Attendu après sa nomination la semaine dernière, le nouveau locataire de Matignon, Manuel Valls était face aux députés hier mardi 8 avril 2014. Le successeur de Jean-Marc Ayrault s’est prononcé sur plusieurs sujets. Aux nombres desquels les conditions de vie de ses concitoyens qui se plaignent de l’inefficacité des politiques. « Et l’essentiel, c’est de redonner confiance aux Français dans leur avenir. Dire l’essentiel pour retrouver l’essentiel : la confiance des Français. Tel sera mon propos. Mesdames et messieurs les députés, La réalité est là, et il faut la regarder, sans trembler. J’ai vu, j’ai écouté ces retraités qui, à l’issue d’une existence d’efforts, vivent avec une maigre pension; ces ouvriers qui attendent, depuis trop longtemps, de pouvoir retravailler; ces salariés précaires pour qui le quotidien n’est pas le travail, mais la survie; ces patrons de PME, ces artisans, ces commerçants qui n’ont qu’une seule obsession: sauver leur activité pour sauver leurs équipes », a déclaré le Premier ministre Manuel Valls lors de son baptême du feu. Le racisme, l’intolérance religieuse, le terrorisme, la délinquance juvénile sont des chantiers qui attentent Monsieur Valls. « Nous assistons également à une montée du racisme, de l’antisémitisme, de l’intolérance. Et les paroles, les actes anti-juifs, anti-musulmans, anti-chrétiens, homophobes, doivent être combattus avec une même fermeté. Notre société est traversée par la violence. Il y a la menace terroriste qui s’est globalisée et qui pèse sur nos démocraties. Il y a surtout la violence du quotidien. Ce phénomène n’est pas nouveau : les atteintes aux personnes sont en progression continue depuis plus de trente ans. Le phénomène inédit, c’est que la délinquance se déplace vers des territoires je pense aux villes moyennes, aux villages qui, jusqu’à présent, avaient le sentiment d’être épargnés. Nos quartiers populaires sont gangrénés par ce fléau que sont les trafics de drogue. Ils abîment une part de notre jeunesse et, pour fructifier, tentent d’imposer un autre ordre que celui de la République. L’augmentation des cambriolages depuis cinq ans est majoritairement responsable de la hausse du sentiment d’insécurité. Se faire voler, et surtout quand on a peu, est un traumatisme profond. Il y a enfin toutes ces incivilités, ces défis, ces bravades, contestant l’autorité et qui pourrissent la vie des gens. Tout cela joue sur le moral de nos concitoyens ». Pour réussir sa mission, le premier ministre Valls s’est entouré d’une équipe qu’il estime compétente : « La première chose que je dois aux Français, c’est l’efficacité. C’est pour cela que j’ai composé un gouvernement compact, resserré et solidaire, ce gouvernement est aussi paritaire ! Parce que l’égalité femmes-hommes est au cœur de toute société moderne. La seconde chose que je dois aux Français, c’est la sincérité. La sincérité, c’est expliquer. Je crois que nous n’avons pas - tous ici ! - donné assez de sens aux efforts et aux sacrifices que les Français consentent depuis des années. Le monde dans lequel la France agit et tient son rang est un monde riche d’opportunités mais il est également dur, injuste, parfois violent. Dans une économie globalisée, nos entreprises font face à une concurrence mondiale, qui ne leur fait pas de cadeau. Il faut donc les protéger. C’est également le cas pour notre culture qu’il faut soutenir, et aussi défendre parce qu’elle est exceptionnelle. Notre monde, c’est aussi l’ère du numérique qui relie les hommes et qui accélère l’échange des savoirs, des marchandises, des services. Et c’est pourquoi la fracture numérique est bien plus qu’une fracture technique, c’est une fracture économique, sociale et culturelle ! Face à toutes ces mutations, nous n’avons pas d’autre choix que de nous mettre au niveau ». Avant de promette une baisse des cotisations familiales : « Le barème des allégements existants entre le SMIC et 1,6 fois le SMIC sera modifié en conséquence. Nous y consacrerons 4,5 milliards d’euros Pour les salaires jusqu’à 3 fois et demi le SMIC, c’est-à-dire plus de 90% des salariés, les cotisations Famille seront abaissées de 1,8 point au 1er janvier 2016. Cela représente un allégement supplémentaire de près de 4,5 milliards d’euros. Cela ne pénalisera en rien le financement de la politique familiale, qui se verra affecter d’autres recettes pérennes ».
A.Houssou
A.Houssou