“Si ce que tu vas dire n’est pas plus beau que le silence, tais-toi », disent les Sages. Hier encore, les journaux proches de l’opposition se sont encore illustrés de la manière la plus triste. Après avoir annoncé la mort du président Alassane Ouattara et été les vecteurs des rumeurs les plus folles sur son état de santé, ils se sont crus obliger d’ergoter sur sa forme physique. « Retour d’Alassane Ouattara : C’était vraiment pénible », titrait « Notre Voie ». « La souffrance physique de Ouattara ruine la mise en scène», renchérit « Aujourd’hui ». Pour ne citer que ces titres. Quid de la mobilisation exceptionnelle lors du retour du chef de l’Etat ? Silence radio. Comme pour masquer le ridicule dont ils se sont couverts en donnant des informations erronées, les porte-voix de l’opposition ont cru bon d’alimenter les ragots de bas étage sur la démarche du chef, de sa canne ou encore de son arrivée précipitée qui, selon eux, cache quelque chose. Alors que l’honnêteté intellectuelle aurait voulue qu’ils s’excusent tout simplement pour avoir trompé les Ivoiriens. Sur les réseaux sociaux, certains internautes visiblement proches de l’ancien régime vont jusqu’à dire que le président Ouattara cacherait un mal plus grave. Un cancer généralisé de la prostate (sic). D’autres parlent d’une maladie simulée pour mieux faire monter sa cote de popularité, qui aurait baissé auprès de la population ivoirienne. Faut-il s’étonner de toutes ses malheureuses sorties ? Assurément pas. Le président Barak Obama n’avait-il pas prévenu de « la faillite morale » qui a gravement atteint l’autre camp ? Car, pour qui connait l’opposition ivoirienne, ces commentaires les plus abjects sur l’état de santé du chef de l’Etat sont la moindre des choses. Au FPI, on ment comme on respire. L’intox et la désinformation sont devenues les armes de survie dans un contexte politique où l’opposition a de plus en plus du mal à tenir la dragée haute au pouvoir. Pour elle donc, tout est bon pour mener le combat. Mais l’éthique et la morale commandent qu’il y a quand même une ligne rouge à ne pas franchir. En l’occurrence sur les questions liées à la vie et à la santé. Car, on a beau combattre un adversaire, mais de là à souhaiter sa mort ou à éprouver un plaisir de le voir mal en point, relève tout simplement de l’indécence voire l’inhumanité. Oublie-t-on que la mort est la finitude de tout être humain et que la maladie n’arrive pas qu’autre ? A lire les titres qui ont barré les manchettes de quelques journaux hier, il est clair que certains de nos compatriotes ont franchi le Rubicon de l’inconséquence. Les yeux embués par la haine et la rancœur, ils ne font plus preuve de dépassement pour attaquer de façon lucide les vrais problèmes de la Côte d’Ivoire. Dans cette affaire, les journaux de l’opposition ont failli à leur mission première qui est de donner l’information, la vraie aux populations et de contribuer à l’émergence d’une conscience citoyenne. Il appartient aux confrères de faire la part des choses et de reconnaitre en toute honnêteté qu’ils se sont lourdement trompés dans cette affaire. Au lieu de persister dans l’erreur et conforter une partie de la population dans cette voie. Car, en réalité, la haine n’avance à rien si ce n’est à l’autodestruction. Le révérend Martin Luther King rappelle ceci : « La haine trouble la vie ; l’amour la rend harmonieuse. La haine obscurcit la vie ; l’amour la rend lumineuse ». A méditer.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly