Indice de sécurité, attaque de Grabo, situation des ex-exilés militaires, santé du chef de l’Etat… Ce sont là autant de sujets qu’a abordés, hier, le ministre auprès du président de la République, chargé de la Défense, Paul Koffi Koffi, lors d’un déjeuner de presse, au Mess du camp Galliéni, au Plateau. Ci-après, de larges extraits de sa communication.
A quel niveau sommes-nous, à propos de l’indice sécuritaire?
L’indice était à 3.8 (lisez trois point huit, ndlr) en janvier 2012. En décembre 2013, nous étions à 1.2. Cet indice est calculé sur une échelle de 0 à 10. Les Nations unies calculent le leur sur une échelle de 0 à 5. Cela veut dire qu’aujourd’hui les Nations unies sont à peu près à 2 et nous, à 1.2. Si on veut le ramener à la même échelle que les Nations unies, nous serons à 2.4. Les Etats-Unis sont à un indice moyen de 2 sur l’échelle de 0 à 5. Nous sommes au même niveau et je crois que cela est un effort.
Qu’est-ce qui compose cet indice?
D’abord, le phénomène des coupeurs de route. En juillet 2012, nous avons enregistré 30 attaques perpétrées par des ‘’coupeurs de route‘’. Je rappelle que ces informations nous proviennent de la police et de la gendarmerie, donc fiables et crédibles. Juillet est le mois des vacances: il y a beaucoup de voyages, les convois sont attaqués. En décembre, nous avons enregistré 9 attaques de ‘’coupeurs de route‘’. Mais la situation s’améliore, puisque les derniers chiffres indiquent une moyenne de 6 attaques du genre par mois. Si nous continuons sur cette tendance, nous espérons que d’ici la fin de l’année, on pourra, je ne dirais pas annuler ce phénomène, mais le contenir.
Ensuite, l’évolution des vols de véhicules: les braquages. Depuis mars 2013, nous avons mis en place le Ccdo (Centre de coordination des décisions opérationnelles, ndlr). Nous enregistrions plus de trois voitures braquées par jour. Depuis le mois de mars, la tendance a baissé. Il y a eu quelquefois des pics de remontée. A la fin de l’année, nous nous sommes retrouvés avec 61 véhicules braqués. Ce qui correspond à peu près à 2 véhicules braqués par mois, alors que l’année d’avant, nous étions à peu près à trois. Donc, dès qu’on a mis en place le Ccdo, on a commencé à lutter contre ce phénomène dans la ville d’Abidjan parce que les braquages, c’est essentiellement à Abidjan. Mais les individus qui braquaient se sont retrouvés à l’intérieur du pays, notamment en tant que ‘’coupeurs de route‘’.
Il y a aussi les attaques de domiciles. Elles se sont accrues parce que leurs auteurs, traqués pour vols de voitures, se sont mués en ‘’coupeurs de routes‘’ Il y a donc un transfert de l’insécurité vers ce phénomène. C’est pourquoi, nous devons redoubler d’efforts. La stratégie mise en place par le gouvernement consiste à équiper nos forces parce que ces ‘’coupeurs de routes’’ quittent maintenant les grands axes pour les axes secondaires, en campagne. Nous allons les poursuivre là-bas. Nous sommes en train d’envisager d’autres forces pour les poursuivre, même en campagne. Nous avons tenté des expériences au niveau de Katiola et de Bouaké, et ça marche très fort. C’est dire que les embuscades ne sont plus tendues par eux, mais par nous. Par trois fois, nous avons tendu des embuscades à des ‘’coupeurs de routes‘’ qui ont été pris.
Concernant les attaques de commerces, assassinats et meurtres, en 2012, la pointe était très élevée. Aujourd’hui, ce phénomène est en train d’être jugulé. Nous espérons continuer dans le bon sens. Ce qui nous inquiète, ce sont les accidents de la circulation. Je le regrette, mais les automobilistes conduisent un peu n’importe comment. On a constaté qu’il y a deux phénomènes essentiels. Il y a l’homme: La plupart des accidents sont liés au phénomène humain. Et, l’état des véhicules. Il a été organisé, la semaine dernière, une réunion interministérielle présidée par le ministre de l’Intérieur. Nous avons dégagé une stratégie. Elle sera bientôt rendue publique, pour traquer ce phénomène. Déjà sur l’autoroute du nord, depuis l’inauguration, pour décembre seulement, nous avons connu 71 tués, soit pratiquement deux accidents mortels par jour. Depuis le 1er février, sur instruction du président de la République et du Premier ministre, nous avons déployé la gendarmerie, l’Oser et la Sicta, ainsi que la police. Nous enregistrions à peu près 5 accidents par jour, avant le 1er février. Aujourd’hui, nous sommes à 1 accident par jour sur l’autoroute du nord. Nous avons une brigade motorisée sur l’autoroute. Elle est accompagnée des unités de l’Oser et de la Sicta. Lorsqu’un automobiliste est en infraction pour excès de vitesse et que son véhicule est flashé par le scanner, il est verbalisé et paie une amende immédiatement. Nous faisons des retraits de permis systématiques. La moyenne est de 200 verbalisations et de 200 amendes forfaitaires immédiates et à peu près une moyenne de 20 permis de conduire retirés sur place. Nous avons aussi constaté que la plupart du temps, il y a des sorties de route causées par des crevaisons de pneus. La qualité des pneus est donc une problématique. (…)
Où en sommes-nous avec le désarmement ?
L’Addr (Autorité de désarmement, démobilisation et de réintégration, ndlr) a fait un travail qu’il faut saluer. L’année dernière, elle avait un objectif de 30.000 jeunes à désarmer, démobiliser et à réinsérer. Elle a atteint le chiffre de 27.000, ce qui est énorme. Nous venons de très loin parce que plusieurs opérations Ddr ont été menées par le passé avec des succès mitigés. Aujourd’hui, nous voyons une lueur d’espoir. Donc nous devons encourager l’Addr. Cette année, sur les 74.000 ex-combattants, 27.000 ont été réinsérés. Il en reste une quarantaine de milliers. Il faut faire confiance à l’Addr. Nos partenaires ont été sollicités, beaucoup ont commencé à s’exprimer, que ce soit la Banque mondiale ou l’Union européenne, les Nations unies qui nous aident dans la réhabilitation des sites. D’autres partenaires dont la Coopération française y travaillent. C’est un processus qui est bien enclenché, nous avons espoir que le processus prenne fin avant l’année électorale, pour qu’il ne vienne pas perturber la campagne électorale.
Quelle est la place des dozos dans le système sécuritaire en Côte d’Ivoire ?
La question des dozo est un dossier traité conjointement avec le ministère de l’Intérieur et de la sécurité. Il y a deux approches sur la situation. La première est de les identifier, l’autre est de les organiser. Bientôt, il y aura une opération d’identification des dozos. Elle va être lancée par le ministère de l’Intérieur. Tout le monde est sans ignorer que c’est un phénomène ancien, qui a traversé la nuit des temps. Malheureusement, il se trouve qu’à la faveur de la crise postélectorale, nous avons eu la naissance d’autres types de dozos. Moi, j’ai vu des dozos baoulé... Dans certaines zones, des populations des communautés qui n’ont pas une telle confrérie dans leur culture se transforment en dozos. Mais en réalité, certaines d’entre elles sont constituées en des groupes d’auto-défense. A côté des vrais dozos qui appartiennent à une communauté de chasseurs traditionnels, d’autres se sont présentées comme dozos. Ceux-là ont, dans le cas de la crise, tenté de sécuriser leur petite communauté dans les campements, les villages, etc. D’autres se sont présentés comme des ex-combattants, etc. Et c’est ce phénomène que nous devons éradiquer. Nous devons laisser à la culture et à la confrérie son rôle d’antan et lui permettre d’évoluer correctement et tranquillement. Ce phénomène a amené le gouvernement à demander leur identification, pour qu’on sache très bien s’ils appartiennent à cette confrérie. C’est pourquoi le ministère de l’Intérieur a favorisé l’installation d’une association de dozos. Elle se met en place, travaille avec le ministère. En ce qui concerne le ministère de la Défense, comme le ministère de l’Intérieur, il n’est pas question de les utiliser comme force auxiliaire de sécurité.
Y a-t-il encore des zones à risques en Côte d’Ivoire?
Abidjan est naturellement une zone à risque, compte tenu du fait que c’est souvent ici, dans la capitale, que sont signalés les braquages. Mais réellement, ce qui pose problème, c’est la zone autour d’Abidjan, à 50 kilomètres. La périphérie d’Abidjan est une zone forestière, elle favorise le camouflage. A 50 kilomètres, il est plus facile d’atteindre Abidjan. Dans la plupart de ces zones, il y a beaucoup de caches d’armes. En 2012 et même en 2013, nous y avons trouvé beaucoup de caches d’armes. Nous travaillons non seulement par la force, par le dialogue politique, la persuasion des populations, mais aussi par le ratissage, des patrouilles et aussi une présence dissuasive. Depuis un moment, la situation est calme dans ces zones. Nous avons naturellement la zone ouest. Vous avez la zone frontalière au Ghana, notamment de Noé jusqu’à Alépé, Abengourou, Niablé, qui est un passage important, Bondoukou aussi, en raison du trafic de l’anacarde. Et puis vous avez toute la zone nord et au-delà, entre Bouaké et Katiola, sur un rayon de 50 kilomètres autour de Bouaké, c’est une zone de ‘’coupeurs de routes’’. Sur la frontière malienne, nous avons une position de surveillance, parce que le Mali est en proie à une crise et il faut être très vigilant. Et sur la zone avec le Burkina, nous avons très peu de problème. Enfin, vous avez la façade maritime, qui est une zone de trafic et d’ailleurs, pour laquelle la Côte d’Ivoire vient d’acquérir une flotte importante qui sera remise très bientôt à la marine nationale. Une cinquantaine d’embarcations, comprenant des vedettes, des patrouilleurs pour renforcer la marine nationale et toutes les forces afin que nous ayons une présence sur cette façade et aussi sécuriser la lagune qui est également une zone de trafic. Donc aujourd’hui, en termes de sécurité, il y a une amélioration de jour en jour.
Que s’est-il passé à Grabo ?
(…)
Grabo se trouve à la frontière ouest de la Côte d’Ivoire. Le fleuve Cavally passe pratiquement dans cette zone. Cette localité a fait l’objet d’incursion d’hommes armés non identifiés. Nous sommes très prudents sur les accusations. Ils sont entrés par un village qu’on appelle Gbêtê, situé à environ 6 kilomètres de Grabo où nous avons des postes avancés. Ce sont ces postes qui ont subi des attaques. A l’issue de cela, ces hommes se sont dirigés à Grabo. Les événements se sont passés entre 2h et 5h du matin. Donc de 6h à 9h, le calme est revenu. Ils s’en sont pris à nos sites : Frci et gendarmerie. C’est ainsi que nous avons organisé nos hommes pour les repousser. Avec l’Onuci et la Licorne, nous avons repoussé l’ennemi : environ 20 personnes. Le bilan est de 4 morts et un blessé côté Frci et 1 mort et 3 prisonniers, côté assaillants. Ils sont à l’audition.
(…)
Je suis le ministre auprès du président de la République en charge de la Défense. Je donne des assurances… Hier, j’ai parlé avec le président de la République après les événements de Grabo. Il est régulièrement informé chaque matin. Je tiens donc à vous rassurer sur son état de santé.
Propos recueillis par Bidi Ignace
Coll. DM (stagiaire)
A quel niveau sommes-nous, à propos de l’indice sécuritaire?
L’indice était à 3.8 (lisez trois point huit, ndlr) en janvier 2012. En décembre 2013, nous étions à 1.2. Cet indice est calculé sur une échelle de 0 à 10. Les Nations unies calculent le leur sur une échelle de 0 à 5. Cela veut dire qu’aujourd’hui les Nations unies sont à peu près à 2 et nous, à 1.2. Si on veut le ramener à la même échelle que les Nations unies, nous serons à 2.4. Les Etats-Unis sont à un indice moyen de 2 sur l’échelle de 0 à 5. Nous sommes au même niveau et je crois que cela est un effort.
Qu’est-ce qui compose cet indice?
D’abord, le phénomène des coupeurs de route. En juillet 2012, nous avons enregistré 30 attaques perpétrées par des ‘’coupeurs de route‘’. Je rappelle que ces informations nous proviennent de la police et de la gendarmerie, donc fiables et crédibles. Juillet est le mois des vacances: il y a beaucoup de voyages, les convois sont attaqués. En décembre, nous avons enregistré 9 attaques de ‘’coupeurs de route‘’. Mais la situation s’améliore, puisque les derniers chiffres indiquent une moyenne de 6 attaques du genre par mois. Si nous continuons sur cette tendance, nous espérons que d’ici la fin de l’année, on pourra, je ne dirais pas annuler ce phénomène, mais le contenir.
Ensuite, l’évolution des vols de véhicules: les braquages. Depuis mars 2013, nous avons mis en place le Ccdo (Centre de coordination des décisions opérationnelles, ndlr). Nous enregistrions plus de trois voitures braquées par jour. Depuis le mois de mars, la tendance a baissé. Il y a eu quelquefois des pics de remontée. A la fin de l’année, nous nous sommes retrouvés avec 61 véhicules braqués. Ce qui correspond à peu près à 2 véhicules braqués par mois, alors que l’année d’avant, nous étions à peu près à trois. Donc, dès qu’on a mis en place le Ccdo, on a commencé à lutter contre ce phénomène dans la ville d’Abidjan parce que les braquages, c’est essentiellement à Abidjan. Mais les individus qui braquaient se sont retrouvés à l’intérieur du pays, notamment en tant que ‘’coupeurs de route‘’.
Il y a aussi les attaques de domiciles. Elles se sont accrues parce que leurs auteurs, traqués pour vols de voitures, se sont mués en ‘’coupeurs de routes‘’ Il y a donc un transfert de l’insécurité vers ce phénomène. C’est pourquoi, nous devons redoubler d’efforts. La stratégie mise en place par le gouvernement consiste à équiper nos forces parce que ces ‘’coupeurs de routes’’ quittent maintenant les grands axes pour les axes secondaires, en campagne. Nous allons les poursuivre là-bas. Nous sommes en train d’envisager d’autres forces pour les poursuivre, même en campagne. Nous avons tenté des expériences au niveau de Katiola et de Bouaké, et ça marche très fort. C’est dire que les embuscades ne sont plus tendues par eux, mais par nous. Par trois fois, nous avons tendu des embuscades à des ‘’coupeurs de routes‘’ qui ont été pris.
Concernant les attaques de commerces, assassinats et meurtres, en 2012, la pointe était très élevée. Aujourd’hui, ce phénomène est en train d’être jugulé. Nous espérons continuer dans le bon sens. Ce qui nous inquiète, ce sont les accidents de la circulation. Je le regrette, mais les automobilistes conduisent un peu n’importe comment. On a constaté qu’il y a deux phénomènes essentiels. Il y a l’homme: La plupart des accidents sont liés au phénomène humain. Et, l’état des véhicules. Il a été organisé, la semaine dernière, une réunion interministérielle présidée par le ministre de l’Intérieur. Nous avons dégagé une stratégie. Elle sera bientôt rendue publique, pour traquer ce phénomène. Déjà sur l’autoroute du nord, depuis l’inauguration, pour décembre seulement, nous avons connu 71 tués, soit pratiquement deux accidents mortels par jour. Depuis le 1er février, sur instruction du président de la République et du Premier ministre, nous avons déployé la gendarmerie, l’Oser et la Sicta, ainsi que la police. Nous enregistrions à peu près 5 accidents par jour, avant le 1er février. Aujourd’hui, nous sommes à 1 accident par jour sur l’autoroute du nord. Nous avons une brigade motorisée sur l’autoroute. Elle est accompagnée des unités de l’Oser et de la Sicta. Lorsqu’un automobiliste est en infraction pour excès de vitesse et que son véhicule est flashé par le scanner, il est verbalisé et paie une amende immédiatement. Nous faisons des retraits de permis systématiques. La moyenne est de 200 verbalisations et de 200 amendes forfaitaires immédiates et à peu près une moyenne de 20 permis de conduire retirés sur place. Nous avons aussi constaté que la plupart du temps, il y a des sorties de route causées par des crevaisons de pneus. La qualité des pneus est donc une problématique. (…)
Où en sommes-nous avec le désarmement ?
L’Addr (Autorité de désarmement, démobilisation et de réintégration, ndlr) a fait un travail qu’il faut saluer. L’année dernière, elle avait un objectif de 30.000 jeunes à désarmer, démobiliser et à réinsérer. Elle a atteint le chiffre de 27.000, ce qui est énorme. Nous venons de très loin parce que plusieurs opérations Ddr ont été menées par le passé avec des succès mitigés. Aujourd’hui, nous voyons une lueur d’espoir. Donc nous devons encourager l’Addr. Cette année, sur les 74.000 ex-combattants, 27.000 ont été réinsérés. Il en reste une quarantaine de milliers. Il faut faire confiance à l’Addr. Nos partenaires ont été sollicités, beaucoup ont commencé à s’exprimer, que ce soit la Banque mondiale ou l’Union européenne, les Nations unies qui nous aident dans la réhabilitation des sites. D’autres partenaires dont la Coopération française y travaillent. C’est un processus qui est bien enclenché, nous avons espoir que le processus prenne fin avant l’année électorale, pour qu’il ne vienne pas perturber la campagne électorale.
Quelle est la place des dozos dans le système sécuritaire en Côte d’Ivoire ?
La question des dozo est un dossier traité conjointement avec le ministère de l’Intérieur et de la sécurité. Il y a deux approches sur la situation. La première est de les identifier, l’autre est de les organiser. Bientôt, il y aura une opération d’identification des dozos. Elle va être lancée par le ministère de l’Intérieur. Tout le monde est sans ignorer que c’est un phénomène ancien, qui a traversé la nuit des temps. Malheureusement, il se trouve qu’à la faveur de la crise postélectorale, nous avons eu la naissance d’autres types de dozos. Moi, j’ai vu des dozos baoulé... Dans certaines zones, des populations des communautés qui n’ont pas une telle confrérie dans leur culture se transforment en dozos. Mais en réalité, certaines d’entre elles sont constituées en des groupes d’auto-défense. A côté des vrais dozos qui appartiennent à une communauté de chasseurs traditionnels, d’autres se sont présentées comme dozos. Ceux-là ont, dans le cas de la crise, tenté de sécuriser leur petite communauté dans les campements, les villages, etc. D’autres se sont présentés comme des ex-combattants, etc. Et c’est ce phénomène que nous devons éradiquer. Nous devons laisser à la culture et à la confrérie son rôle d’antan et lui permettre d’évoluer correctement et tranquillement. Ce phénomène a amené le gouvernement à demander leur identification, pour qu’on sache très bien s’ils appartiennent à cette confrérie. C’est pourquoi le ministère de l’Intérieur a favorisé l’installation d’une association de dozos. Elle se met en place, travaille avec le ministère. En ce qui concerne le ministère de la Défense, comme le ministère de l’Intérieur, il n’est pas question de les utiliser comme force auxiliaire de sécurité.
Y a-t-il encore des zones à risques en Côte d’Ivoire?
Abidjan est naturellement une zone à risque, compte tenu du fait que c’est souvent ici, dans la capitale, que sont signalés les braquages. Mais réellement, ce qui pose problème, c’est la zone autour d’Abidjan, à 50 kilomètres. La périphérie d’Abidjan est une zone forestière, elle favorise le camouflage. A 50 kilomètres, il est plus facile d’atteindre Abidjan. Dans la plupart de ces zones, il y a beaucoup de caches d’armes. En 2012 et même en 2013, nous y avons trouvé beaucoup de caches d’armes. Nous travaillons non seulement par la force, par le dialogue politique, la persuasion des populations, mais aussi par le ratissage, des patrouilles et aussi une présence dissuasive. Depuis un moment, la situation est calme dans ces zones. Nous avons naturellement la zone ouest. Vous avez la zone frontalière au Ghana, notamment de Noé jusqu’à Alépé, Abengourou, Niablé, qui est un passage important, Bondoukou aussi, en raison du trafic de l’anacarde. Et puis vous avez toute la zone nord et au-delà, entre Bouaké et Katiola, sur un rayon de 50 kilomètres autour de Bouaké, c’est une zone de ‘’coupeurs de routes’’. Sur la frontière malienne, nous avons une position de surveillance, parce que le Mali est en proie à une crise et il faut être très vigilant. Et sur la zone avec le Burkina, nous avons très peu de problème. Enfin, vous avez la façade maritime, qui est une zone de trafic et d’ailleurs, pour laquelle la Côte d’Ivoire vient d’acquérir une flotte importante qui sera remise très bientôt à la marine nationale. Une cinquantaine d’embarcations, comprenant des vedettes, des patrouilleurs pour renforcer la marine nationale et toutes les forces afin que nous ayons une présence sur cette façade et aussi sécuriser la lagune qui est également une zone de trafic. Donc aujourd’hui, en termes de sécurité, il y a une amélioration de jour en jour.
Que s’est-il passé à Grabo ?
(…)
Grabo se trouve à la frontière ouest de la Côte d’Ivoire. Le fleuve Cavally passe pratiquement dans cette zone. Cette localité a fait l’objet d’incursion d’hommes armés non identifiés. Nous sommes très prudents sur les accusations. Ils sont entrés par un village qu’on appelle Gbêtê, situé à environ 6 kilomètres de Grabo où nous avons des postes avancés. Ce sont ces postes qui ont subi des attaques. A l’issue de cela, ces hommes se sont dirigés à Grabo. Les événements se sont passés entre 2h et 5h du matin. Donc de 6h à 9h, le calme est revenu. Ils s’en sont pris à nos sites : Frci et gendarmerie. C’est ainsi que nous avons organisé nos hommes pour les repousser. Avec l’Onuci et la Licorne, nous avons repoussé l’ennemi : environ 20 personnes. Le bilan est de 4 morts et un blessé côté Frci et 1 mort et 3 prisonniers, côté assaillants. Ils sont à l’audition.
(…)
Je suis le ministre auprès du président de la République en charge de la Défense. Je donne des assurances… Hier, j’ai parlé avec le président de la République après les événements de Grabo. Il est régulièrement informé chaque matin. Je tiens donc à vous rassurer sur son état de santé.
Propos recueillis par Bidi Ignace
Coll. DM (stagiaire)