui sont essentielles pour avoir une paix durable dans notre pays », s’est réjoui le président de la République qui a promis rencontrer les membres de la Cdvr dans les jours à venir pour poursuivre les discussions. Nommé en 2011 à la tête de la Cdvr, Charles Konan Banny a achevé son mandat en septembre dernier.
Ténin Bè Ousmane