« Excellence et défi de l’employabilité en Côte d’Ivoire », c’est le thème de la deuxième conférence publique organisée par la Direction générale de l’Institut national polytechnique Houphouët Boigny (Inphb) de Yamoussoukro. Ce thème soumis à la sagacité du directeur des Opérations de la Banque mondiale, Ousmane Diagana, a été décortiqué par l’expert Kamil Abdel Wédou, chargé principal de l’Education à la Banque mondiale. Après le discours de cadrage du directeur général de l’Inphb, Dr Koffi N’guessan, qui a saisi l’occasion pour donner les nouvelles orientations de l’Institut, il est revenu au directeur des Opérations d’ouvrir la voie « Il est important qu’on investisse qualitativement dans le système éducatif. Car le développement d’un pays comme la Côte d’Ivoire ne peut se faire qu’avec l’éducation et la formation. Sinon elle ne se fera pas » Devant le parterre de personnalités du monde universitaire et des différents projets (Puiur, Pejedec, Agefop, Pri-ci…), des étudiants et des autres jeunes, Kamil Abdel Wédou dressera le tableau sombre de l’éducation en Côte d’Ivoire « 48 à 50% de la population sont analphabètes. 4.6 millions de personnes ne savent pas lire. 38% des formés du supérieur et 29% des formés des établissements de formation professionnelle sont sans emploi… » a-t-il fait savoir parmi tant d’autres. Face à cette situation sombre de l’employabilité en Côte d’Ivoire, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Gnamien Konan, n’est pas allé de main morte. Il entend changer la donne avec des mesures vigoureuses « Moi, je vous demande, vous les médias, de rebaptiser ce ministère. Désormais ; appelez ce ministère, ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’employabilité. Nous sommes vraiment engagés à faire en sorte que nos universités, nos grandes écoles ne forment plus des chômeurs. » A-t-il, d’emblée, indiqué avant d’ajouter : « Je l’ai déjà dit, un pays en voie de développement, un pays qui veut être émergent dans six ans est un pays où il y a beaucoup de choses à faire. Donc s’il y a des chômeurs, c’est qu’on forme pour tout sauf pour ce qu’il y a à faire ici. Nous allons changer la donne comme le dit le Premier ministre. Qu’on forme nos jeunes pour le travail qu’il y a à faire ici. » Et de poursuivre « (…) Ce qui m’intéresse désormais, c’est de savoir combien de diplômés ont trouvé du travail et combien sont en situation de stage. C’est l’objectif que nous allons fixer et nous allons travailler avec l’appui des partenaires financiers pour que cela soit une réalité en Côte d’Ivoire. Arrêtons de nous faire peur, le marché de l’emploi n’a pas de limite, n’a pas de frontière. Le marché de l’emploi est national, régional et mondial. (...) Tout est question de la qualité de notre formation, de l’excellence. Faisons en sorte que nous ayons un enseignement supérieur d’excellence. Quand on est excellent, on trouve toujours du travail. Soit au plan local soit au plan international. Nous allons y arriver parce qu’il y a une telle volonté qui nous anime qu’on ne peut pas échouer. »
J.P.L.
J.P.L.