La rengaine des militants et des parents est connue : « On ne les voit plus… ». Le disant, ils parlent ainsi de leurs leaders, parents, ou autres connaissances promus ou élus. Ils indexent surtout des ministres, des députés, des maires, des présidents des conseils régionaux. Las d’attendre d’eux un bienfait ou des avantages, ils ne cachent pas leur déception. Pour leur part, les mis en cause expliquent leur prétendue «fuite » par cette propension à tendre la main, observée au sein du bas peuple, qui espère trop de faveurs des plus nantis. Or, les nouveaux promus, eux, disent n’être pas en mesure d’arrêter la misère de tout un peuple. En tout cas, la frénésie avec laquelle ils donnaient n’est plus la même, une fois aux affaires. Surtout que les nouvelles mesures drastiques arrêtées au sommet de l’Etat les y contraignent. L’Etat contrôle, centralise, serre l’étau, se dédouane-t-on du côté des ministres et autres élus locaux. Bonne gouvernance oblige. Du coup, la gabegie s’estompe. Alors, les cadres prenant conscience de cette cure d’amaigrissement réfléchissent par deux fois avant de porter assistance au petit peuple. Pis, les visites qu’ils faisaient à leur population locale se raréfient, quitte à être traités de tous les péchés d’Israël. Doivent-ils pour autant s’isoler ? Au contraire, ils devraient observer une attitude honnête et franche et rappeler à l’ordre les impénitents demandeurs. Ceux-ci gagneraient plutôt à présenter à leurs cadres, des projets d’entreprenariat viables, en vue de les aider à obtenir des financements. Sans cela, leur regard désespérément fixé sur leurs bienfaiteurs s’apparente à celui d’un mendiant. Il importe également, à l’ère de l’émergence tant attendue, que l’on prenne conscience que le salut découle de l’engagement personnel.
Bidi Ignace
Bidi Ignace
