Depuis le Cambodge, où il est en visite de travail, le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro témoigne de la profonde douleur que lui inflige la mort, subite, de son « collaborateur », « ami » et « grand-frère », Me Fakhy Konaté, décédé mardi des suites d’un arrêt cardiaque.
«Douleur vive et cruelle ce jour lorsque mon Directeur de cabinet M. Daho Bakary, par un simple coup de fil m'annonçait la nouvelle la plus horrible que je puisse entendre. Ce matin, alors que lui-même (M. Daho) et Me Konaté N'Va Kaba Fakhy devaient débuter, à ma demande, une réunion, Me Konaté Fakhy s'est mis à transpirer et a dit se sentir mal. Aussitôt le Directeur de cabinet propose de reporter la réunion. Transporté d'urgence à la Pisam, Me Fakhy mourra quelques minutes après son admission. C'est arrivé à la Pisam que mon Directeur de cabinet M. Daho me téléphone pour m'annoncer avec gravité l'état critique de mon collaborateur Me Konaté Fakhy, Secrétaire Général de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire.
De Phnom Penh, j'ai lancé dans un cri strident une supplication à Dieu. " Bon Dieu, si tu m'aimes, sauve Fakhy ! Fasse que cette fois il vive afin que je voie ta manifestation !" Mais hélas, 15 mn plus tard M. Daho m'annonçait la plus terrifiante et la plus douloureuse nouvelle qui soit. Il était un ami. Un frère. Un grand-frère de Ferké. Et il prenait son rôle de grand-frère avec beaucoup de sérieux. De ce fait, il travaillait pour moi plus qu'il n'en fallait. Me Fakhy et moi avons commencé à travailler ensemble, d'abord dans la clandestinité depuis 2000. Alerte et doté d'une belle plume, il me rédigeait souvent des notes. Quand arriva Marcoussis, plus ouvertement il s’est mis à la disposition de la cause. Conseiller spécial du Premier ministre Seydou Diarra en 2003, il continuait d'être mon Conseiller de l'ombre. Devenu moi-même Premier ministre en 2007, je le nomme immédiatement conseiller spécial. Il est avec moi dans le Fokker 100 lorsqu’en 2007 nous sommes victimes d'un attentat à la roquette de RPG-7. Me Konaté est grièvement blessé et évacué. Il est sauvé de justesse. Il en a gardé les stigmates jusqu'à sa mort ce jour fatidique. A peine suis-je élu président de l'Assemblée nationale que Me Fakhy démissionne de la Primature pour me rejoindre. En réalité, il ne voyait pas son destin en dehors du mien et il me le répétait souvent. Je le nomme d'abord Secrétaire général adjoint de l’Assemblée nationale, avant qu'il accède avec brio au poste de Secrétaire général. Lui qui me chantait si souvent notre communion destinale vient de me quitter. C'est une lourde perte pour moi mais aussi pour le Parlement ivoirien. Voici un collaborateur et un compagnon de lutte valeureux qui aurait mérité de devenir ministre, qui ne l'a pas été et qui ne s'en est jamais plaint. Travailler à mes côtés lui suffisait. Je suis atterré. Je suis abattu. Je pleure. Je crie ma douleur. Mon cœur se serre. Il s'étouffe. Me Fakhy n'était pas qu'un collaborateur ! Adieu mon ami. Adieu grand-frère. Adieu compagnon. Repos éternel. »
GKS
«Douleur vive et cruelle ce jour lorsque mon Directeur de cabinet M. Daho Bakary, par un simple coup de fil m'annonçait la nouvelle la plus horrible que je puisse entendre. Ce matin, alors que lui-même (M. Daho) et Me Konaté N'Va Kaba Fakhy devaient débuter, à ma demande, une réunion, Me Konaté Fakhy s'est mis à transpirer et a dit se sentir mal. Aussitôt le Directeur de cabinet propose de reporter la réunion. Transporté d'urgence à la Pisam, Me Fakhy mourra quelques minutes après son admission. C'est arrivé à la Pisam que mon Directeur de cabinet M. Daho me téléphone pour m'annoncer avec gravité l'état critique de mon collaborateur Me Konaté Fakhy, Secrétaire Général de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire.
De Phnom Penh, j'ai lancé dans un cri strident une supplication à Dieu. " Bon Dieu, si tu m'aimes, sauve Fakhy ! Fasse que cette fois il vive afin que je voie ta manifestation !" Mais hélas, 15 mn plus tard M. Daho m'annonçait la plus terrifiante et la plus douloureuse nouvelle qui soit. Il était un ami. Un frère. Un grand-frère de Ferké. Et il prenait son rôle de grand-frère avec beaucoup de sérieux. De ce fait, il travaillait pour moi plus qu'il n'en fallait. Me Fakhy et moi avons commencé à travailler ensemble, d'abord dans la clandestinité depuis 2000. Alerte et doté d'une belle plume, il me rédigeait souvent des notes. Quand arriva Marcoussis, plus ouvertement il s’est mis à la disposition de la cause. Conseiller spécial du Premier ministre Seydou Diarra en 2003, il continuait d'être mon Conseiller de l'ombre. Devenu moi-même Premier ministre en 2007, je le nomme immédiatement conseiller spécial. Il est avec moi dans le Fokker 100 lorsqu’en 2007 nous sommes victimes d'un attentat à la roquette de RPG-7. Me Konaté est grièvement blessé et évacué. Il est sauvé de justesse. Il en a gardé les stigmates jusqu'à sa mort ce jour fatidique. A peine suis-je élu président de l'Assemblée nationale que Me Fakhy démissionne de la Primature pour me rejoindre. En réalité, il ne voyait pas son destin en dehors du mien et il me le répétait souvent. Je le nomme d'abord Secrétaire général adjoint de l’Assemblée nationale, avant qu'il accède avec brio au poste de Secrétaire général. Lui qui me chantait si souvent notre communion destinale vient de me quitter. C'est une lourde perte pour moi mais aussi pour le Parlement ivoirien. Voici un collaborateur et un compagnon de lutte valeureux qui aurait mérité de devenir ministre, qui ne l'a pas été et qui ne s'en est jamais plaint. Travailler à mes côtés lui suffisait. Je suis atterré. Je suis abattu. Je pleure. Je crie ma douleur. Mon cœur se serre. Il s'étouffe. Me Fakhy n'était pas qu'un collaborateur ! Adieu mon ami. Adieu grand-frère. Adieu compagnon. Repos éternel. »
GKS
