Le Premier ministre Kablan Duncan, a annoncé, lundi, la fin du racket au terme de l’année 2014. Son gouvernement y parviendra-t-il?
Un pari fou, écrivions-nous à notre grande Une, mardi dernier. En effet, pour sa troisième conférence thématique, depuis sa nomination, si cette information est apparue osée, elle reste bonne à prendre. Le racket, fléau à grande nocivité pour l’économie nationale et pour les consommateurs, continue de se comporter comme un serpent de mer.
Maintes mesures, sous les précédents régimes, n’ont pu avoir raison du phénomène. Alors, sur quoi le ministre de l’Econome, des finances et du budget, fonde-t-il sa conviction? A-t-il une recette magique? A la vérité, souligne avec instance, Touré Adama, président de la Coordination nationale des gares routières de Côte d’Ivoire (Cngr-ci), le racket reste un mal intraitable parce qu’une véritable volonté politique fait défaut.
«Tout le monde sait que le racket tue l’économie et singulièrement le transport. Mais, on ne peut le combattre efficacement, si les mesures prises ne sont pas strictement appliquées», argue-t-il. Par ailleurs, dans une interview qu’il a accordée, en mars 2014, à Nord-Sud Quotidien, le directeur par intérim de la Cellule d’analyses des politiques économiques du Cires (Centre ivoirien de recherche économique et sociale), Capec, Alban Ahouré, opinait sur la corruption.
A en croire cet économiste-chercheur, pour combattre correctement cette gangrène, qui prend en compte le racket, «des mesures essentielles doivent être prises au plus haut niveau.» Il y a une volonté aujourd’hui des autorités de lutter contre ce fléau, reconnaît-il.
Toutefois, il précise que la volonté politique affichée ne peut résoudre ce problème que si elle est vigoureusement exprimée. «Cela veut dire, en termes simples, explique-t-il, que quand des solutions sont proposées, le président de la République doit effectivement arrêter des mesures pour leur application». M. Alban affirme que des efforts sont faits, mais il faut bien corser les dispositifs mis en place. «Certains pays qui sont parvenus à freiner ce mal sont stricts dans l’exécution des lois en vigueur contre cette nébuleuse».
Traque renforcée
«Cette lutte contre le racket va s’intensifier sur les principaux axes routiers que sont l’autoroute du nord, la côtière et la Dorsale de l’est », notifie M. Duncan, lors de sa conférence, au Plateau, sur le thème «Infrastructures, secteur privé, bien-être social». Le chef du gouvernement ivoirien justifiait cette traque tous azimuts des adeptes du racket, par le fait que «ce phénomène coûte 350 milliards de Fcfa par an, aux caisses de l’Etat» «Ce n’est pas normal», a-t-il dénoncé, indigné. De fait, pour faire face aux conséquences découlant de ce fléau, des décisions ont été arrêtées par l’Etat ivoirien.
Une Unité de lutte contre le racket (Ulr) créée, au cours du conseil des ministres du 8 juin 2011, se compose de 350 éléments issus de la Police nationale et des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci).
Ces décisions concernaient également le démantèlement des barrages anarchiques, le maintien de cinq postes de contrôle sur les corridors actuels…A celles-ci s’ajoute la Haute autorité pour la bonne gouvernance, dont les membres ont été nommés en novembre 2013. Mais avant l’avènement de cet organe de répression, l’Observatoire de la fluidité des transports (Oft) se chargeait- il continue - du suivi de la mise en application des décisions du gouvernement contre le racket et les "ennemis" de la fluidité routière.
Ces derniers mois, les autorités ivoiriennes, singulièrement le ministre de l’Intérieur et de la sécurité nationale, Hamed Bakayoko, et son collègue chargé de la Défense, Paul Koffi Koffi, ont multiplié les actions contre le phénomène. Par ailleurs, pour accroître la lutte, un Centre d’appels de recueil des dénonciations d’actes délictueux des forces de l’ordre, a été mis en place. Des efforts sont ainsi faits comme l’a soutenu plus haut le directeur intérimaire de la Capec. Cependant, le mal résiste.
Aussi, suggère le sociologue, Arsène N’guessan, le traitement du racket doit s’inscrire dans le temps. Le phénomène a, par conséquent, la peau dure et seule une intention ferme de l’Etat peut aider à le juguler.
Le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, a pris le pari d’effacer cette pratique désastreuse des routes et villes ivoiriennes. Il a certainement trouvé la racine du mal, sinon il ne ferait pas une si périlleuse déclaration. Le contexte prête, en tout cas, au doute, car, nous le rappelions plus haut, de nombreuses stratégies sous les gouvernements passés ont été déployées contre le racket, en vain.
Ont-elles manqué d’efficacité, de rigueur, de répondant? Certainement la vraie solution n’a pas encore été expérimentée puisque que le mal persiste. Kablan Duncan le promet, gardons espoir, parce que tous les consommateurs ivoiriens en paient le prix à maints égards.
Parfait Tadjau
Un pari fou, écrivions-nous à notre grande Une, mardi dernier. En effet, pour sa troisième conférence thématique, depuis sa nomination, si cette information est apparue osée, elle reste bonne à prendre. Le racket, fléau à grande nocivité pour l’économie nationale et pour les consommateurs, continue de se comporter comme un serpent de mer.
Maintes mesures, sous les précédents régimes, n’ont pu avoir raison du phénomène. Alors, sur quoi le ministre de l’Econome, des finances et du budget, fonde-t-il sa conviction? A-t-il une recette magique? A la vérité, souligne avec instance, Touré Adama, président de la Coordination nationale des gares routières de Côte d’Ivoire (Cngr-ci), le racket reste un mal intraitable parce qu’une véritable volonté politique fait défaut.
«Tout le monde sait que le racket tue l’économie et singulièrement le transport. Mais, on ne peut le combattre efficacement, si les mesures prises ne sont pas strictement appliquées», argue-t-il. Par ailleurs, dans une interview qu’il a accordée, en mars 2014, à Nord-Sud Quotidien, le directeur par intérim de la Cellule d’analyses des politiques économiques du Cires (Centre ivoirien de recherche économique et sociale), Capec, Alban Ahouré, opinait sur la corruption.
A en croire cet économiste-chercheur, pour combattre correctement cette gangrène, qui prend en compte le racket, «des mesures essentielles doivent être prises au plus haut niveau.» Il y a une volonté aujourd’hui des autorités de lutter contre ce fléau, reconnaît-il.
Toutefois, il précise que la volonté politique affichée ne peut résoudre ce problème que si elle est vigoureusement exprimée. «Cela veut dire, en termes simples, explique-t-il, que quand des solutions sont proposées, le président de la République doit effectivement arrêter des mesures pour leur application». M. Alban affirme que des efforts sont faits, mais il faut bien corser les dispositifs mis en place. «Certains pays qui sont parvenus à freiner ce mal sont stricts dans l’exécution des lois en vigueur contre cette nébuleuse».
Traque renforcée
«Cette lutte contre le racket va s’intensifier sur les principaux axes routiers que sont l’autoroute du nord, la côtière et la Dorsale de l’est », notifie M. Duncan, lors de sa conférence, au Plateau, sur le thème «Infrastructures, secteur privé, bien-être social». Le chef du gouvernement ivoirien justifiait cette traque tous azimuts des adeptes du racket, par le fait que «ce phénomène coûte 350 milliards de Fcfa par an, aux caisses de l’Etat» «Ce n’est pas normal», a-t-il dénoncé, indigné. De fait, pour faire face aux conséquences découlant de ce fléau, des décisions ont été arrêtées par l’Etat ivoirien.
Une Unité de lutte contre le racket (Ulr) créée, au cours du conseil des ministres du 8 juin 2011, se compose de 350 éléments issus de la Police nationale et des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci).
Ces décisions concernaient également le démantèlement des barrages anarchiques, le maintien de cinq postes de contrôle sur les corridors actuels…A celles-ci s’ajoute la Haute autorité pour la bonne gouvernance, dont les membres ont été nommés en novembre 2013. Mais avant l’avènement de cet organe de répression, l’Observatoire de la fluidité des transports (Oft) se chargeait- il continue - du suivi de la mise en application des décisions du gouvernement contre le racket et les "ennemis" de la fluidité routière.
Ces derniers mois, les autorités ivoiriennes, singulièrement le ministre de l’Intérieur et de la sécurité nationale, Hamed Bakayoko, et son collègue chargé de la Défense, Paul Koffi Koffi, ont multiplié les actions contre le phénomène. Par ailleurs, pour accroître la lutte, un Centre d’appels de recueil des dénonciations d’actes délictueux des forces de l’ordre, a été mis en place. Des efforts sont ainsi faits comme l’a soutenu plus haut le directeur intérimaire de la Capec. Cependant, le mal résiste.
Aussi, suggère le sociologue, Arsène N’guessan, le traitement du racket doit s’inscrire dans le temps. Le phénomène a, par conséquent, la peau dure et seule une intention ferme de l’Etat peut aider à le juguler.
Le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, a pris le pari d’effacer cette pratique désastreuse des routes et villes ivoiriennes. Il a certainement trouvé la racine du mal, sinon il ne ferait pas une si périlleuse déclaration. Le contexte prête, en tout cas, au doute, car, nous le rappelions plus haut, de nombreuses stratégies sous les gouvernements passés ont été déployées contre le racket, en vain.
Ont-elles manqué d’efficacité, de rigueur, de répondant? Certainement la vraie solution n’a pas encore été expérimentée puisque que le mal persiste. Kablan Duncan le promet, gardons espoir, parce que tous les consommateurs ivoiriens en paient le prix à maints égards.
Parfait Tadjau