• Messieurs les Ministres d’Etat ;
• Messieurs les Ministres ;
• Mesdames et Messieurs les représentants des Institutions de la République ;
• Madame la Directrice Pays de « Freedom House » ;
• Monsieur le Directeur Pays de « Search for Common Ground » ;
• Mesdames et Messieurs les représentants des Organisations du système des Nations Unies ;
• Mesdames et Messieurs les acteurs de la société civile ;
• Mesdames et Messieurs les participants ;
• Honorables invités ;
• Chers amis des médias ;
• Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais commencer mon propos par remercier « Freedom House » et « Search for Common Ground », pour l’initiative louable que ces Organisations non Gouvernementales ont prise de co-organiser le présent atelier consacré à la justice transitionnelle, à la réforme du secteur de la sécurité, à la cohésion sociale et à la réconciliation.
En effet, en réunissant les différents acteurs, à la fois étatiques et non étatiques, impliqués dans ces différents domaines, votre ambition est de faciliter les échanges entre ces acteurs, de promouvoir le dialogue et de créer les conditions du renforcement de la synergie entre eux.
En même temps, vous établissez clairement le lien entre la justice, la sécurité, la cohésion sociale et la réconciliation nationale.
Il s’agit à la fois de concilier le besoin de justice, de réparation et de sanction et le nécessaire pardon et la réconciliation dans un pays comme le nôtre qui sort d’une crise extrêmement grave ayant causé plus de 3000 morts.
Au regard de ce qui précède, vous comprenez, pourquoi, dès que nous avons été informés de votre invitation, lors du passage du Président de Freedom House à Abidjan, nous avions marqué notre accord à prendre part à cette rencontre.
• Excellences Mesdames et Messieurs,
Comme nous le savons tous, la crise que nous avons connue des années durant a perturbé la belle harmonie sociale, désarticulé en partie la cohésion de la nation ivoirienne, et créé parfois une certaine division entre des frères et des sœurs d’une même famille que tout unissait naguère, en dépit de particularités propres à toute nation en construction.
La crise a ainsi fait naître des victimes et des coupables, lesquels doivent pourtant, vous en conviendrez, en dépit des rancœurs, de la douleur et des reproches, réapprendre à vivre ensemble.
C’est la raison pour laquelle je voudrais me féliciter du choix des thématiques - Justice transitionnelle - Réforme du secteur de la sécurité - Cohésion sociale - Réconciliation comme axes de réflexion de cet atelier ; Elles s’inscrivent dans deux des trois axes prioritaires de l’action du Gouvernement définis par le Président de la République au sortir de la crise post-électorale en Avril 2011, à savoir :
• Paix et Sécurité ;
• Réconciliation nationale et Cohésion sociale ;
• Reconstruction post-crise et relance économique.
• Excellences Mesdames et messieurs,
L’image d’un grand désordre que la Côte d’Ivoire a offert au monde entier durant la crise post-électorale nous a d’abord rappelé l’importance de la stabilité du pays et de ses Institutions.
Le retour rapide à la sécurité et à la paix a constitué un immense défi que le Gouvernement s’est attelé à relever sous l’impulsion du Président de la République, S.E.M. Alassane Ouattara.
La Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) a permis au niveau institutionnel, la mise en place du Conseil National de la Sécurité (CNS) et l’Autorité du Désarmement, de Démobilisation et de la Réinsertion (ADDR).
Aujourd’hui, nous pouvons affirmer avec satisfaction le rétablissement du système de sécurité sur l’ensemble du territoire national avec le redéploiement de la Police et la Gendarmerie Nationale soutenues par les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire.
En plus de ces forces classiques, une lutte sans merci est menée par le CCDO contre le grand banditisme, fléau qui s’est fortement développé pendant la crise post- électorale.
Je voudrais également signaler que sur les instructions du Président de la République le processus DDR connait une accélération. En effet, près de 30.000 ex-combattants ont été réinsérés en 2013 sur environ 74.000 ex-combattants identifiés avec comme défi de réinsérer 44 000 ex-combattants en 2014/début 2015.
En outre, la poursuite de la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) intègre une stratégie de règlement définitif de la question des DOZO.
Le succès de ces engagements a permis d’accomplir des progrès importants dans le processus de normalisation des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire mais surtout d’améliorer significativement la sécurité des personnes et des biens. L’indice général d’insécurité a chuté de 3,8 début 2012 à 1,2 actuellement, suivant la même tendance que celui des Nations Unies qui est passé de 4 à 2 en décembre 2013, soit le même indice de sécurité que Genève ou New-York.
Ces performances que de nombreux pays sortant de crises envieraient en ce moment, ont permis, en si peu de temps, la reprise normale des activités économiques qui s’est matérialisée par le retour notamment de nombreuses Ambassades et Organisations Internationales comme la Banque Africaine de Développement (BAD), le Bureau de l’UNESCO etc.
Le Gouvernement est cependant conscient que beaucoup reste à faire et travaille activement dans ce sens pour améliorer et maintenir durablement les acquis.
C’est pourquoi le Président de la République, S.E.M Alassane OUATTARA, dont le souci constant est de rassembler l’ensemble des filles et fils de la Côte d’Ivoire, ne ménage aucun effort pour créer les conditions de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale, bien sûr à l’aune de la justice et de la responsabilisation des différents acteurs.
L’équation était la suivante : comment faire en sorte à ressouder le tissu social gravement endommagé et créer les conditions de l’union et de la réconciliation sans léser les intérêts légitimes des victimes.
Nous ne devons pas perdre de vue qu’au sortir d’un conflit qui a en partie ébranlé les fondements de notre société, notamment dans la coexistence des communautés, la nécessité de nous réconcilier et de construire une paix durable pour nous-même et pour les générations futures apparaît comme une exigence.
Pour autant, la volonté des sociétés en transition ou post-conflit à aller à la réconciliation ne doit pas sacrifier le devoir de rendre justice qui reste le critérium même d’un Etat de droit et de toute démocratie qui se respecte.
Telle est l’approche de la Côte d’Ivoire.
Pour le Gouvernement, il n’est pas question de choisir entre la paix et la justice. Il s’agit non pas de les opposer, mais plutôt de les associer pour répondre aux attentes des victimes et mettre en place des mécanismes de justice transitionnelle, intégrant une dimension sociétale.
L’option a donc été choisie d’utiliser la voie de la justice transitionnelle, à côté de la justice ordinaire pour permettre aux ivoiriens de retrouver les vertus du vivre ensemble, c’est-à-dire capable de s’unir autour d’un idéal commun pour bâtir une nation.
La création de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) pour recenser et entendre les victimes, écouter les auteurs, proposer les conditions de la réparation, en vue de parvenir à la paix et à la réconciliation répond à ce souci.
Le Président de la République et le Gouvernement attachent du prix aux activités de cette institution dont on attend beaucoup. C’est pourquoi d’ailleurs, son mandat a été reconduit pour une période de 12 mois.
Les missions principales confiées à la CDVR à ce stade de ses activités doivent notamment la conduire à rechercher la vérité et entendre les victimes, les auteurs et les témoins au cours d’une séance publique en vue de proposer des solutions à la résolution des contradictions.
Je veux, par ailleurs, souligner le souci du Président de la République et du Gouvernement de ne négliger aucune option ni aucun moyen de nature à renforcer la cohésion nationale, la paix et la solidarité entre les populations.
C’est pourquoi, il a été mis en place entre autres, le Programme National de Cohésion Sociale (PNCS), l’observatoire de la cohésion sociale en appui à la CDVR pour créer les conditions de l’unité et de la cohésion entre les différentes composantes de la nation et consolider la paix, maintenir l’harmonie, les liens sociaux durables, à la fois entre les Ivoiriens, mais également entre les différentes communautés vivant en Côte d’Ivoire.
Parallèlement à toutes ces actions, le Gouvernement conduit un dialogue avec les partis politiques de l’Opposition y compris avec le FPI ; l’objectif étant de renforcer la confiance entre le Gouvernement et les différentes formations politiques en vue de gérer les incompréhensions et lever tous les obstacles à la paix et au développement.
Le dialogue entre les acteurs politiques ivoiriens a favorisé :
• une décrispation de la vie politique ayant permis aux partis politiques de reprendre leurs activités sur l’ensemble du territoire ;
• le retour de l’ensemble des 700.000 déplacés internes à leur lieu de résidence ;
• le retour massif des exilés (civils et militaires : de plus de 230.000 sur un total de 300.000 avec comme objectif de régler cette question d’ici à fin 2014) ;
• le dégel d’une grande partie des avoirs ;
• la libération de la grande majorité des détenus de la crise postélectorale.
Sur cette dernière mesure, je voudrais réaffirmer la volonté du Président de la République de lutter contre le déni de responsabilité et l’impunité. Il a donc demandé que le processus judiciaire aille jusqu’à son terme pour situer les responsabilités.
Les différentes mesures de liberté provisoire, qui font partie du processus judiciaire, ne sauraient faire obstacle à la recherche de la vérité et à la responsabilité.
Le Gouvernement peut également affirmer qu’il n’y a pas et il n’y aura pas de « justice des vainqueurs ». Les conclusions de la Commission Nationale d’Enquête font l’objet de plusieurs procédures d’instruction concernant tous les mis en cause.
• Excellences Mesdames et Messieurs,
Vous me permettrez à présent de dire quelques mots aux organisations de la société civile ici présentes.
A toutes et à tous, je tiens à dire que le Gouvernement attend beaucoup de vos contributions, à l’aune de vos expériences. Il en attend également de tous les autres participants.
Il vous faut, en effet, au cours de vos travaux, pendant les deux jours que durera le présent atelier, conjuguer vos expériences, harmoniser et enrichir vos connaissances en vue de faire des propositions et des suggestions utiles. Je ne doute pas un seul instant qu’elles seront pertinentes pour nous aider à avancer sur le chemin de la paix, de la sécurité, de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale.
La Côte d’Ivoire émergente à l’horizon 2020 que le Président de la République appelle de tous ses vœux dépendra, pour une bonne part, de la capacité de ses filles et fils à surmonter les divergences, apporter des solutions adaptées à la grave crise que nous avons connue, en vue de regarder ensemble vers l’avenir.
• Excellences Mesdames et Messieurs,
Vous me permettrez d’aborder brièvement le volet économique, troisième axe prioritaire d’action du Gouvernement. Je saisis l’opportunité de cette rencontre pour saluer l’appui de « Freedom House », co-organisateur de cet atelier, au processus de l’éligibilité de la Côte d’Ivoire au « Millenium Challenge Corporation » (MCC). Dans ce cadre ainsi qu’au niveau du « Doing Business », notre pays a réalisé des réformes structurelles et sectorielles vigoureuses, visant à améliorer la gouvernance publique et à faire du secteur privé, le principal moteur de la croissance économique.
Grâce à ces progrès remarquables au niveau des réformes, la Côte d’Ivoire se classe parmi les dix pays les plus réformateurs au monde selon le dernier rapport (2014) « Doing Business » de la Banque Mondiale. S’agissant du MCC, les progrès réalisés se traduisent par l’atteinte de 9 indicateurs contre 5 l’année précédente. L’objectif pour cette année 2014 est de valider 14 à 16 indicateurs sur 20.
Ces réformes, en peu de temps, ont permis de renouer avec une croissance solide et inclusive. Avec une forte croissance du PIB au taux de 9,8% en 2012 et estimée à 9,1% en 2013, notre objectif est d’atteindre un taux à deux chiffres pour l’année 2014. Le maintien d’un rythme soutenu de croissance économique inclusive, stimulé par l’investissement, est nécessaire pour réaliser l’objectif de « réduire de moitié le taux de pauvreté à l’horizon 2015 » pour la consolidation de la cohésion sociale.
Pour ce faire, je ne ménage aucun effort pour présider personnellement chaque quinzaine une réunion du Comité National-MCC pour accélérer les réformes sur les indicateurs au nombre desquels figurent ceux de Freedom House à savoir : « libertés civiles », « Liberté d’information » et « droits politiques ».
Nous avons bon espoir, au regard des progrès accomplis de consolider les acquis en réalisant de nouveaux indicateurs, non pas pour les seuls enjeux du MCC, mais surtout pour la construction d’une société ivoirienne stable et prospère fondée sur des valeurs démocratiques, le respect des droits de l’Homme et de la bonne gouvernance.
• Excellences Mesdames et Messieurs,
Je voudrais, avant de clore mon propos, adresser les remerciements du Gouvernement à tous nos partenaires au développement pour leur appui inestimable et leur contribution à nos efforts de paix et de développement.
C’est sur ces mots et en souhaitant plein succès à vos travaux que je déclare ouvert l’ « Atelier des acteurs nationaux œuvrant pour la Justice transitionnelle, la réforme du secteur de la sécurité, la cohésion sociale et la réconciliation nationale ».
Je vous remercie de votre aimable attention.
• Messieurs les Ministres ;
• Mesdames et Messieurs les représentants des Institutions de la République ;
• Madame la Directrice Pays de « Freedom House » ;
• Monsieur le Directeur Pays de « Search for Common Ground » ;
• Mesdames et Messieurs les représentants des Organisations du système des Nations Unies ;
• Mesdames et Messieurs les acteurs de la société civile ;
• Mesdames et Messieurs les participants ;
• Honorables invités ;
• Chers amis des médias ;
• Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais commencer mon propos par remercier « Freedom House » et « Search for Common Ground », pour l’initiative louable que ces Organisations non Gouvernementales ont prise de co-organiser le présent atelier consacré à la justice transitionnelle, à la réforme du secteur de la sécurité, à la cohésion sociale et à la réconciliation.
En effet, en réunissant les différents acteurs, à la fois étatiques et non étatiques, impliqués dans ces différents domaines, votre ambition est de faciliter les échanges entre ces acteurs, de promouvoir le dialogue et de créer les conditions du renforcement de la synergie entre eux.
En même temps, vous établissez clairement le lien entre la justice, la sécurité, la cohésion sociale et la réconciliation nationale.
Il s’agit à la fois de concilier le besoin de justice, de réparation et de sanction et le nécessaire pardon et la réconciliation dans un pays comme le nôtre qui sort d’une crise extrêmement grave ayant causé plus de 3000 morts.
Au regard de ce qui précède, vous comprenez, pourquoi, dès que nous avons été informés de votre invitation, lors du passage du Président de Freedom House à Abidjan, nous avions marqué notre accord à prendre part à cette rencontre.
• Excellences Mesdames et Messieurs,
Comme nous le savons tous, la crise que nous avons connue des années durant a perturbé la belle harmonie sociale, désarticulé en partie la cohésion de la nation ivoirienne, et créé parfois une certaine division entre des frères et des sœurs d’une même famille que tout unissait naguère, en dépit de particularités propres à toute nation en construction.
La crise a ainsi fait naître des victimes et des coupables, lesquels doivent pourtant, vous en conviendrez, en dépit des rancœurs, de la douleur et des reproches, réapprendre à vivre ensemble.
C’est la raison pour laquelle je voudrais me féliciter du choix des thématiques - Justice transitionnelle - Réforme du secteur de la sécurité - Cohésion sociale - Réconciliation comme axes de réflexion de cet atelier ; Elles s’inscrivent dans deux des trois axes prioritaires de l’action du Gouvernement définis par le Président de la République au sortir de la crise post-électorale en Avril 2011, à savoir :
• Paix et Sécurité ;
• Réconciliation nationale et Cohésion sociale ;
• Reconstruction post-crise et relance économique.
• Excellences Mesdames et messieurs,
L’image d’un grand désordre que la Côte d’Ivoire a offert au monde entier durant la crise post-électorale nous a d’abord rappelé l’importance de la stabilité du pays et de ses Institutions.
Le retour rapide à la sécurité et à la paix a constitué un immense défi que le Gouvernement s’est attelé à relever sous l’impulsion du Président de la République, S.E.M. Alassane Ouattara.
La Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) a permis au niveau institutionnel, la mise en place du Conseil National de la Sécurité (CNS) et l’Autorité du Désarmement, de Démobilisation et de la Réinsertion (ADDR).
Aujourd’hui, nous pouvons affirmer avec satisfaction le rétablissement du système de sécurité sur l’ensemble du territoire national avec le redéploiement de la Police et la Gendarmerie Nationale soutenues par les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire.
En plus de ces forces classiques, une lutte sans merci est menée par le CCDO contre le grand banditisme, fléau qui s’est fortement développé pendant la crise post- électorale.
Je voudrais également signaler que sur les instructions du Président de la République le processus DDR connait une accélération. En effet, près de 30.000 ex-combattants ont été réinsérés en 2013 sur environ 74.000 ex-combattants identifiés avec comme défi de réinsérer 44 000 ex-combattants en 2014/début 2015.
En outre, la poursuite de la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) intègre une stratégie de règlement définitif de la question des DOZO.
Le succès de ces engagements a permis d’accomplir des progrès importants dans le processus de normalisation des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire mais surtout d’améliorer significativement la sécurité des personnes et des biens. L’indice général d’insécurité a chuté de 3,8 début 2012 à 1,2 actuellement, suivant la même tendance que celui des Nations Unies qui est passé de 4 à 2 en décembre 2013, soit le même indice de sécurité que Genève ou New-York.
Ces performances que de nombreux pays sortant de crises envieraient en ce moment, ont permis, en si peu de temps, la reprise normale des activités économiques qui s’est matérialisée par le retour notamment de nombreuses Ambassades et Organisations Internationales comme la Banque Africaine de Développement (BAD), le Bureau de l’UNESCO etc.
Le Gouvernement est cependant conscient que beaucoup reste à faire et travaille activement dans ce sens pour améliorer et maintenir durablement les acquis.
C’est pourquoi le Président de la République, S.E.M Alassane OUATTARA, dont le souci constant est de rassembler l’ensemble des filles et fils de la Côte d’Ivoire, ne ménage aucun effort pour créer les conditions de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale, bien sûr à l’aune de la justice et de la responsabilisation des différents acteurs.
L’équation était la suivante : comment faire en sorte à ressouder le tissu social gravement endommagé et créer les conditions de l’union et de la réconciliation sans léser les intérêts légitimes des victimes.
Nous ne devons pas perdre de vue qu’au sortir d’un conflit qui a en partie ébranlé les fondements de notre société, notamment dans la coexistence des communautés, la nécessité de nous réconcilier et de construire une paix durable pour nous-même et pour les générations futures apparaît comme une exigence.
Pour autant, la volonté des sociétés en transition ou post-conflit à aller à la réconciliation ne doit pas sacrifier le devoir de rendre justice qui reste le critérium même d’un Etat de droit et de toute démocratie qui se respecte.
Telle est l’approche de la Côte d’Ivoire.
Pour le Gouvernement, il n’est pas question de choisir entre la paix et la justice. Il s’agit non pas de les opposer, mais plutôt de les associer pour répondre aux attentes des victimes et mettre en place des mécanismes de justice transitionnelle, intégrant une dimension sociétale.
L’option a donc été choisie d’utiliser la voie de la justice transitionnelle, à côté de la justice ordinaire pour permettre aux ivoiriens de retrouver les vertus du vivre ensemble, c’est-à-dire capable de s’unir autour d’un idéal commun pour bâtir une nation.
La création de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) pour recenser et entendre les victimes, écouter les auteurs, proposer les conditions de la réparation, en vue de parvenir à la paix et à la réconciliation répond à ce souci.
Le Président de la République et le Gouvernement attachent du prix aux activités de cette institution dont on attend beaucoup. C’est pourquoi d’ailleurs, son mandat a été reconduit pour une période de 12 mois.
Les missions principales confiées à la CDVR à ce stade de ses activités doivent notamment la conduire à rechercher la vérité et entendre les victimes, les auteurs et les témoins au cours d’une séance publique en vue de proposer des solutions à la résolution des contradictions.
Je veux, par ailleurs, souligner le souci du Président de la République et du Gouvernement de ne négliger aucune option ni aucun moyen de nature à renforcer la cohésion nationale, la paix et la solidarité entre les populations.
C’est pourquoi, il a été mis en place entre autres, le Programme National de Cohésion Sociale (PNCS), l’observatoire de la cohésion sociale en appui à la CDVR pour créer les conditions de l’unité et de la cohésion entre les différentes composantes de la nation et consolider la paix, maintenir l’harmonie, les liens sociaux durables, à la fois entre les Ivoiriens, mais également entre les différentes communautés vivant en Côte d’Ivoire.
Parallèlement à toutes ces actions, le Gouvernement conduit un dialogue avec les partis politiques de l’Opposition y compris avec le FPI ; l’objectif étant de renforcer la confiance entre le Gouvernement et les différentes formations politiques en vue de gérer les incompréhensions et lever tous les obstacles à la paix et au développement.
Le dialogue entre les acteurs politiques ivoiriens a favorisé :
• une décrispation de la vie politique ayant permis aux partis politiques de reprendre leurs activités sur l’ensemble du territoire ;
• le retour de l’ensemble des 700.000 déplacés internes à leur lieu de résidence ;
• le retour massif des exilés (civils et militaires : de plus de 230.000 sur un total de 300.000 avec comme objectif de régler cette question d’ici à fin 2014) ;
• le dégel d’une grande partie des avoirs ;
• la libération de la grande majorité des détenus de la crise postélectorale.
Sur cette dernière mesure, je voudrais réaffirmer la volonté du Président de la République de lutter contre le déni de responsabilité et l’impunité. Il a donc demandé que le processus judiciaire aille jusqu’à son terme pour situer les responsabilités.
Les différentes mesures de liberté provisoire, qui font partie du processus judiciaire, ne sauraient faire obstacle à la recherche de la vérité et à la responsabilité.
Le Gouvernement peut également affirmer qu’il n’y a pas et il n’y aura pas de « justice des vainqueurs ». Les conclusions de la Commission Nationale d’Enquête font l’objet de plusieurs procédures d’instruction concernant tous les mis en cause.
• Excellences Mesdames et Messieurs,
Vous me permettrez à présent de dire quelques mots aux organisations de la société civile ici présentes.
A toutes et à tous, je tiens à dire que le Gouvernement attend beaucoup de vos contributions, à l’aune de vos expériences. Il en attend également de tous les autres participants.
Il vous faut, en effet, au cours de vos travaux, pendant les deux jours que durera le présent atelier, conjuguer vos expériences, harmoniser et enrichir vos connaissances en vue de faire des propositions et des suggestions utiles. Je ne doute pas un seul instant qu’elles seront pertinentes pour nous aider à avancer sur le chemin de la paix, de la sécurité, de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale.
La Côte d’Ivoire émergente à l’horizon 2020 que le Président de la République appelle de tous ses vœux dépendra, pour une bonne part, de la capacité de ses filles et fils à surmonter les divergences, apporter des solutions adaptées à la grave crise que nous avons connue, en vue de regarder ensemble vers l’avenir.
• Excellences Mesdames et Messieurs,
Vous me permettrez d’aborder brièvement le volet économique, troisième axe prioritaire d’action du Gouvernement. Je saisis l’opportunité de cette rencontre pour saluer l’appui de « Freedom House », co-organisateur de cet atelier, au processus de l’éligibilité de la Côte d’Ivoire au « Millenium Challenge Corporation » (MCC). Dans ce cadre ainsi qu’au niveau du « Doing Business », notre pays a réalisé des réformes structurelles et sectorielles vigoureuses, visant à améliorer la gouvernance publique et à faire du secteur privé, le principal moteur de la croissance économique.
Grâce à ces progrès remarquables au niveau des réformes, la Côte d’Ivoire se classe parmi les dix pays les plus réformateurs au monde selon le dernier rapport (2014) « Doing Business » de la Banque Mondiale. S’agissant du MCC, les progrès réalisés se traduisent par l’atteinte de 9 indicateurs contre 5 l’année précédente. L’objectif pour cette année 2014 est de valider 14 à 16 indicateurs sur 20.
Ces réformes, en peu de temps, ont permis de renouer avec une croissance solide et inclusive. Avec une forte croissance du PIB au taux de 9,8% en 2012 et estimée à 9,1% en 2013, notre objectif est d’atteindre un taux à deux chiffres pour l’année 2014. Le maintien d’un rythme soutenu de croissance économique inclusive, stimulé par l’investissement, est nécessaire pour réaliser l’objectif de « réduire de moitié le taux de pauvreté à l’horizon 2015 » pour la consolidation de la cohésion sociale.
Pour ce faire, je ne ménage aucun effort pour présider personnellement chaque quinzaine une réunion du Comité National-MCC pour accélérer les réformes sur les indicateurs au nombre desquels figurent ceux de Freedom House à savoir : « libertés civiles », « Liberté d’information » et « droits politiques ».
Nous avons bon espoir, au regard des progrès accomplis de consolider les acquis en réalisant de nouveaux indicateurs, non pas pour les seuls enjeux du MCC, mais surtout pour la construction d’une société ivoirienne stable et prospère fondée sur des valeurs démocratiques, le respect des droits de l’Homme et de la bonne gouvernance.
• Excellences Mesdames et Messieurs,
Je voudrais, avant de clore mon propos, adresser les remerciements du Gouvernement à tous nos partenaires au développement pour leur appui inestimable et leur contribution à nos efforts de paix et de développement.
C’est sur ces mots et en souhaitant plein succès à vos travaux que je déclare ouvert l’ « Atelier des acteurs nationaux œuvrant pour la Justice transitionnelle, la réforme du secteur de la sécurité, la cohésion sociale et la réconciliation nationale ».
Je vous remercie de votre aimable attention.