Le mercredi 16 octobre 2013 dernier, le président de la République, le Premier ministre et plusieurs partenaires de la Côte d’Ivoire remettaient à l’université Félix Houphouët-Boigny les tout premiers bus électriques jamais utilisés en Afrique. Don du groupe Bolloré, les 2 engins sur 6 prévus devaient permettre aux étudiants et au personnel de l’administration, de regagner plus facilement leur amphi pour les uns et leur bureau pour les autres. Qu’en est-il, 2 mois après la remise officielle des bus? C’est à cette question que notre équipe de reportage a tenté d’apporter des éléments de réponses. Arrivé sur les lieux aux environs de 15 h hier, le premier constat est qu’aucun bus n’était visible ni à ce qui sert de gare à nos bus électriques ni sur les artères du campus. Nous décidons de nous rendre à la gare. Sur les lieux, c’est le vigile de service qui nous reçoit. Aucun personnel de gare. A la question de savoir où sont les bus électriques offerts le 16 octobre dernier, «Il y a plus d’un mois que le bus est à Vridi, pour réparation. Il a eu un problème de batterie. Le second qui restait est allé ce matin pour un problème d’eau. Quand il roule, il y a de l’eau qui coule du moteur. Donc, ce matin vers 10 h, il a été conduit au garage à Vridi». Nous a résumé en un trait le vigile. Nous nous dirigeons alors vers les étudiants, les premiers bénéficiaires de cette grande innovation technologique. Le premier que nous rencontrons se nomme Ouatttara Yaya, étudiant en licence à l’université Félix Houphouët-Boigny. «Ça n’a jamais marché ici. On a repris il y a trois semaines, je n’ai pas encore vu les bus en fonction». Pour Koffi Kouassi Anderson, étudiant en 1ère année de philosophie, les «bus électriques ne fonctionnent pas. Nous avons débuté les cours depuis 3 jours et jamais nous n’avons vu un bus électrique ici. Nous venions souvent sur le campus, on n’a jamais vu de bus électriques transporter un étudiant». Cet autre étudiant, Elvis Komela en licence 2 de philosophie, dit avoir suivi la cérémonie officielle de réception des bus, mais depuis lors, rien «Je n’ai pas vu d’étudiants à bord des bus. Quand j’aperçois le seul bus qui est visible, il est vide, et d’ailleurs, nous, on n’a pas besoin de ça, mais nous avons besoin de vrais bus. La preuve, c’est aujourd’hui seulement que nous avons eu accès à cette gare de bus protégée. Par le passé, c’est sous le soleil et la pluie que nous attendions. Donc notre problème, ce n’est pas les bus électriques mais nous demandons de nous trouver des bus pour faciliter notre accès à l’université et rentrer facilement à la maison». Ces bus d’une valeur de 1,2 milliard de francs sont entièrement supportés, selon nos sources, par le groupe Bolloré. Les bus d’une capacité de 22 places avaient une autonomie de 100%. Une solution permettant l’optimisation des déplacements au sein du campus. Le don du groupe Bolloré se résumait à plus de 288 panneaux photovoltaïques développée en partenariat avec Sunpower , une filiale de la compagnie Total d’une surface de plus de 2000m2 au sol, 6 packs de batteries lithium-métal Polymère (Lmp) de 25 kwh, 2 bus appelés bluebus d’une capacité de 22 places, 10 stations de bus au sein du campus, un bâtiment de 200 m2 entièrement alimenté par l’énergie solaire stockée pendant la journée et donc utilisable 24h/24h.
La réaction du ministère
«Les bus sont là, nous attendons le début des activités».
Dominique Ouandjé, du service communication du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique que nous avons joint pour en savoir davantage, nous a dit ceci : «Les bus sont fonctionnels et ont connu une période d’essai juste après la cérémonie de remise officielle. Le lancement officiel des activités à proprement parler des bus n’a pas encore débuté. Le circuit initialement prévu a été jugé trop court par la présidente de l’Université, qui a demandé un réaménagement du circuit pour pouvoir mieux desservir les amphis reculés. Et donc, c’est une suspension en attendant le lancement des activités des bus électriques».
Jean Prisca
La réaction du ministère
«Les bus sont là, nous attendons le début des activités».
Dominique Ouandjé, du service communication du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique que nous avons joint pour en savoir davantage, nous a dit ceci : «Les bus sont fonctionnels et ont connu une période d’essai juste après la cérémonie de remise officielle. Le lancement officiel des activités à proprement parler des bus n’a pas encore débuté. Le circuit initialement prévu a été jugé trop court par la présidente de l’Université, qui a demandé un réaménagement du circuit pour pouvoir mieux desservir les amphis reculés. Et donc, c’est une suspension en attendant le lancement des activités des bus électriques».
Jean Prisca