“Le temps des victimes est arrivé », ne cesse de marteler, ces derniers jours, le président de la CDVR. C’est désormais effectif. Les victimes des différentes crises qu’a connues la Côté d’Ivoire pourront à présent être entendues par la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR). L’information a été rendue publique, hier, au cours d’un point de presse, animé par le porte-parole de la CDVR, Franck Kouassi Sran. Il s’agit de l’opération pilote des auditions des victimes suivies des enquêtes, première étape de la phase de la recherche de la vérité. Débutée le 27 dernier, cette phase pilote prendra fin le 06 mars prochain, soit dix (10) jours pour être à l’écoute des victimes. Selon l’orateur, cette phase de recherche de la vérité s’inscrit dans le cadre de l’ordonnance n°2014-32 du 03 février 2014, prorogeant le mandat de la CDVR. « Cette phase est l’avant-dernière activité de son plan d’action opérationnel. A cette occasion, l’on saura qui a fait quoi, qui a subi quoi, où, quand et pourquoi », a expliqué d’entré le porte-parole. Pour lui, cette phase part de l’étape des auditions des victimes à la séquence des auditions publiques en passant par les procédures de vérifications, à savoir les enquêtes. Avant d’ajouter que « l’étape des auditions des victimes en constitue donc la porte d’entrée. Elle fait suite aux consultations nationales dont les résultats sont en cours de vulgarisation ». Poursuivant, Sran Kouassi a indiqué que les auditions des victimes sont l’occasion pour toute personne ayant subi des préjudices au cours des événements sociopolitiques survenus entre 1990 et 2011, de se faire enregistrer et entendre. Huit localités accueilleront cette phase pilote, qui se tiendra au sein des commissions locales de la CDVR. Il s’agit de Yopougon, Adzopé, Agboville, Bondoukou, Bouaké, Gagnoa, Duékoué et Korhogo. Suivra un atelier de restitution qui évaluera les contours opérationnels de ladite phase, avant le lancement de la phase nationale. « Ces recherches permettront surtout de remonter aux auteurs présumés des violations (les bourreaux). Les dossiers consolidés, ainsi vérifiés, constitueront la matière des cas sélectionnés, qui seront inscrits au rôle des audiences publiques pour la phase terminale de la mission», a indiqué le conférencier. Il a cependant mis en garde contre « toute tentation de manipulations de victimes et de falsification de l’histoire ». Car, pour lui, la problématique des victimes de la crise ivoirienne requiert que toute la Côte d’Ivoire se mobilise pour faire de la phase des auditions, une vraie cause nationale. Sran Kouassi a terminé en comptant sur l’implication sans condition, des autorités administratives, traditionnelles, militaires, religieuses et politiques ; afin de créer des conditions meilleures pour cette phase nationale et historique.
FT
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