Les agents de l’Etat et fonctionnaires sont dans la tourmente en ce moment. Et pour cause. Par note confidentielle frappée de la mention « Urgence signalée », le ministre de la Fonction publique et de la reforme administrative, Gnamien Konan, a demandé à des ministères dont par exemples ceux des Eaux et forêts, Energie et pétrole, agriculture, Economie et finances et affaires sociales et formation professionnelle, de décharger des agents relevant desdits départements, de leurs fonctions. « Les résultats des enquêtes menées démontrent que l’intégration de six cent vingt-huit(628) personnes dans le fichier de la Fonction publique est frauduleuse. Dans cette liste, il apparaît que trente(30) parmi elles sont en poste dans votre département. En vue de préserver les intérêts de l’administration, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir faire décharger de toutes fonctions, à titre de mesures conservatoires, les personnes susvisées dont la liste nominative est jointe à la présente » justifie le ministre de la Fonction publique dans sa correspondance à son collègue de l’Emploi, des affaires sociales et de la formation professionnelle. Hier matin, au cours d’une conférence de presse au Plateau dokui, Paul Bazani, attaché administratif et porte-parole du collectif des fonctionnaires ivoiriens en danger (Fid) a révélé que ces 628 fonctionnaires concernés ont vu leurs numéros matricules retirés du fichier Sigfae de la Fonction publique. « Nos collègues que le ministre Gnamien Konan accuse d’inscription frauduleuse dans le fichier de la Fonction publique sont ainsi des fonctionnaires radiés des effectifs. Pis, nous sommes plus de 2000 fonctionnaires concernés par cette situation. Nous élevons une vive une vive protestation contre cette pratique et entendons saisir la chambre administrative de la Cour suprême si les autorités que nous avons saisies ne donnent pas une suite favorable à nos correspondances pour nous rétablir dans nos droits et protéger le fonctionnaire ivoirien contre l’injustice » a indiqué le porte-parole du Fid. Munis de numéros matricules, de certificats de prise de service et d’arrêté de nomination à des postes de responsabilités pour certains d’entre eux, ces fonctionnaires se sont faits identifier lors du contrôle des effectifs. Les fonctionnaires menacés de radiation en question, ont été tous recrutés par le gouvernement Ouattara.
Didier Kéi
Didier Kéi