Dans son message à la Nation, le 31 décembre 2013, Alassane Dramane Ouattara se réjouit de ce que, sur le plan économique, la Côte d’Ivoire se porte bien. Très bien même parce que, soutient-il, tous les indicateurs économiques sont au vert. Le rapport de la troisième revue de 2013 du Fmi pour la Côte d’Ivoire (dont il a certainement reçu copie) douche à souhait cette autosatisfaction malsaine et nous révèle la véritable réalité économique de la Côte d’Ivoire : un pays où les principaux indicateurs macroéconomiques sont en déclin.
Le taux de croissance économique s’est établi à 9,8% en 2012 et le Fmi prévoit une valeur de 8% en 2013. Observons bien qu’il y a une décélération de 1,8%. Ce qui est énorme en économie, vu que la richesse nationale a diminué d’environ 226,8 milliards FCFA (sur un Pib de 14.035 milliards FCFA en 2013 contre 12.600 milliards FCFA en 2012) en seulement une année. Si la tendance s’accentue à la baisse, l’Etat de Côte d’Ivoire va s’appauvrir d’année en année.
Croissance relative,
récession réelle
En matière d’entrées financières, les recettes totales et dons ont augmenté en 2012 de 51,9% par rapport à 2011 du fait du soutien massif de la communauté financière internationale. En ce moment-là, elle vouait une confiance aveugle au «poulain» Ouattara. Mais elle va vite déchanter face à l’incapacité du «poulain» à diriger son pays. A telle enseigne que les recettes et dons n’ont varié en 2013 que de 14,1% par rapport à 2012. C’est-à-dire que l’administration financière a été incapable à 62,2% de mobiliser les recettes de l’Etat. A l’évidence, les résultats flatteurs annoncés par les directions générales des Impôts et des Douanes sont faux puisque les recettes de l’Etat ne font que se tasser. Ce qui amène le Trésor public à aller régulièrement sur le marché régional financier pour émettre des bons de Trésor afin de permettre à l’Etat de soulager, pour le court terme, sa trésorerie.
Subséquemment, le solde budgétaire global (la différence entre les recettes et les dépenses) s’est établi à -3,4% en 2012. Puis a connu une légère hausse à -3,2% en 2013. Dans tous les cas, le solde est négatif. Cela veut dire que chaque année, la Côte d’Ivoire dépense plus d’argent qu’elle n’en engrange. La position continuellement négative de cet agrégat économique indique bien l’incapacité du gouvernement à maîtriser son propre budget. On se demande bien dans quel intérêt le gouvernement prend un plaisir psychédélique pour l’accroitre chaque année. Au lieu de tricher sur le principe du budget sécurisé.
Le compte courant avec l’extérieur (les échanges commerciaux avec les autres pays) enregistre un déficit à -2% en 2012. Il décroît à -3,2% en 2013. Des écarts négatifs qui indiquent que la Côte d’Ivoire ne tire pas profit de ses échanges commerciaux avec les autres pays. D’ailleurs, que peut-on espérer d’un pays dont la croissance économique est tirée par l’extérieur.
Quant à la dette publique extérieure, les données ne rassurent guère sur l’avenir socio-économique du pays. Pour un Produit intérieur brut de 12.600 milliards FCFA en 2012, le stock est estimé à 3.880,8 milliards FCFA (soit 30,8% du Pib). En 2013, il passe de 4.196,465 milliards FCFA au premier trimestre (soit 29,9% du Pib) à 6.175 milliards FCFA (soit 49% du Pib), dernier chiffre annoncé par le gouvernement. On observe que le volume de la dette extérieure continue de croître. La Côte d’Ivoire est plus endettée qu’elle ne produit de richesse. C’est une mauvaise posture pour le pays. C’est tout à l’image de ce travailleur dont les charges domestiques sont constamment plus élevées que son salaire. Comment va-t-il réagir face à une urgence ? On comprend maintenant pourquoi dans la précipitation de l’annonce de l’augmentation des salaires des fonctionnaires, le gouvernement n’a pas été capable de tenir sa promesse.
Avenir économique
incertain
L’un des plus gros mensonges du gouvernement se trouve dans le discours démagogique sur le coût de la vie. Selon le rapport du Fmi, le taux d’inflation a dépassé la norme communautaire (fixée à 3%) pour se situer à 3,1% en 2013. Tout le monde voit que les prix des denrées de première nécessité ne cessent d’augmenter, au nom d’une politique libérale de mauvais aloi qui ne place pas le citoyen ivoirien au centre des préoccupations gouvernementales. Pendant que la grande majorité des Ivoiriens luttent pour l’unique repas quotidien, une camaria d’intrigants (à Mougins et alentour) alignent sans mesure caviar, viande de canard, homard, langouste, langue de bœuf etc. achetés dans les hypermarchés. C’est normal qu’ils ne sachent rien de ce qui se passe dans les marchés Gouro d’Adjamé et de Yopougon et dans les boutiques des quartiers.
Il s’ensuit, logiquement, que le taux de pauvreté que le régime Gbagbo avait réussi à maintenir à 25% en 2009 (chiffre officiel de l’Institut national de la statistique), soit de 48,9% en 2012. En l’absence de données officielles, des tendances annoncent un taux de pauvreté de 63,7% en 2013. Ce qui veut dire que presque 2 Ivoiriens sur 3 croupissent dans la pauvreté depuis 2011. Il y a à rire quand le discours officiel se veut rassurant sur le bien-être des Ivoiriens.
Que dire des prêts non concessionnels dont l’épicentre est ce fameux prêt-Congo Brazzaville de 100 milliards FCFA que le régime s’employait à nous cacher. En 2012, l’année où Alassane Dramane Ouattara annonce que la Côte d’Ivoire va surprendre, le niveau des prêts non concessionnels est de 50 milliards FCFA. En 2013, malgré l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative Ppte et la table ronde de Paris, le niveau est monté à 400 milliards FCFA. Soit 350 milliards FCFA de prêts non concessionnels à rembourser en intégralité et dans le délai convenu. En d’autres termes, la Côte d’Ivoire a accru de huit fois sa capacité à s’endetter à des conditions hors norme de la Banque mondiale. C’est une aberration pour un pays qui se vante d’être la locomotive de l’Uemoa. Une locomotive qui a perdu de la puissance pour se retrouver à la troisième place sous-régionale après le Nigeria et le Ghana. Et qui va continuer de dégringoler si le gouvernement ne redresse pas rapidement les indicateurs économiques.
Voici la réalité économique ivoirienne que le discours officiel policé d’ Alassane Ouattara ne peut corrompre. Une réalité palpable qui pénètre jusqu’aux entrailles des Ivoiriens qui se demandent s’ils méritent vraiment ce qui leur arrive.
J-S Lia
Le taux de croissance économique s’est établi à 9,8% en 2012 et le Fmi prévoit une valeur de 8% en 2013. Observons bien qu’il y a une décélération de 1,8%. Ce qui est énorme en économie, vu que la richesse nationale a diminué d’environ 226,8 milliards FCFA (sur un Pib de 14.035 milliards FCFA en 2013 contre 12.600 milliards FCFA en 2012) en seulement une année. Si la tendance s’accentue à la baisse, l’Etat de Côte d’Ivoire va s’appauvrir d’année en année.
Croissance relative,
récession réelle
En matière d’entrées financières, les recettes totales et dons ont augmenté en 2012 de 51,9% par rapport à 2011 du fait du soutien massif de la communauté financière internationale. En ce moment-là, elle vouait une confiance aveugle au «poulain» Ouattara. Mais elle va vite déchanter face à l’incapacité du «poulain» à diriger son pays. A telle enseigne que les recettes et dons n’ont varié en 2013 que de 14,1% par rapport à 2012. C’est-à-dire que l’administration financière a été incapable à 62,2% de mobiliser les recettes de l’Etat. A l’évidence, les résultats flatteurs annoncés par les directions générales des Impôts et des Douanes sont faux puisque les recettes de l’Etat ne font que se tasser. Ce qui amène le Trésor public à aller régulièrement sur le marché régional financier pour émettre des bons de Trésor afin de permettre à l’Etat de soulager, pour le court terme, sa trésorerie.
Subséquemment, le solde budgétaire global (la différence entre les recettes et les dépenses) s’est établi à -3,4% en 2012. Puis a connu une légère hausse à -3,2% en 2013. Dans tous les cas, le solde est négatif. Cela veut dire que chaque année, la Côte d’Ivoire dépense plus d’argent qu’elle n’en engrange. La position continuellement négative de cet agrégat économique indique bien l’incapacité du gouvernement à maîtriser son propre budget. On se demande bien dans quel intérêt le gouvernement prend un plaisir psychédélique pour l’accroitre chaque année. Au lieu de tricher sur le principe du budget sécurisé.
Le compte courant avec l’extérieur (les échanges commerciaux avec les autres pays) enregistre un déficit à -2% en 2012. Il décroît à -3,2% en 2013. Des écarts négatifs qui indiquent que la Côte d’Ivoire ne tire pas profit de ses échanges commerciaux avec les autres pays. D’ailleurs, que peut-on espérer d’un pays dont la croissance économique est tirée par l’extérieur.
Quant à la dette publique extérieure, les données ne rassurent guère sur l’avenir socio-économique du pays. Pour un Produit intérieur brut de 12.600 milliards FCFA en 2012, le stock est estimé à 3.880,8 milliards FCFA (soit 30,8% du Pib). En 2013, il passe de 4.196,465 milliards FCFA au premier trimestre (soit 29,9% du Pib) à 6.175 milliards FCFA (soit 49% du Pib), dernier chiffre annoncé par le gouvernement. On observe que le volume de la dette extérieure continue de croître. La Côte d’Ivoire est plus endettée qu’elle ne produit de richesse. C’est une mauvaise posture pour le pays. C’est tout à l’image de ce travailleur dont les charges domestiques sont constamment plus élevées que son salaire. Comment va-t-il réagir face à une urgence ? On comprend maintenant pourquoi dans la précipitation de l’annonce de l’augmentation des salaires des fonctionnaires, le gouvernement n’a pas été capable de tenir sa promesse.
Avenir économique
incertain
L’un des plus gros mensonges du gouvernement se trouve dans le discours démagogique sur le coût de la vie. Selon le rapport du Fmi, le taux d’inflation a dépassé la norme communautaire (fixée à 3%) pour se situer à 3,1% en 2013. Tout le monde voit que les prix des denrées de première nécessité ne cessent d’augmenter, au nom d’une politique libérale de mauvais aloi qui ne place pas le citoyen ivoirien au centre des préoccupations gouvernementales. Pendant que la grande majorité des Ivoiriens luttent pour l’unique repas quotidien, une camaria d’intrigants (à Mougins et alentour) alignent sans mesure caviar, viande de canard, homard, langouste, langue de bœuf etc. achetés dans les hypermarchés. C’est normal qu’ils ne sachent rien de ce qui se passe dans les marchés Gouro d’Adjamé et de Yopougon et dans les boutiques des quartiers.
Il s’ensuit, logiquement, que le taux de pauvreté que le régime Gbagbo avait réussi à maintenir à 25% en 2009 (chiffre officiel de l’Institut national de la statistique), soit de 48,9% en 2012. En l’absence de données officielles, des tendances annoncent un taux de pauvreté de 63,7% en 2013. Ce qui veut dire que presque 2 Ivoiriens sur 3 croupissent dans la pauvreté depuis 2011. Il y a à rire quand le discours officiel se veut rassurant sur le bien-être des Ivoiriens.
Que dire des prêts non concessionnels dont l’épicentre est ce fameux prêt-Congo Brazzaville de 100 milliards FCFA que le régime s’employait à nous cacher. En 2012, l’année où Alassane Dramane Ouattara annonce que la Côte d’Ivoire va surprendre, le niveau des prêts non concessionnels est de 50 milliards FCFA. En 2013, malgré l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative Ppte et la table ronde de Paris, le niveau est monté à 400 milliards FCFA. Soit 350 milliards FCFA de prêts non concessionnels à rembourser en intégralité et dans le délai convenu. En d’autres termes, la Côte d’Ivoire a accru de huit fois sa capacité à s’endetter à des conditions hors norme de la Banque mondiale. C’est une aberration pour un pays qui se vante d’être la locomotive de l’Uemoa. Une locomotive qui a perdu de la puissance pour se retrouver à la troisième place sous-régionale après le Nigeria et le Ghana. Et qui va continuer de dégringoler si le gouvernement ne redresse pas rapidement les indicateurs économiques.
Voici la réalité économique ivoirienne que le discours officiel policé d’ Alassane Ouattara ne peut corrompre. Une réalité palpable qui pénètre jusqu’aux entrailles des Ivoiriens qui se demandent s’ils méritent vraiment ce qui leur arrive.
J-S Lia