Presque tous les jeunes, d’aujourd’hui, à la recherche d’un emploi ou au chômage, n’ont jamais entendu parler du communisme, et surtout de la manière dont il se pratiquait dans un Etat socialiste. Nous autres, adolescents dans les années 60, n’entendions que parler du communisme. Nos grands frères nous disaient que dans le communisme tout était gratuit. Je rêvais de vivre dans ce paradis terrestre. On nous disait, que personne ne possédait de voiture personnelle. Toute voiture n’avait de propriétaire que le peuple. Le peuple souverain. Le seul dirigeant. Ceux qui étaient des responsables politiques étaient tous des camarades. Plus de chefs pour commander. Tout le monde dirigeait. Mes camarades et moi étions vraiment impatients de connaitre ce monde venir à nous, à l’âge adulte, où nous changerons de voiture à tout moment. Nous aimions le communisme à cause des voitures qui n’appartenaient à personne. Il suffisait de voir une voiture rangée dans la rue pour s’y installer et la conduire où tu voulais. Dès que tu descendais un autre camarade montait. On bénissait chaque jour Karl Max qui était à l’origine de ce concept avec son livre LE CAPITAL. Pour lui, le capitalisme était la recherche du profit et engendrait absolument le chômage. Pour vivre, le système avait besoin de chômeurs. Pour sortir de cette exploitation de l’homme par l’homme tout appareil productif devait revenir à l’Etat. Aucun individu ne devrait posséder quelque chose à son nom propre. Tout le monde était au même niveau. Personne ne devait être riche plus que l’autre. Evidemment plus de chômage. C’est Lénine, avec la révolution russe, qui avait mis en pratique la théorie de Karl Max. Nos yeux étaient tournés, pendant longtemps, sur Moscou avant de succomber au charme de Pékin. La nouvelle star étant Mao Tsé- Toung. De nombreux pays africains iront tenter la voie socialiste du développement avec un échec retentissant. L’Africain aurait pu s’accommoder de ce système, lui qui ne voulait pas voir son prochain émerger. Tout au même niveau l’aurait guéri de son aigreur. Mais le communisme avait une tare que les Africains ne pouvaient pas supporter. Dans le communisme on ne croyait pas en Dieu. Le communisme limitait les libertés individuelles et collectives. C’était une obligation pour mettre tout le monde au même niveau. Le communisme a pris fin avec la chute du mur de Berlin. Les peuples avaient trop soif de liberté et le capitalisme faisait rêver. Tout le monde suit, aujourd’hui, la voie capitalisme baptisée le libéralisme pour faire plus humain. Pus que jamais tout ce que dénonçait Karl Max est omniprésent. Les riches affairistes sont de plus en plus nombreux C’est la recherche effrénée du profit et du bénéfice exagéré. Les grands mangent les petits sans état d’âme. De vrais ogres. Le capitalisme triomphant, pour éviter toute révolte, a su créer l’industrie du spectacle. Tout est fait pour empêcher la réflexion. La littérature bourgeoise est encouragée et récompensée. Cette littérature que dénonçait Lénine et Mao. Ecrire pour un petit nombre et non pour la masse était considérée comme une déviation idéologique. Les sports, surtout le football, est devenu l’opium du peuple. La musique tonitruante est devenue un label. Les grandes surfaces poussent à la rêverie obligatoire dans l’espoir d’un jour meilleur. Forcément des blessés de la vie trouvent leur bonheur dans les braquages. La jeunesse à la recherche d’un emploi croit au miracle. Dans tous les pays du monde le problème numéro un est le chômage. Pour se faire élire il suffit de promettre des créations d’emplois tout en sachant que le système ne peut pas donner des emplois à tous. A moins de revenir au communisme. Alors, comment concilier le communisme avec le capitalisme ? C’est le grand défi de tous les pays africains qui sont installés sur des volcans. Peut-on dans le libéralisme outrancier faire du social hardi ? Je ne crois pas. Toutefois, on peut imiter les pays occidentaux en donnant des mini salaires à des chômeurs, offrir des primes aux jeunes désœuvrés, soulager des milliers de blessés de la vie par des dons réguliers. Tout cela est possible, en levant de petits impôts sur le grand capital. Ainsi le volcan va se donner encore du répit pour entrer en éruption car la seule voie pour triompher du capitalisme passe obligatoirement par un changement de société. Or, cela est impossible à cause de l’orgueil humain. Regardons certains pays européens. Que de cadres dorment dans les rues, des suicides à ne pas en finir. Des maladies cardio-vasculaires en nombre illimité à), causes d’une société stressante. L’Afrique va à grand pas vers un malaise. Les discours n’y changeront rien tant que nous serons dans l’obligation de nous soumettre aux lois économiques, sociales et culturelles du grand capital... Dans le chacun pour soi, le meilleur recours reste Dieu. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
Par Isaïe Biton Koulibaly
Par Isaïe Biton Koulibaly