Est-il exagéré de dire que le pardon est à la réconciliation ce que le sang est au corps humain, c’est-à-dire vital? Difficile, en tout cas, de parvenir à la réconciliation et de la maintenir durablement sans le pardon. Et pourtant, il faut nécessairement les concilier pour se réconcilier. Dans ce but, l’intelligence et la sagesse, entre autres qualités humaines, peuvent jouer un rôle primordial comme en témoignent ici, chacun à sa manière, un héros et un philosophe.
Le héros, c’est - tout est relatif - Kirikou (personnage de fiction créé par Michel Ocelot dans le long métrage d’animation adapté d’un conte africain, Kirikou et la Sorcière, 1998). Intrépide garçonnet, il naît dans un village imaginaire du Continent où une vieille sorcière dénommée Karaba use de ses pouvoirs maléfiques pour faire régner la terreur. Assèchement de la source d’approvisionnement en eau la plus proche, disparition d’hommes... Ses méfaits ne se comptent plus et les villageois n’en peuvent plus. Alors, malgré sa minuscule taille, Kirikou décide de ne pas rester les bras croisés. Il multiplie les actes de bravoure face à la sorcière : sauvetage d’enfants d’une tentative d’enlèvement, libération de la source d’eau du village en exterminant une énorme créature...
Mais, tout compte fait, Kirikou ne veut plus qu’une chose : savoir coûte que coûte la cause de la méchanceté de Karaba. A cet effet, il surmonte maints obstacles et dangers et finit par l’apprendre auprès d’un sage, son grand-père. En fait, c’est parce qu’elle endure une douleur atroce due à une épine que des hommes lui ont plantée dans le dos que Karaba agit si méchamment. Kirikou n’a alors qu’une idée : extraire cette épine. Il le fera au péril de sa vie, mais réussira par une très habile stratégie. Ainsi délivrée de sa pénible souffrance, Karaba cesse ses agissements destructeurs et devient même un être sociable. Dès lors, le village retrouve la paix.
Une société sans violence ! Cet idéal qui se dégage de l’action du héros Kirikou est le même que poursuit le philosophe Fréderic Lenoir. En effet, dans son ouvrage, l’auteur du Petit traité de vie intérieure (Plon, 2010), engage le commun des mortels à faire un voyage initiatique d’humanité avec, notamment, le pardon pour viatique. Sa devise : exister est un fait, vivre est un art. Dans le droit fil de ce code de conduite qu’il met en partage, le philosophe développe sa perception du monde.
Ce faisant, il souligne que la violence mimétique entraîne l’humanité dans une voie de destruction sans issue et suggère d’apprendre à lui opposer la force de l’amour et du pardon. « C’est, assure-t-il, l’acte de résistance le plus courageux, le plus exigeant et le plus salutaire qui soit. Car, la véritable éthique de la non-violence répond à une exigence intérieure qui s’appelle le pardon ». Et d’exalter celui-ci : « Le pardon n’est ni rationnel ni juste, mais il nous procure joie et sérénité et il est la condition nécessaire à l’extinction de la violence. Pardonner, ce n’est pas oublier. C’est réussir à apaiser la blessure suscitée par autrui, dans un contexte, un environnement donnés, et à tout mettre en œuvre pour que la situation source de la blessure ne se reproduise plus. C’est toujours un choix profond, personnel, un acte du cœur, un acte spirituel, parfois inexplicable et non dénué d’une certaine dimension mystique ».
Le héros et le philosophe ne donnent-ils pas là de quoi méditer pour la réconciliation nationale ? Dont acte !
Karamoko Tahirou
http://mon-observatoire.blog4ever.com/
Le héros, c’est - tout est relatif - Kirikou (personnage de fiction créé par Michel Ocelot dans le long métrage d’animation adapté d’un conte africain, Kirikou et la Sorcière, 1998). Intrépide garçonnet, il naît dans un village imaginaire du Continent où une vieille sorcière dénommée Karaba use de ses pouvoirs maléfiques pour faire régner la terreur. Assèchement de la source d’approvisionnement en eau la plus proche, disparition d’hommes... Ses méfaits ne se comptent plus et les villageois n’en peuvent plus. Alors, malgré sa minuscule taille, Kirikou décide de ne pas rester les bras croisés. Il multiplie les actes de bravoure face à la sorcière : sauvetage d’enfants d’une tentative d’enlèvement, libération de la source d’eau du village en exterminant une énorme créature...
Mais, tout compte fait, Kirikou ne veut plus qu’une chose : savoir coûte que coûte la cause de la méchanceté de Karaba. A cet effet, il surmonte maints obstacles et dangers et finit par l’apprendre auprès d’un sage, son grand-père. En fait, c’est parce qu’elle endure une douleur atroce due à une épine que des hommes lui ont plantée dans le dos que Karaba agit si méchamment. Kirikou n’a alors qu’une idée : extraire cette épine. Il le fera au péril de sa vie, mais réussira par une très habile stratégie. Ainsi délivrée de sa pénible souffrance, Karaba cesse ses agissements destructeurs et devient même un être sociable. Dès lors, le village retrouve la paix.
Une société sans violence ! Cet idéal qui se dégage de l’action du héros Kirikou est le même que poursuit le philosophe Fréderic Lenoir. En effet, dans son ouvrage, l’auteur du Petit traité de vie intérieure (Plon, 2010), engage le commun des mortels à faire un voyage initiatique d’humanité avec, notamment, le pardon pour viatique. Sa devise : exister est un fait, vivre est un art. Dans le droit fil de ce code de conduite qu’il met en partage, le philosophe développe sa perception du monde.
Ce faisant, il souligne que la violence mimétique entraîne l’humanité dans une voie de destruction sans issue et suggère d’apprendre à lui opposer la force de l’amour et du pardon. « C’est, assure-t-il, l’acte de résistance le plus courageux, le plus exigeant et le plus salutaire qui soit. Car, la véritable éthique de la non-violence répond à une exigence intérieure qui s’appelle le pardon ». Et d’exalter celui-ci : « Le pardon n’est ni rationnel ni juste, mais il nous procure joie et sérénité et il est la condition nécessaire à l’extinction de la violence. Pardonner, ce n’est pas oublier. C’est réussir à apaiser la blessure suscitée par autrui, dans un contexte, un environnement donnés, et à tout mettre en œuvre pour que la situation source de la blessure ne se reproduise plus. C’est toujours un choix profond, personnel, un acte du cœur, un acte spirituel, parfois inexplicable et non dénué d’une certaine dimension mystique ».
Le héros et le philosophe ne donnent-ils pas là de quoi méditer pour la réconciliation nationale ? Dont acte !
Karamoko Tahirou
http://mon-observatoire.blog4ever.com/